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La promotion de la culture du café occupa une place essentielle dans le dispositif administratif et économique mis sur pied par la France au Cameroun. La constitution de cet espace caféier dans le nouvel ordre colonial français entraîna de grands changements dans l'espace, les rapports au pouvoir, le droit foncier et même l'imaginaire social. Elle cristallisa les antagonismes entre l'administration française, les paysans camerounais et les colons français, décidés à tout faire pour maintenir leur pouvoir sur toute la chaîne de production de cette plante nouvelle. La lutte des paysans pour la production du café dans un contexte de forte contrainte servit de terreau de fermentation à l'insoumission et à la résistance. L'émergence de la violence à partir des années cinquante peut en partie s'expliquer par les nuages que cette politique agricole française en faveur des colons avait amoncelés sur le ciel camerounais.
Emmanuel Tchumtchoua est professeur des universités. Il est titulaired'une HDR de l'Université de Bordeaux-Montaigne. Il a été pendant huit ans chef du département Histoire et Sciences du patrimoine à l'université de Douala.
