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André Kabanda Kana

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André Kabanda Kana

Descriptif auteur


1. Etienne Tshisekedi et son combat pour un Etat de droit au Congo-Kinshasa.
2. L'interminable crise du Congo-Kinshasa : Origines et conséquences.

Structure professionnelle : Clinique Edith Cavell, Bruxelles

Titre(s), Diplôme(s) : Docteur en Médecine/Docteur en Sciences bio-médicales (PhD); Diplôme d'Etudes spécialisées en droits de l'homme

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Etienne Tshisekedi et son combat pour un Etat de droit au Congo-Kinshasa

LES ARTICLES DE L'AUTEUR

L'élection présidentielle en RD Congo Triomphe de la démocratie ou légitimation de la tutelle occidentale ?

Une des plus vastes missions de l'Organisation des Nations Unies (ONU), pour le maintien de la paix dans le monde, avec plus de 18 000 casques bleus, plus de 3 000 civils et un budget annuel de plus de 1 milliard de dollars US, cinq cents millions de dollars pour le financement du processus électoral (1), une force de l'Union européenne (Eufor) de près 1 500 soldats avec un équipement ultra sophistiqué, plusieurs dizaines de milliers d'observateurs étrangers pour les opérations de vote ; c'est là le coût de l'un des processus politiques les plus onéreux de l'histoire qui a vu Joseph Kabila sortir des urnes et proclamé président de la République Démocratique du Congo (RDC) le 15 novembre 2006.
Selon les résultats provisoires publiés par la Commission électorale indépendante (CEI), le président sortant, Joseph Kabila, aurait remporté le second tour de l'élection présidentielle du 29 octobre 2006 avec 58,05 % des suffrages exprimés, contre 41,95 % pour son concurrent, Jean-Pierre Bemba, avec un taux de participation de 65,36 % sur 25,4 millions d'électeurs inscrits. Rappelons que la population congolaise est actuellement estimée à près de 55 millions d'habitants, dont près de 50 % âgés de moins de 18 ans (2). Suspectant une manipulation des résultats par la CEI, le candidat Bemba n'a pas tardé à contester les résultats, promettant d'user de " toutes les voies légales " pour exiger que la vérité des urnes soit rétablie et se réservant même le droit de dénoncer tous les accords signés avec le camp de Kabila, avant le deuxième tour de l'élection présidentielle.
Au lendemain de la proclamation des résultats provisoires par le président de la CEI, plusieurs réactions ont été enregistrées. Du sentiment de soulagement, accompagné d'une satisfaction à peine cachée, de la part de ceux qui, en Occident, ont porté à quatre bras ce processus et surtout ont tout fait pour que leur candidat soit élu, au sentiment de déception et même de frustration au sein de la population congolaise, qui a émis des doutes sur la fiabilité des résultats publiés. A la place d'une explosion de joie ; à la place de la fête, comme on pouvait s'y attendre en pareille circonstance, la capitale Kinshasa et plusieurs autres villes du pays ont offert plutôt l'image de villes en état de siège, de villes endeuillées. Les habitants de Kinshasa se seraient même sentis trahis par la CEI qui, pour la grande majorité d'entre eux, aurait publié des résultats qui ne correspondent pas à la réalité des urnes et qui auraient été arrangés avec les Occidentaux pour imposer Kabila à la tête du pays. Un sentiment renforcé par la déclaration faite trois jours plus tôt, sur les antennes de la radio France internationale (RFI), par le cardinal Frédéric Etsou, Archevêque de Kinshasa et président de la conférence des évêques de la RDC. Dans cette déclaration, le cardinal invitait les organisateurs du processus électoral (la CEI, le CIAT, la Mission de l'ONU au Congo et la délégation de l'union européenne en RDC) au " respect strict des procès verbaux tels qu'établis par chaque bureau de vote, recueillis et approuvés par les témoins de chaque camp, par les représentants étrangers, ainsi que par d'autres institutions crédibles qui ont bien voulu accompagner la RDC dans ce processus ". S'adressant particulièrement au président de la CEI, le Cardinal invitait son congénère, l'Abbé Malu Malu, à " déclarer et à annoncer les résultats vrais et crédibles qui reflètent le vote vrai des Congolais, gage pour une vraie paix et le début d'une nouvelle reconstruction de la RDC, du respect de sa souveraineté et de l'unité nationale ". La fête tant attendue n'a donc pas eu lieu, même pour ceux que l'on peut considérer comme " vainqueurs " de ce processus.
L'analyse minutieuse des résultats publiés par la CEI montrent que Kabila a largement emporté le scrutin dans les trois provinces du Kivu (Maniema avec 98 %, Nord-Kivu avec 96 %, et Sud-Kivu avec 95 %), au Katanga (avec 92 %) et dans la Provin

