Entre Freud et Shakespeare, c'est une affaire de langue. À la lecture de l'œuvre de Freud, de nombreux fragments de langues étrangères se repèrent comme en relief: latin et grec, yiddish, français, espagnol, italien, anglais. Même l'allemand semble parfois réinventé à neuf. Dans la lumière frisante où le texte a été placé, ces bribes langagières brillent d'un éclat particulier, et provoquent un léger effet d'étrangeté, même si le sens se donne aisément. Elles pourraient signaler qu'en profondeur leur est assignée une tâche d'exception, un travail "supplémentaire", au sens du Humpty Dumpty de Lewis Carroll, qui "paie toujours plus cher les mots qu'il fait beaucoup travailler" : "When l make a word do a lot ofwork like that, l always pay it extra." "Oh, said Alice."