En 2013, la Commission européenne (CE) estimait que la fraude fiscale et l'évitement fiscal représentent un coût d'environ 2.000 euros par an pour chaque citoyen européen, supérieur au montant total dépensé par les États membres en soins de santé, et se chiffrant à plus de quatre fois le montant dépensé dans le domaine de l'éducation, tout en étant une menace pour le modèle social de l'Union européenne (UE) (EC, 2020a). Trois ans plus tard, l'UE publiait de solides argumentaires sur la lutte contre l'évasion fiscale (CE, 2016a, 2016b, 2016c, 2016d, 2016e). Cette lutte est devenue une priorité qui impose l'intensification des efforts, concertation et coordination étroite entre les États européens. Pourtant, l'UE ne réussit toujours pas à se concerter pour obliger les multinationales à rendre publiques leurs données fiscales et leur imposition dans les paradis fiscaux.