Quel que soit le désir de masquer une réalité irrémédiable que la société
occidentale voudrait faire croire improbable, aucun d'entre nous n'échappera à
la mort. La tendance est de voiler les apparences, repousser les délais, idéaliser
la mort probablement pour l'éloigner. Or la pratique de l'accompagnement de
fin de vie, si elle rapproche et montre la mort, a aussi pour effet de l'éloigner
comme étant la mort de l'autre et pas la nôtre. Mon expérience de
l'accompagnement de fin de vie comme infirmière, cadre de santé, formatrice et
chercheur dans le champ des soins palliatifs m'a donné à voir la mort sans y
croire, à l'approcher sans l'expérimenter. Je vais alors tenter de nommer ce que
j'ai appris de ma pratique d'accompagnement de fin de vie.
Dans un premier temps, je vais dégager quelques enseignements tirés de
l'expérience ; puis j'essaierai de montrer ce que notre société pourrait apprendre
de la fin de vie et de la mort. J'exposerai quelques problématiques insondables
qui demandent une gestion au cas par cas. Si la clinique est enrichissante pour la
rencontre avec autrui différent, l'accompagnemen
