Depuis l'aube de l'humanité, les hommes mènent une réflexion sur le fonctionnement, les contenus, l'importance de la mémoire : les premières sépultures et les productions artistiques (peintures, sculptures) en étant les témoins les plus tangibles. Il s'agit de conserver, avec des moyens ingénieux et bien visibles, des traces des êtres disparus, mais aussi de comprendre et d'explorer le monde environnant réel ou désiré. La mémoire tient une place de choix dans la mythologie, encore très présente chez les grands philosophes de l'Antiquité. Aujourd'hui, elle conserve, plus ou moins explicitement, cette dimension merveilleuse, voire mystique, puisqu'elle nous permet de voyager mentalement dans le temps et de retrouver des situations qui n'existeront plus jamais, mais aussi d'anticiper ou de fantasmer des scénarios plausibles à venir ou purement imaginaires. Les philosophes modernes (de Descartes aux phénoménologues) ont élaboré une œuvre qui a véritablement forgé le concept en décrivant différentes dimensions de la mémoire.