n présentant les Égyptiens comme "les plus
scrupuleusement religieux de tous les hommes", Hérodote (II, 37) s'est
contenté de traduire une idée très largement répandue dans l'esprit de ses
contemporains. Religieux, les Égyptiens l'étaient, assurément, et toute
l'histoire égyptienne va d'ailleurs dans le sens d'une affirmation
croissante du sentiment religieux. On peut mesurer cette religiosité (qui
confine avec le temps, même, à la superstition), à l'aune de l'expérience
individuelle, privée, et le matériel funéraire (les stèles votives, les autels
particuliers, les sarcophages, les sépultures, etc.) en donne une idée très
nette1
. Mais on peut aussi la mesurer à l'aune des institutions
égyptiennes, qui s'en nourrissent largement dans un contexte qui en porte
la marque indélébile, tant le sacré, dont relève l'utilisation même de
l'écriture, imprègne en s'y diffusant toutes les compos