La notion de terroir fait l'objet d'une vive attention depuis les années 90, initialement dans les pays d'Europe (France, Espagne, Italie), pour ensuite rencontrer une transposition internationale qui s'est matérialisée par la diffusion des indications géographiques partout dans le monde (Berriane et Michon, 2016). Dans une acception générale, les "produits de terroir" se réfèrent à des productions dont les caractéristiques sont associées à des conditions de lieu (Bérard et Marchenay, 2004). Leur affirmation est contemporaine à un mouvement global en contrepoint d'une mondialisation qui semble avoir progressivement effacé les spécificités locales au profit d'une uniformisation des productions, largement indifférenciées (Pecqueur, 2006).
Différents régimes juridiques se sont pourtant bâtis en faveur d'une reconnaissance des produits liés à l'origine, que ce soit à l'échelle internationale (accords ADPIC) ou nationale (IGP/ AOP). Récemment, l'Europe a même reconnu une législation spécifique pour les produits industriels et artisanaux, transposée en France en 2015 au titre de la loi relative à la consommation, et qui est une extension du régime des IG jusqu'ici reconnues pour le seul secteur de l'agro-alimentaire.