En 1917, réagissant à la sortie du livre d'Isabelle Rimbaud, Dans le remous de la bataille1, un chroniqueur suisse confessait ne pas comprendre comment l'on pouvait s'intéresser "à Nelly, à Émilie, à Hélène [...] alors que nous ignorons ces personnages, que nous savons d'eux seulement leurs hésitations à agir". Si l'historiographie de la Première Guerre mondiale s'est montrée depuis moins dédaigneuse et plus ouverte sur la question du genre3, il reste encore de nombreux angles morts à explorer. Il en va justement de l'étude des migrations des réfugiés de guerre.