On n'imagine guère en France que dès le début de ce siècle, il ait pu exister un féminisme militant dans ces régions du Proche- Orient qui cherchaient à la fois à se libérer de l'emprise d'un empire ottoman moribond et d'une colonisation européenne aux visages multiples. Dès qu'il est question des femmes de ce que l'on a pris l'habitude d'appeler le monde arabe (Dayan-Herzbrun 1996) les préjugés et les stéréotypes orientalistes s'accumulent. C'est à l'écart de ces clichés qu'il convient de comprendre ce que fut la trajectoire de Huda Sharawi qui dirigea le mouvement féministe en Égypte de 1923 jusqu'à sa mort, en 1947. On ne saurait considérer Huda Sharawi comme un personnage marginal.