MICHEL JAMET - DANS L'AZUR NOS MAINS - Illustrations de l'auteur. Éd. L'Harmattan, collection : Poètes des cinq continents - 5,7, rue de l'École polytechnique, 75005 Paris (2007 ; 165 P. ; 15 €)
C'est un véritable don que l'on reçoit des "mains" d'un peintre, d'un poète, d'un esthète, d'un homme sensible et généreux. Combien d'artisans du verbe trouveront là matière à réflexion. Chacun peut s'interroger sur "la fabrique" d'un poème : ces mots impossibles qui s'associent souvent à notre insu, cet écho des "revenants" superposés dans les strates d'une identité forgée au cours du temps. Ce mystère, Michel Jamet sait nous le faire partager, en toute simplicité.
Son art non seulement laisse place à l'essentiel mais touche au plus près à ce qui est, ce qui n'est pas, ce qui se construit et se déconstruit à tout instant.
Dans ses territoires, dirait Michaux, il capte la juste mesure de l'espace dépouillé de tout superflu, il entre dans la matière et le mouvement : " la vague projette l'ombre de toutes / celles qu'elle fut successivement / elle y rajoute le non moins / squelettique être de tout ce qu'elle sera…"
Les vers de Michel Jamet, écrits à l'emplacement le plus significatif de la page blanche, nous propulsent dans un monde de vibrations, dans un au-delà où chacun "poétisé" entre en résonance.
"Que sans poussière on atteigne
ce dont le ferment est digne
que sans recherche on se saisisse
de ce qui garde son suc
que l'on n'aille pas
chercher plus loin
ce qui annonce le bonheur
quand il le manifeste dans ses sources"
Jacqueline BREGEAULT-TARIEL
POÉSIE SUR SEINE N° 69, juillet 2009