Avec un décalage temporel de trois ans, la Bulgarie se trouve aujour- d'hui dans la même situation que les Pays d'Europe Centrale et Orientale (PECO) ayant rejoint l'Union européenne (UE) en 2004. Du point de vue des institutions internationales, elle a appliqué avec succès un programme standard de stabilisation après 1997, programme dont la sévérité était pourtant accrue par l'instauration d'un régime de Caisse d'émission. Le taux d'inflation a fortement baissé pour se situer à un niveau encore un peu élevé mais acceptable. Le taux de change est évidemment stabilisé tandis que les réserves monétaires se reconstituent grâce aux entrées de capitaux internationaux. Le déficit budgétaire est non seulement soutena- ble mais devient exemplaire. La dette publique est jugulée. Ce bilan favo- rable souligne le succès de la politique de stabilisation et laisse même augurer la réussite de la convergence nominale. Cependant, il ne doit pas cacher qu'un certain nombre de faits économiques majeurs restent préoc- cupants. À ce sujet, on peut appliquer à la Bulgarie le diagnostic d'ensem- ble que W. Andreff portait en 2002 sur les PECO : "Le plan de stabili- sation a échoué à desserrer la contrainte extérieure, le solde commercial étant de plus en plus déficitaire. Ses effets sur les variables réelles (crois- sance, emploi, productivité, investissement), négatifs à court terme, sont comparables à ceux obtenus dans les programmes d'ajustement des pays en développement. En réponse aux critiques lui reprochant de sacrifier le réel au nominal ou, en tout cas, de négliger les interrelations entre varia- bles nominales et variables réelles, ses défenseurs ont réorienté l' argu- mentation vers la croissance réelle à moyen terme...".