Depuis le début de l'humanité, les individus, hommes et femmes, se sont toujours déplacés, bien que les études sur les mouvements de population soient très récentes : elles ont débuté pendant la période moderne (Cohen, 1996). La migration féminine a été encore moins étudiée et l'intérêt pour celle-ci est apparu ces deux dernières décennies1. Les réflexions de certains auteurs, en ce qui concerne l'évolution de la production scientifique sur l'immigration féminine, nous offrent des pistes sur la façon dont celle-ci a été traitée, en trois grandes périodes historiques (Golub, Morokvasic et Quiminal, 1997 ; Goldberg 1996 ; Morokvasik, 1996). Jusqu'au milieu des années 1970, nous parlerions d'une quasi-absence des études sur les femmes migrantes. A partir de la fermeture des frontières en Europe (1974-1975) apparaît la figure de la migrante visible, mais réduite au stéréotype de la femme qui vient rejoindre son conjoint, de la femme économiquement inactive, dépendante de l'homme migrant.