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Au lendemain des bouleversements des années 1960 et de la blessure collective laissée par la guerre du Vietnam, Hollywood connaît une véritable effervescence cinématographique. Les films de fiction hollywoodiens issus de cette première grande défaite des Etats-Unis sont ici étudiés par le prisme de la construction mémorielle d'un « Vietnam américain ». Il s'agit moins de restituer la guerre dans sa réalité historique et politique que de donner une place à l'expression de la tourmente américaine de l'époque. Il s'agit de réinventer le Vietnam. Cet ouvrage interroge la façon dont les mises en scènes des figures de virilité participent à cette réécriture du conflit. Dans les années 1980, les représentations du soldat américain, dont l'image a été ternie par une guerre jugée injustifiable et violente, passeraient par des portraits sensibles du combattant. Les émotions mises en scène au cinéma sur cette période très particulière sont questionnées comme moyen privilégié de représenter et de valoriser le soldat américain au Vietnam. Le glissement de la figure du héros intrépide des films de guerre vers celle du héros sensible dans le cinéma du Vietnam permet ainsi de mettre à l'épreuve la notion de virilité : le cinéma parvient-il à fendre l'armure virile du soldat pour permettre l'expression d'une sensibilité décomplexée ?
Manon Contreras est diplômée du Master Etudes et recherches en sociologie à l'Université Paris-Nanterre, actuellement doctorante au sein du Centre Pierre Naville et chargée de cours à l'Université d'Evry Paris-Saclay. Ses recherches actuelles, entre sociologie de l'image et sociologie du travail, portent sur les pratiques des photojournalistes en France.