Notes :
(1) Données disponibles sur le site de la MONUC : http://www.monuc.org/news.aspx?newsID=11472
(2) Estimations basées sur les données du dernier recensement scientifique réalisé en RDC en 1984 et sur un taux maximal annuel d'accroissement de la population de 3 %. Voir le rapport national présenté à la 4e réunion du Comité du suivi de la mise en œuvre de la déclaration de Dakar/Ngor (D.D.N.) et du programme d'action de la conférence internationale sur la population et le développement (C.I.P.D.), à Yaoundé (Cameroun), du 28 au 31 janvier 2002. Par Sébastien KONGOLO LOMBA, Directeur de population et ressources humaines au Ministère du Plan et de la Reconstruction (RDC).
(3) Résultats publiés sur le site officiel de la Commission électorale indépendante (RDC) : http://www.cei.rdc.com
(4) Selon le rapport secret, du 5 mai 2006, adressé à la Commission européenne par Monsieur Carlo DE FILIPPI, Chef d'une des multiples délégations de l'Union européenne en République Démocratique du Congo.
(5) Dans " L'Interminable crise du Congo-Kinshasa : Origines et conséquences " ; L'Harmattan, 2005 ; pp : 211-214. Par André Kabanda Kana
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L'Après Elections en RD Congo : période de tous les dangers

Après plus de sept ans d'un conflit qui a détruit toutes les infrastructures et endeuillé la population, après un accord de paix de Lusaka qui n'avait jamais été respecté et un dialogue inter congolais difficile et objet de manipulations de toutes sortes, un processus politique, initié par l'Accord global et inclusif (AGI) de Sun City, en Afrique du Sud, a été mis en place en République Démocratique du Congo (RDC) à partir de juin 2003. Un processus fortement soutenu par la Communauté internationale et l'Union européenne, dans un climat d'incertitude politique, de méfiance et de division profonde entre les membres de la classe politique congolaise. Un processus qui était surtout censé déboucher sur l'organisation des élections libres et démocratiques devant mettre fin à la crise de légitimité du pouvoir qui secoue le Congo depuis son accession à l'indépendance.
Grâce aux efforts et à la détermination des parrains et organisateurs de ce processus, et à l'abnégation du peuple congolais, tous les espoirs allaient dans le sens de voir le Congo se doter des institutions démocratiques et surtout des dirigeants choisis par le peuple, au terme des élections législatives, provinciales et surtout présidentielles à deux tours qui viennent de se tenir. Malheureusement, le processus électoral a été tellement entaché d'innombrables irrégularités et défaillances qu'une bonne partie des Congolais croient aujourd'hui qu'il s'agit d'une « mascarade d'élection » qui avait pour but d'imposer à la tête du pays des dirigeants choisis à l'avance.
Quoiqu'il en soit, demain s'ouvrira pour la RDC et son peuple une nouvelle ère : celle d'un double défi. D'une part, la « gestion » de la victoire et surtout du pays par les « vainqueurs ». Et d'autre part, la gestion de la défaite et des ambitions de « perdants », surtout quand on sait que les deux candidats, qui étaient restés en lice au deuxième tour de l'élection présidentielle, sont tous issus de la rébellion dont les armes demeurent l'unique moyen de se faire entendre, voire d'accéder au pouvoir.
Il est de coutume d'entendre dire « qu'après la pluie, le beau temps ». Cet adage constitue indiscutablement aujourd'hui le vœu le plus ardent du peuple congolais, qui vit dans la misère et les tourmentes depuis de nombreuses décennies. Un peuple qui, tout au long de ce processus politique, a montré non seulement sa maturité mais surtout son profond désir d'avoir la paix et d'accéder à la démocratie, en se mobilisant massivement durant les opérations d'enrôlement et de vote. Obligés de ne devoir choisir que parmi ceux-là même qui, au lieu de la « libération » promise n'avaient fait qu'aggraver la misère et le désarroi de la population, depuis la chute de Mobutu, les Congolais ont également fait montre d'une capacité de tolérance hors du commun. Comme le déclaraient plusieurs d'entre eux, ils ont été contraints de choisir, en définitive, entre la « peste » et le « choléra ». Mais, au terme de ce processus qui a été entièrement financé par la Communauté internationale, qui l'a organisé et conduit à sa manière en n'écoutant que sa propre conscience, sinon ses propres exécutants ; après ce processus qui a été organisé en violation même de la base légale qu'était l'AGI de Sun City, avantageant indiscutablement les seigneurs de guerre au détriment de l'opposition démocratique et de la société civile congolaises ; on peut se demander si le Congo connaîtra réellement des lendemains meilleurs ? Surtout que tout à été mis en œuvre pour laisser de côté certaines forces significatives de l'espace sociopolitique congolais et que devant d'innombrables défaillances et irrégularités dont ce processus a été entaché, ses parrains et organisateurs ont gardé une indifférence suspecte, qui laisse trahir une certaine partialité.
Vu le climat qui règne en RDC aujourd'hui, il est clair que l'avenir de ce pays n'a jamais été aussi menacé, et la chance pour les Congolais de connaître des lendemains meilleurs dépend essentiellement

