Une des questions qui a fait couler le plus d'encore est sans doute de savoir combien ils sont. A priori, l'importance accordée à cette question question paraît légitime: comment, en effet, aider les pauvres, si on ne sait ni les définir ni les compter? Mais on voit tout de suite que cette légitimité est suspendue à celle de l'intervention sur les pauvres. La mesure de l'évolution du travail salarié, ou du rapport entre travailleurs stables et précaires, par exemple, ne suscite aucun débat au sein de la Banque mondiale, puisque cette question ne fait pas partie de ses préoccupations "morales".