Parmi les tâches primordiales
Primaires ou principales
Qu'il me faut désormais accomplir
Comme je reviens dans ce lieu
Que je dispute au temps
Au vent
Et aux oiseaux
Outre le nettoyage surhumain
D'escaliers en pierre
Avec des marches à foison
Des dalles moyen-âgeuses
Posées à même le sol de la souillarde
Du peuple des insectes
Qu'il me faut déloger
Pour qu'ils reviennent bientôt
Derrière mon dos tourné
Il me faut maintenant me préoccuper
Du romarin marin
Lui seul a pu pousser au haut fond de la cour
Dans ce plat replat du rocher
Modeste satisfaction
Au bout de tant d'années
A tenter de faire croître là
La vie végétante
Là où tout
Faute de terre et d'eau
S'étiolait
Il s'est bien rattrapé depuis
Couvrant au fil des ans
La paroi caillouteuse
Là où autrefois
Etaient le premier établissement troglodyte
Lorsqu'il fallut arracher l'usage de ce lieu
A l'ours des cavernes
L'ancien propriétaire
Pourtant pas le premier
Peu décidé pourtant
A nous céder la place
Desormais aux tâches primordiales
Primaires ou principales
Ingrates et nécessaires
S'ajoute maintenant celle humble et baroque
De secouer et peigner
Cet être multiple et rampant
Dont les petites fleurs bleues fleurissent
Une à une
Timides et puissantes à la Grande Août
Dessus les longs filaments longs
Qui descendent en cascade
Sur la paroi rocheuse
C'est qu'en mon absence
Partageant mes goûts
Puisque c'est bien lui
Mon préféré
D'entre tous les végétaux
Arides et cramponnés
Menthes Iris
Et même un très ancien rosier
Buisson de fleurs à cent feuilles
Apporté là par les envahisseurs
Des toiles d'araignée
Heureuses de l'opportunité
S'y sont tissées