Nous regardions avec amusement "Le jardin des mauvaises herbes"
dans la cour du Musée international des arts modestes (MIAM), à Sète,
dans le sud de la France. Du haut de ses treize ans, Quentin m'a demandé
ce que j'en pensais. Je lui ai parlé de la sélection naturelle qui
avait donné à ces plantes une résistance extraordinaire ; j'ai évoqué la
sélection par la culture agricole qui privilégiait les plantes comestibles,
rentables ou décoratives et qui méprisait ou détruisait les mauvaises
herbes ; enfin je lui ai parlé de la culture artistique qui avait pendant
longtemps privilégié des choses extraordinaires destinées aux gens les
plus fortunés, mais qui, depuis toujours, en marge, s'était intéressée aux
petites choses de rien, aux choses modestes, humbles et ordinaires. Des
petites choses qui peuvent être mises en valeur par les artistes qui savent
attirer notre attention sur elles et, du même coup, sur leur habileté
à mettre en valeur. Je lui ai demandé ce qu'il pensait de la