La complexité et la richesse de la pensée féministe - traversée de courants multiples, variée selon les régions, les histoires sociales et coloniales, les enjeux - et l'hétérogénéité du groupe des femmes - diverses selon les articulations de classe, race, caste - ont longtemps été méconnues par les chercheur-es et praticien-nes du développement, y compris souvent par les personnes chargées des questions de genre dans des programmes de coopération. Le concept de genre, élaboré par des chercheures féministes, a été revisité grâce à de multiples apports, auparavant invisibles, considérés comme insignifiants, peu reconnus ou sans légitimité académique. Ces apports proviennent notamment des idées et mouvements dissidents de femmes dans les pays du Sud, de migrant-es, des exclu-es, des subalternes. Des études, recherches, publications et rencontres ont permis de mieux les reconnaître.