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Gérard Oberlé     

       

Retour à Zornhof

 

Le Retour à Zornhof est un retour sur soi, une exploration de la mémoire, une analyse du temps retrouvé. Ultime voyage de l’écrivain Henri Schott vers la terre de son passé sur le plateau lorrain, ce retour dépeint sous un angle aigu divers personnages qui ont imprégné sa jeunesse : Baba, la grand-mère, sculptée dans la tendresse, la volonté, l’humour ; Gus, l’oncle dépravé, au charme redoutable ; Marlène, l’aubergiste au rire de fée ; Mathias, qui conduit son bahut (…) en observant les flancs des montagnes ravagés par la tempête. Ainsi Gérard Oberlé ravaude-t-il un passé à partir d’éléments plus ou moins épars, et cela constitue une toile de fond sur laquelle s’exposent les sentiments humains. Testament, peut-être. Hymne à la vie dans ses divers éclats, sûrement.

Gérard Oberlé est traducteur d’émotions comme on dirait interprète de lieds. Que chaque chapitre soit introduit par la mélodie de Schubert Voyage d’hiver tel un leitmotiv aux nouvelles résonances, cela contribue à orchestrer l’ouvrage dans un agencement simple et subtil. La lecture est fluide mais elle retient souvent. Certaines phrases accrochent l’oreille, d’autres marquent un temps, et l’on en agrippe plus d’unes que l’on voudrait emporter avec soi. La langue d’Oberlé, tout à la fois savante et savoureuse, se joue des mots avec un grand doigté. La tessiture est grande, du terme rare au parler familier, et l’on y perçoit bien des notes personnelles. Cette langue, à la fois classique et sauvage, paisible et révoltée, caractérise fort bien son maître ; généreuse aussi, elle déborde dans des limites parfaitement maîtrisées. Tout l’art d’Oberlé consiste à faire coïncider la réalité dans ce qu’elle a de plus prégnant avec l’imaginaire qui s’exprime par des légendes mais aussi par une poésie immanente, véritable peau du langage.

Voilà un écrivain véritable, un grand qui fait la nique aux modes et à leurs faux-semblants. Ce qu’il écrit provient de sa chair, ce sont des fibres humanistes, des cellules ombrageuses, du sang qui charrie le tremblement du monde. Malgré cela, tout est léger comme l’essentiel, humble comme la grandeur. Oberlé écrit pour accorder, on le sent bien. Il offre, il harmonise, il procure. Son livre est une traversée de l’humaine condition par des chemins buissonniers où l’on se retrouve. Sa mémoire distille de l’esprit, on s’y enivre avec délectation. Et tout cela, offert avec le recul qui sied. Ne dit-il pas : Les écrivains sont des esprits compliqués, qui d’un rien font tout un plat. Ce que les autres ne remarquent même pas, ils s’en emparent et le montent en sauce, parce qu’ils ont en réserve un vieux lot d’épices et de recettes dont ils essaient de se débarrasser sur le papier. Puisse-t-il avoir encore de nombreux pots d’épices, et de ces recettes qui donne de la saveur au temps ! Oberlé, le splendide !

 

 

Daniel Leduc

 

 

Gérard Oberlé, Retour à Zornhof. Editions Grasset. 2004. 260 p. – 17,00 €.

 

 

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