Critique et autonomie, nous observons aujourd'hui l'emploi fréquent de ces deux termes ou leurs présences dissimulées sous d'autres termes dans divers domaines du débat public. Ils apparaissent souvent en différents endroits des discours comme deux termes-références majeurs pour de nombreux chercheurs, politiciens, juristes, économistes, journalistes qui cherchent à expliciter leurs opinions et leurs propositions en rapport avec un problème ou une cause. Il arrive que ces deux termes-clés soient présents tous les deux dans un même discours, mais que le lien qui les unit y soit rarement en question et expliqué. Ce lien semble être présupposé comme une évidence qui n'a besoin d'aucune démonstration quant à sa possibilité et son intelligibilité. La critique, l'autonomie et le lien qui les unit sont donc souvent envisagés comme principes ou axiomes sur lesquels prend appui entièrement ce que le discours veut dire de son objet. La grande majorité des études pédagogiques récentes consacrées à l'élaboration des nouvelles méthodes d'apprentissage se donne pour tâche principale de prouver à l'aide des données empiriques une certaine corrélation positive entre l'autonomie de l'élève et le développement de son aptitude à la réflexion critique et créative.
