Articles de presse

"L'enfant est le Père de l'Homme"

Organisée par l'association Carthagina qui œuvre pour la sauvegarde du patrimoine national, et abritée, mardi dernier, par la Bibliothèque de la ville de Tunis (Dar Ben Achour), la rencontre, accompagnée par M. Abdessattar Amamou, sous le titre "Les contes tunisiens : de l'oral à l'écrit", a vu la participation d'enseignants, d'universitaires, d'étudiants et d'un petit groupe d'enfants.
"Je suis juste une femme née en Tunisie qui veut restituer une part mythique du patrimoine tunisien : ses contes populaires", annonce Michèle Madar à cette occasion. Il s'agit là d'une œuvre d'intérêt collectif, la transcription de cette culture orale et la transmission de cet imaginaire commun qui risque de tomber dans l'oubli. Mais, également, une démarche très personnelle nourrie du besoin de se réconcilier avec le pays qui l'a vue naître. Un pays dont elle dit s'être éloignée petit à petit mais qui a su la retenir grâce à ce fil d'Ariane tenu par sa grand-mère Margueritte. Ayant du mal au départ à leur arrivée en France, la jeune Michèle se voyait comme une étrangère. Elle a fini par goûter petit à petit aux joies de la liberté individuelle, de l'émancipation et de la laïcité, des valeurs qui manquaient alors dans un régime totalitaire. Elle voyait aussi le chagrin se dessiner sur le visage de son père qui souffrait de cet exil et qu'elle dit être mort de chagrin. Elle s'est donc éloignée de la Tunisie mais les traces des contes de sa grand-mère ont maintenu un certain lien spirituel et affectif qui ne l'a jamais quittée. "La révolution m'a rendu la fierté de cette appartenance et le temps de la réconciliation était venu, car on n'échappe pas à ses origines", note-t-elle.

Meysem M. de La Presse.tn
octobre 2017

https://fr.allafrica.com/stories/201710290118.html

Auteur concerné