Le contexte sociopolitique récent, marqué par les affaires
du voile, les débats qu'elles ont suscités dans l'espace public, la
réactualisation "d'un modèle républicain français" et la loi de
2004 sur la laïcité à l'école, ont placé les "femmes de
l'immigration" au coeur d'une nouvelle visibilité, à la fois
figure médiatique et objet des pouvoirs publics. Au coeur de ces
débats, "la femme maghrébine ou musulmane" apparaît
comme la figure à la fois la plus emblématique, la plus investie
et la plus ambivalente, au carrefour des problématiques liées à
l'intégration, aux rapports interethniques et de genre.
Traditionnellement érigée en cible de l'action sociale et
intégrative, elle est à la fois décrite par les intervenants sociaux
comme l'une des plus éloignées de l'intégration et de la
modernité et comme figure à même de