L'objet de cet exposé est l'interprétation des oeuvres d'art visuel,
au premier rang desquelles les tableaux peints en deux
dimensions, tels qu'on en trouve dans les musées et les galeries
ouvertes au public, par des regardeurs "ordinaires" et non par
des spécialistes, collectionneurs, critiques d'art ou autres.
Avant de tenter de théoriser, je vais partir d'un exemple, celui
d'un tableau plutôt connu, davantage parce qu'il a défrayé la
chronique mondaine que pour ses qualités artistiques (dont il
n'est du reste pas dépourvu). Il s'agit de L'Origine du monde,
peint par Gustave Courbet (1819-1877) à l'âge de 47 ans, en
1866. Son histoire a été largement diffusée dans la grande presse.
On sait que le tableau a été commandé par un diplomate turc en
poste à Paris. À la suite de diverses péripéties, il se retrouva chez
le psychanalyste Jacques Lacan, dissimulé sous de petits rideaux.
Le 26 juin 1995, il faisait son entrée au Musée d'Orsay, où sa
présence ne semble pas provoquer