Le gardien du cimetière
Le chauffeur du taxi
Le fossoyeur
Soit un Noir
Et deux Arabes
Ont ce bel après-midi d'automne
Ecumé avec moi
La division Cent-Treize
A la recherche de la tombe
De mon grand-père
A moi seule introuvable
Mais miracle de la tenacité
Et de l'humanité
Les efforts conjugés
De ce quatuor improbable
Dont trois au moins
Comptant ensemble à haute voix
En arpentant les allées
Entre feuilles mortes et graviers
Ont fini par retrouver
La pierre grise
Dont le nom était effacé
Ainsi grâce à ces anonymes
Ai-je enfin retrouvé la place anonyme
Du vénérable poilu aux yeux bleus
Que la Parque impitoyable
Sans même m'en avertir
M'avait retiré
Bien qu'il ait été le seul soutien
De mes cinq premières années
Et que je l'ai en vain cherché
Quêtant pendant plus de cinquante années
La tombe que farouche
La Destinée
Etait même dans sa cruauté
Parvenue
A me dérober