Militante pour les droits des femmes, Assia Djebar transforme son éducation dans une arme contre le mutisme, l'effacement, la disparition des voix féminines. L'écrivaine associe la langue puissante du colonisateur à la masculinité du père. La langue de l'enfance, la langue berbère, reste du côté maternel. L'historienne, l'écrivaine, la femme Assia Djebar se met à la frontière des deux mondes et traduit la féminité algérienne par la langue masculine de l'envahisseur. À l'aide de cet outil apporté par les Français, elle réussit à communiquer les histoires, les douleurs derrière le voile. Sous sa plume, l'écriture en français gagne une forte charge spirituelle. Ainsi, elle lève le voile lourd des siècles et donne voix à la femme musulmane. Notre étude propose une approche de la médiation de l'intime discursif dans l'oeuvre d'Assia Djebar et l'identification et l'interprétation de l'intime culturel de la femme musulmane, comme personnage du roman, imprégné de l'expérience authentique de l'écrivaine. Afin de mieux exemplifier la médiation de l'intime discursif, nous choisissons le roman Ombre sultane dans lequel nous analysons les éléments médiateurs de l'intime discursif : les symboles du langage