L'homme est ordinaire, un citoyen moyen, habitant une ville moyenne qui, depuis deux décennies, a traversé diverses crises de reconversion. Ses enfants ont dû rejoindre une métropole proche mais lui est resté, fidèle à son immeuble, à son quartier et à sa ville. Il vient de fermer la porte de son appartement et se retrouve dans la cage d'escalier qui a été refaite il y a moins d'un an : il a mis du temps à s'habituer à son esthétique résolument moderne tout comme au nouveau système de numérotation de l'immeuble, qui lui semblent trop en décalage avec la pauvreté de la cité. En ouvrant sa boîte aux lettres, il tombe sur le journal de la municipalité dont la couverture séduisante valorise les paysages et les espaces publics, il est vrai impeccablement tenus, de la commune; en tournant les pages, il apprend qu'une statue dédiée à un personnage, jadis célèbre, de la ville va être bientôt inaugurée dans un quartier proche de la mairie, puis que le site Internet de la ville, qu'il n'a jamais pu consulter, a été rajeuni.