LA SEMAINE DE LA PRESSE A L’ECOLE est une bonne occasion de rappeler l’existence de l’édition définitive et revue, de l’essai : Un siècle de fictions pour les 8 à 15 ans (1901-2000) à travers les romans, les contes, les albums et les PUBLICATIONS POUR LA JEUNESSE.
Puisque le Salon de Montreuil associe aussi le Livre et la Presse Jeunesse, il est utile de redire que l’ouvrage est le seul qui suive et valorise à la fois l’EVOLUTION DU LIVRE JUVENILE ET DU JOURNAL POUR JEUNES, tout au long du XXe siècle.
Cet ouvrage de 560 pages dans son édition 2003, consacré à la littérature de jeunesse et aux JOURNAUX JUVENILES, constitue un jalon incontournable. Après une introduction-essai et une chronologie pour les journaux, œuvres et publications avant 1901, tout en dressant le panorama des collections juvéniles de fictions, suivies au long de leur histoire, il intègre LA PRESSE DES JEUNES. Il donne, en plus de l’évolution décrite au long du siècle, tous les dix ans, des TABLEAUX DES JOURNAUX de 1938 à 1998. Or, les ouvrages sur le sujet sont rares. L’essai donne des éléments concrets, historiques, actuels, utiles pour saisir l’évolution et l’état actuel de la presse juvénile.
Une presse élitiste avant la reconnaissance de l’enfance
Pour mémoire, rappelons que Le Journal d’éducation de M. Leroux, (1768-1790), première publication juvénile, prolonge l’enseignement de l’école et s’adresse à une jeunesse privilégiée, destinée à devenir l’élite.
Il faut attendre 1782 pour voir paraître, le mensuel suivant, L’Ami des enfan(t)s, fondé par Arnaud Berquin, (1747-1791). A la même époque, en 1783, naît Le Porte-feuille des enfan(t)s, en fait, un recueil d’estampes.
A quoi bon éditer des journaux pour les enfants si la plupart ne savent pas lire ! D’où l’importance en 1789-1793 des plans de réforme divers concernant l’éducation nationale mais c’est surtout sous la Restauration (1815-1830), que l’enfant obtient une reconnaissance de la part des adultes et des éducateurs, ce qui va influer sur le contenu des journaux juvéniles, à la diffusion encore modeste. Certes, on relève l’existence en 1825 de L’Ami de la Jeunesse et des Familles (dénonçant l’esclavage), deux parutions en 1932 et 1933 : Le Journal des enfants (1832-1897), avec 20 000 abonnés grâce aux Aventures de Jean-Paul Choppart, Le Journal des demoiselles (1833-1922) et Le Journal des jeunes personnes de Julie Gouraud (1933-1894). L’essentiel, c’est la Loi Guizot de 1833, imposant aux communes de plus de 500 habitants d’avoir une école de garçons.
Hetzel et Hachette, précurseurs et modèles novateurs
Sous la Monarchie de Juillet (1830-1848), et de 1848 à 1856, s’accentue la prise de conscience que l’enfant est une personne mais le contenu des journaux privilégie religion, morale et conservatisme social.
Lors du premier « âge d’or » du livre juvénile, à l’époque de l’urbanisation et de l’industrialisation, les éditeurs scolaires dominent le marché. Hachette et Lahure proposent aux jeunes, en 1857, La Semaine des enfants (1857-1876) prépubliant les ouvrages de la Comtesse de Ségur, avant leur édition dans « La Bibliothèque rose ». Puis en 1863, c’est La Poupée modèle (1863-1924), publiant plus de 1500 numéros.
Continueront à être publiés après 1900, Le Magasin d'éducation et de récréation (1864-1906), conçu par Pierre-Jules Hetzel et Jean Macé et qui prépublie les romans de Jules Verne et des auteurs repris dans la « Bibliothèque d’éducation et de récréation », Le Journal de la jeunesse (1872-1914), publié par Hachette, L’Ami des enfants, (1878-1927) qui devient L’Ami des jeunes en 1927, jusqu’en 1929 et le Saint-Nicolas (1880-1914), édité par Delagrave et qui publie la 1ère B.D. à bulles en 1908.
L’impact des lois Jules Ferry et des lois sur la presse
Les premières lois sur l’école publique, dues à Jules Ferry en 1881-1882, rendant l’école obligatoire, laïque et gratuite, sont capitales, comme la promulgation en 1882 des lois sur la liberté de la presse. Alphabétisatio
Raymond Perrin