En juin 1999, à la station Barbès, un agent de la RATP est mort à la suite d’une bagarre provoquée par un contrôle de vendeurs à la sauvette. Grève immédiate sur la ligne, paroles sur l’inacceptable violence. Comme tous les habitués du métro, j’imagine, cette histoire m’atterra, d’autant qu’il m’arrivait souvent de le prendre à cette station. J’y voyais un signe de violence à l’encontre de cet agent, certes, mais aussi à l’encontre des gens contrôlés, pour que ce genre d’opération aboutisse à un homicide. Quelques jours plus tard, on apprenait la vérité : l’agent était mort d’une rupture d’anévrisme. Mais cette rapidité à accuser, à forger une scène, demeurait symbolique des tensions du métro et, au-delà, des tensions de notre société.
