Quel sens cela a t-il, en France et pour des immigrés, de se
mobiliser en tant que Marocains ? Et, au-delà du cas marocain1,
objet de cet article, quelles significations les immigrés
accordent-ils à leur origine nationale, quand elle devient le
support de leur action collective dans l'espace d'installation ?
Cette question est située au carrefour de la sociologie de
l'action collective, de la géographie des migrations et des
études transnationales. Elle renvoie ici à un triple enjeu.
Il s'agit d'abord de battre en brèche une lecture essentialiste
des actions collectives des immigrés, en montrant que les
significations du référent national d'origine ne sont pas
reproduites d'un espace (marocain) à l'autre (français), ni
dérivées du "communautarisme" des populations immigrées
ou d'une "identité marocaine" homogène. Ces significations
sont à la fois les produits de l'histoire des rela