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L'APRÈS-TROU OU LES ÉTATS DE LA JOUISSANCE

Marc-Léopold Lévy

revue d'origine de cet article : Che Vuoi ? 29


Date de publication : juin 2008
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La jouissance est ce qui vient en plus, en trop. Le trop chez Saint Augustin c'est le mal, il en donne comme exemple une épée dans un corps. Je vous laisse apprécier la métaphore! C'est la jouissance comme mortifère. Mais avant le "trop" comme disent les jeunes, il y a le "très". Dans Béréchith, Genèse 1-31 : "EloÏm vit tout ce qu'Il avait fait et voici, [c'était] très bon. Il fut soir, il fut matin - jour le sixième."2, 3 Les jours où EloÏm crée l'espace et le temps, il ne les qualifie pas. Lorsqu'il crée ensuite les lois de la nature, la physis, il les qualifie de bonnes et lorsqu'il crée les animaux, il ne les qualifie pas, car ils participent des lois de la nature. Lorsqu'il crée au sixième jour l'humain, mâle et femelle, il le qualifie de très bon. Le septième, lors du chabath divin, il contemple son œuvre, la sanctifie et se repose. Cela veut dire selon moi que le repos du jour le septième équivaut à l'homéostasie pulsionnelle (apaisement des excitations internes ou externes, satisfaction des besoins), c'est-à-dire au principe de plaisir, et relève de la bénédiction. Mais, le "très bon" du jour sixième, nous indique que pour l'être de parole, au-delà du bon, il y a le très bon, un au-delà du principe de plaisir: la jouissance. Il est écrit "très bon", il n'est pas écrit "trop bon". Trop bon, c'est la jouissance mortifère, qui nous amène à la jouissance incestueuse, celle qui annihile le sujet. Mais trop découle obligatoirement de très.

     
  • ISBN : 978-2-296-05789-0 • juin 2008 • 9 pages
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