Aimez-vous Brahms? Il est élégant d'aimer Brahms. Il fut un temps où aimer Klimt - que j'aime depuis toujours - n'était pas élégant, mais facile pour ne pas dire vulgaire, "carte postale", "décorateur d'intérieur" ; étrange paradoxe pour ce dénu- deur des corps. La beauté qu'il produit n'est pas reconnue par l'âme nourrie des sentiments d'origine céleste ou comme image extérieure de l'idéal. Elle n'est pas pour autant un simple plaisir immédiat des sens. Elle ne nous charme pas, elle nous touche. Est-elle d'une beauté sublime mêlée de douleur comme dans un appel de l'infini? Klimt nous place- t-il devant le sans limite de notre jouissance? double impasse de l'impossible à atteindre et à mettre en mots? Quels rapports entre le sublime et la jouissance? La jeune fille (1912) de Klimt orne la couverture des actes des journées cliniques du Cercle freudien à Dijon dont le "Déplacement dans la cure ou comment faire bord à la jouissance" était le thème.