Le réveil ne sonne plus
Tant désormais je devance l'appel
Montant au front dès avant l'aube
La tête ceinte de mots compatissants
La carcasse lourde et la peau desséchée
Pas faute d'amour pourtant
Mais d'amicalité
Armée de l'âge ô mon unique armée
Ainsi vais-je au devant du devisement du monde
Coulant vers la jeunesse sans peur ni reproche
Dévoilant pour elle l'histoire des navigants
Nos grands prédécesseurs
Du premier cataclysme à l'ultime redressement
Le réveil ne sonne plus
Tant désormais je monte au front
Au milieu de la nuit
L'obscurité s'étendant maintenant
Au monde de l'enchantement
Le jour ne revient plus
Il me faut l'inventer
O l'armement de la belle armature
Et le front lourd
De l'armateur compatissant
Le réveil ne sonne plus
Tant au milieu de la nuit
Je monte au front
La boussole à la main
Penchée sur la cargaison des mots naissants
Connaissants