Les opiacés ont toujours occupé une place particulière dans les conventions internationales qui se sont succédé depuis le début du XXe siècle jusqu'à la dernière, la convention dite unique de 1988. Le critère fondamental permettant de contrôler ou d'interdire la production et la distribution de substances psychoactives considérées comme dangereuses portait sur l'existence ou pas d'utilisations thérapeutiques. Si l'on décida que la cocaïne, les amphétamines, le LSD ou même le cannabis ne présentaient aucune application médicale, il n'en allait pas de même avec les opiacés à cause du rôle central qu'ils jouent dans la lutte contre la douleur. À l'image du pharmakon des anciens Grecs, ils étaient à la fois remède et poison. Il existe d'autres utilisations des opiacés en médecine comme antitussifs ou antidiarrhéiques ou bien encore comme traitements de substitution à l'héroïne du marché clandestin. Mais les propriétés antalgiques sont cruciales.