Le conte s’appuie généralement sur la philosophie ou la métaphore pour interroger les mystères de la nature humaine, nous éjecte là-bas au pays de la fiction pour nous initier à l’écoute des nuances de nos vérités quotidiennes. Cela va jusqu’au théâtre où le conteur crée la distance avec le comédien et nous sommes conviés à une narration du merveilleux. L’association «Atelier culturel» développe cet art depuis des années représenté par un goual ambulant, en l’occurrence Meslem Seddik, traducteur entre autres de «Machahl Telem Chaho» d’après les contes de Mouloud Mammeri, de l’auteur sous-terrain Daniel Leduc avec des contes percutants «Pierre de Lune» édités par l’Harmattan qui, en soi, est un évènement littéraire car sera suivi d’une autre publication «La clé du bonheur» et «l’homme qui regardait la nuit» du même auteur, traduction également de Meslem, autre écrivain plus universel, passé par la langue arabe parlé Alexandre Pouchkine pour son étrange histoire «Poisson d’or». Avec son équipe composée du violoniste-percussionniste Hamid Djili véritable artiste chaâbi dans le sens noble du terme dont les doigts et la sensibilité font déjà des émules d’abord sur les bords de la Mekkerra. A deux, ils parcourent les écoles primaires de Sidi Bel-Abbès, Sfisef, Mcid, Drif, Belarbi, Aïn Aden, Asri Laradj, ayant conclu une tournée du 2 février jusqu’au 29 juin 2006. la régie est assurée par Ghania Bouabdellah et cet équipage est pris dans le reflux des vagues du verbe et s’en vont d’un bled à l’autre à la recherche de cet oiseau au bec vert enfuit de la cage, mais jeté dans le «Kaoul» et la halqua du Meddah, Meslem Seddik et Hamid Djili sont des gens de voyage avec chacun un «mozit» sur l’épaule pour nous faire «rêver» et accomplir le vœux des oracles. Ne l’ont il pas exprimé devant le public émouvant du centre des enfants inadaptés mentaux de Sidi Bel-Abbès. En outre, cette littérature passe pour être le chant profond du peuple. Il suffit de tendre l’oreille et le cœur.
Ahmed Mehaoudi
la voix de l'oranie
le 12 mars 2006