Trois ouvrages retracent ce "moment mélancolique que nous
traversons collectivement en cette fin de siècle où la vie parait
constamment au bord du désastrel", trois ouvrages tentent de
décrire l'irruption d'une contrainte: celle qui nous oblige à
penser une affection - mortelle - le Sida. Il est remarquable de
considérer que l'acronyme "S.I.D.A. a rapidement perdu ses
majuscules et sa ponctuation interne: il est "devenu sida" et
s'est objectivé (sidéen, sidaïen): "Il y a un nom; lequel est un
sigle, comme le veut la modernité. Il y a une réalité". (L e s
Souliers rouges de la duchesse, p. 40)2."
Ainsi, un ensemble de termes qui, pris un par un,
séparément, inscrivent ce mal dans l'ordre du discours médical,
subissent un phénomène particulier qui vient enrichir la langue
d'un terme nouveau: sida