Le 20 mai 2007, la Bulgarie procédait à sa première élection pour envoyer des députés au parlement européen de Strasbourg, dans une indif- férence quasi générale puisque moins de 30 % des électeurs s'étaient dé- placés. Comme dans d'autres pays nouvellement intégrés à l'Union européenne, le personnel politique semble largement discrédité, les partis les plus radicaux, voire xénophobes, s'installent dans le paysage média- tique et idéologique. Pourtant, depuis quelques années, le pays s'était pro- gressivement réorganisé autour d'institutions publiques en voie de réno- vation et d'une économie qui donnait des signes d'encouragement, le PIB progressant régulièrement de 4 à 5 % chaque année, le taux de chômage se réduisant de manière régulière. Pour qui visite régulièrement la Bul- garie depuis 10ans, il est indéniable que la situation sociale est meilleure pour une part importante de la population, que le réseau routier a été largement amélioré, souvent grâce aux subventions européennes, que les restaurants de Sofia, Vama ou Plovdiv sont pleins et les boutiques d'ha- billement se multiplient dans les rues des centres villes rénovés. Pourtant, dans les discussions qu'on peut avoir avec eux, les Bulgares restent sou- vent pessimistes ou désabusés. Le pays bouge en apparence, les "fonda- mentaux" de l'économie se rétablissent, la situation sociale est stable, mais une forme d'inquiétude est toujours là. Alors que la Bulgarie a tout juste intégré l'Union européenne, on assiste au retour à première vue ana- chronique d'un populisme nationaliste qui rappelle d'autres mouvements similaires en Pologne ou en Slovénie.