Signature :
André Kabanda K.

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RD Congo : processus politique de tous les risques

Après trois-quarts de siècle de colonisation belge, la République Démocratique du Congo (RDC) accède à l'indépendance en 1960. Dès les premiers jours de sa souveraineté, le pays est plongé dans une profonde crise politique essentiellement due à l'insuffisante préparation de l'élite congolaise et à la manipulation de celle-ci par les puissances occidentales, horrifiées par la perspective d'abandonner du jour au lendemain cette « île aux trésors » qu'est le Congo. Cette détermination de l'Occident de garder la mainmise sur ce pays va rapidement se concrétiser par l'installation au pouvoir, cinq ans seulement après l'indépendance, d'un régime militaire. La dictature instaurée par ce dernier, sous la direction de Mobutu, sera soutenue contre vents et marrées au motif qu'elle était un moindre mal face au risque de l'expansion du communisme en Afrique contre laquelle le régime de Mobutu constituait le rempart.
La fin de la guerre froide, la chute du mur de Berlin et l'abandon conséquent des dictatures du tiers monde, jusque là soutenues par le monde capitaliste comme remparts contre l'expansion du communisme, vont laisser la place aux nouveaux slogans qui justifieront le maintien de la mainmise sur les richesses de pays « faibles ». C'est notamment la mondialisation de la démocratie, et depuis septembre 2001, la lutte contre le terrorisme.
Pour le cas du Congo, le ridicule de ces nouveaux slogans va être mis à nu en deux phases.
La première phase sera caractérisée par le soutien à la logique des armes par ceux-là même qui ne cessent de prôner la démocratie et le respect des droits de l'homme, alors que ces deux valeurs ont toujours été bafouées par ceux qui accèdent au pouvoir par les armes. Cette logique sabotera et réduira à néant les efforts déployés par le peuple, à travers l'opposition démocratique, pour l'instauration d'un Etat de droit et démocratique en RDC. C'est ainsi que l'on a vu l'AFDL (Alliance des Forces Démocratiques pour la libération du Congo), avec à sa tête Laurent Désiré Kabila, venir chasser Mobutu du pouvoir et interrompre le processus démocratique arraché des mains de celui-ci par le peuple ; ou des mouvements rebelles émerger à travers tout le pays, contre le régime de Kabila et taxant ce dernier de dictateur. Tout cela sous l'œil indifférent, voire complice, de la Communauté internationale.
La deuxième phase sera elle caractérisée par l'historique implication de la Communauté internationale en général, et de l'Union européenne en particulier, dans un processus politique qui privilégie indiscutablement les seigneurs de guerre, alors que ces deux institutions sont restées longtemps indifférentes devant les efforts déployés par l'opposition démocratique et la société civile pour l'instauration de la démocratie au Congo depuis 1990.
En effet, initié par l'accord global et inclusif (AGI), signé en 2002 par les acteurs politiques congolais à Sun City, en Afrique du Sud, après un dialogue inter congolais difficile et objet de manipulations de toutes sortes, un processus politique avait été mis en place sur base du consensus. Il s'agit essentiellement des institutions politiques, avec à leur tête la fameuse formule de 1 + 4 (un président et quatre vice-présidents), qui étaient appelées à gérer une transition de 24 mois et à organiser les élections libres et transparentes. Elections censées non seulement mettre fin à la crise de légitimité qui sévit dans ce pays depuis des longues décennies, mais surtout mettre le Congo sur la voie de la démocratie.
A la place d'une transition consensuelle et inclusive, comme le voulait l'accord de Sun City, l'on assista à l'émergence de deux camps. L'un, composé essentiellement de belligérants, tous responsables de crimes et autres massacres commis sur les populations innocentes pendant les conflits qui ont détruit le Congo et causé près de 4 millions de morts en sept ans. L'autre, constitué de ceux qui avaient toujours dénoncé le recours aux armes comme mode de résolution de

Signature :
Dr André Kabanda

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