Ouest-FrancePublié le 10/02/2021
Isabelle Inzani, professeure de littérature en classes préparatoires et à Ciné Sup, à Nantes, et chargée de cours à l'Université catholique de l'Ouest, publie son second roman, Le chant de la Loire.
Quel est le sujet de votre dernier livre ?
Dans Le chant de la Loire, publié en octobre 2020, J'imagine qu'une ZAD s'installe pour lutter contre l'implantation d'une centrale nucléaire qui utilise un procédé révolutionnaire, sans les grandes cheminées. J'ai visité trois centrales, je me suis renseignée sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, je suis allée sur les bords de la Loire, j'ai potassé des bouquins de botanique pour connaître les plantes des rives. Je veux que le lecteur sente la Loire et entende ses chants.
Pourquoi situer l'action au Thoureil ?
Il y a quelque chose de l'ordre de la cité endormie qui se réveille en été avec l'arrivée de bobos parisiens, qui y ont leur maison. Je voulais étudier ce qu'ils ressentiraient si on leur mettait une centrale. C'est un petit monde qui explose. Au début du livre, j'imagine un festival de cinéma, Derniers plans, où les Femen interviendraient alors qu'on passerait Le dernier tango à Paris. Les personnages, à l'abri de leur petit monde, changent d'attitude quand il explose.
Comment écrivez-vous ?
J'ai besoin, pour écrire, de vivre, de danser, de marcher dans la montagne. Aussi, pour moi, le confinement, ce n'est pas génial. J'ai mis deux ans. Un an de recherches, puis j'écris dans ma tête. Comme dans la littérature américaine que j'aime beaucoup, je construis les personnages, leur donne le temps d'évoluer. Le lecteur croisera une mystérieuse ingénieure écossaise, le directeur du festival Derniers plans d'Angers, une enseignante d'anglais au passé trouble et un exilé érythréen, qui entend les chants de la Loire.
Angers. L'écrivaine Isabelle Inzani : "Je veux que le lecteur sente la Loire"

Ouest France

OUEST FRANCE, février 2021