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VALHÈRE,

LA VOIX DIAMAND

 

 

 

 

Il est de ces rencontres, au détour d’une radio, qui font frissonner l’être, accentuant l’élan de vie qui fuse de chacun de nous. De ces rencontres justifiant l’appétit que l’on a d’avancer, d’aller vers d’autres horizons, C’est ainsi, qu’écoutant Valhère pour la première fois, je fus transporté, comme on peut l’être par un coup de foudre, magnétisé par cette voix faite d’éclairs et d’eau de pluie. Il me fallait donc partager un tel souffle avec vous.

Valhère a déjà un passé musical riche d’expériences. Dès 1998, elle monte le groupe Léon – batterie, basse, guitares et chant – qui essentiellement joue ses compositions ainsi que quelques reprises dans l’univers rock. Après cinq années de tournées, Valhère met un terme à ce groupe au sein duquel il lui paraît impossible d’évoluer vraiment. Commence alors une carrière solo : Valhère apprend la guitare en autodidacte, compose de nouveaux titres, se produit dans des bars parisiens, enrichit son interprétation par l’apport d’un violoncelle et d’une nouvelle guitare sous les doigts alertes de Bouli. La suite, c’est ce disque intitulé simplement Valhère, qui recèle sept diamants.

 

À qui de s’envoler, première chanson, donne le ton : lyrisme écorché, lieu où se superposent l’attente, l’espoir et les blessures dans une musicalité mélodieuse et rock tel un corps qui s’écorche sur les mots les plus vifs. Soutenue par le violoncelle de Chloé Boyaud, la ligne mélodique prend de l’ampleur, elle-même cousue d’allitérations, de subtiles modulations, d’élans vocaux à la fibre sublime.

Les fous témoigne d’une écriture ciselée, taillée dans l’eau d’une rivière aux méandres antithétiques qui sans cesse se rejoignent par cette voix qui se déchire. “Je déforme les formes” lance Valhère, qui ainsi nous donne l’une des clefs de son propre mystère. Et cette chanson d’amour nous réconcilie avec l’une des formes les plus exigeantes qui soient puisque battue et rebattue en tous lieux, en tous temps.

Le bus, dans un tempo endiablé, nous emporte vers l’horizon qui tangue. C’est la vie qui roule ainsi, parfois tranquille, puis à tombeau ouvert, crissant dans les virages du temps. “On hésite, on descend, on remonte tout le temps”, nous répète la chanteuse, comme pour nous prévenir contre les certitudes qui sont les vrais obstacles de l’existence.

Elle danse ; et dansent les mots dans une recherche d’équilibre, de symbiose se réalisant par les sens – significations, perceptions – qui se jouent du commun pour atteindre une vérité propre à ceux qui “n’entrent plus dans le cadre”. Elle se cherche, “elle danse, elle danse, mais il semble qu’elle ne sache pas pourquoi”. Et cette quête, introduite dans son absolu par les aigus du violoncelle, nous la ressentons comme partie intégrante de la condition humaine, valse hésitante dans le temps de vivre.

Attrape-moi, la voix se fait grave dans ce texte d’appel, légère dans les aigus, toujours suave, entre amour et solitude ; dans une retenue qui libère l’énergie du souffle, elle accroche, cette voix ; on s’y pend comme à la corde qui sauve, à la corde qui saute par-dessus les frontières. Valhère est une acrobate qui jongle, danse et culbute. “Asphyxiée, je vis dans mon souffle” nous dit-elle : apparaissent des magies non occultes, de ce souffle.

La valse des bras, les mots guinchent sur la piste des bals du soir, entraînés par le violoncelle et la guitare qui s’enlacent ; le couple tournoie dans cet air d’amour, de manque, de suspension du temps ; le couple entre ce qui donne et ce qui reçoit. Dans la voix de Valhère, il y a de ces accents de vérité qui proviennent du peuple dans ses tiraillements.

Ma robe papillon ; lascive, elle se fait lascive et tendre cette voix tantôt mutine, tantôt chaude comme un baiser sur soie. Toutes les nuances y apparaissent d’une pureté limpide ; ça coule et ça entraîne avec soi tout un limon qui demeurait, instable, au fond du cœur. “Redescends avec moi sur mes ailes de soie” : on resterait bien là-haut, nous, avec vous, chère Valhère…

 

Avez-vous compris qu’il s’agit là d’une grande artiste ? L’une de ces perles rares que l’on découvre au détour d’une radio, un matin d’hiver, alors que le café frémit encore, que la lumière frise à peine…

N’attendez pas ! Allez écouter Valhère,

Voici son site : http://www.valhereonline.com/

C’est l’endroit où devraient affluer le public et les gens de métier.

Il serait inconcevable qu’il en aille autrement.

 

 

© Daniel LEDUC

Article publié dans LE MAGUE

 

 

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