Les enquêtes de délinquance auto-déclarée ou de “ victimation ” montrent la moindre participation des filles - par rapport à celle des garçons - dans les délits ou les déviances. Cependant, en reconnaissant l'implication des adolescentes dans certaines formes de violence, on est amené à appréhender ces conduites violentes et déviantes au travers de l'étude de la “complexité anthropologique de cette violence”1. Nous comparons les résultats de ces études, en particulier celle qui a été menée par Eric Debarbieux sur le climat scolaire, aux statistiques officielles de la délinquance. Cette confrontation fournit les premiers éléments de réponse quant à l'implication des filles dans les conduites violentes, quant aux spécificités de leurs comportements déviants. Des travaux ethnographiques effectués sur la socialisation juvénile des adolescentes des quartiers populaires de Marseille, Paris et Bordeaux, ont été réalisés conjointement avec l'enquête nationale sur le climat scolaire. Or, si les adolescentes ont généralement de meilleures relations que les collégiens avec l'école, nous verrons que parmi ces jeunes filles se profilent des attitudes en rupture avec la culture scolaire.