Dans la visite du souvenir, plusieurs chemins s’ouvrent : souvenir fragmentaire, souvenir au long cours. L’un et l’autre sont de matière fluctuante tant le processus de mémoire à lui seul est susceptible de restituer justement des bribes, ou de ne retenir que l’essentiel d’un long terme que le contemporain s’efforcera de reconstituer. Au-delà de cet effort nécessaire de reconstitution — reconstruction du souvenir, nul ne peut être tout à fait sûr de l’authenticité de ce qu’il en reste consciemment.
En tant qu’auteur écrivain, je vais à la rencontre de ce qui reste du souvenir ; et au lieu de tenter de reconstituer je m’appuie sur tout le subjectif qu’il m’apporte, comme un rêve apporte une version synthétique d’un fait, d’une émotion : une transformation. Une manière de me réapproprier ce qui a fui, qui est perdu en extrayant consciemment la substance de l’affect qui en subsiste.

François Gattel a commencé sa vie professionnelle comme scénographe et décorateur costumier pour le théâtre. Première partie ensuite d’études en Chant lyrique et en Psychologie appliquée à Paris Diderot et plus récemment en Maîtrise à Dauphine. Il a commencé à enseigner la voix chantée en même temps qu’il débutait une carrière de chanteur jusqu’en 1990 sous son nom, Robert Sentieys.
En 2014, tout en poursuivant ses activités professionnelles il s’est remis à l’écriture qu’il pratiquait depuis de nombreuses années, sous le pseudonyme de François Gattel.
Pour lui, les arts de la scène comme décorateur, chanteur et psychanalyste sont des disciplines intimement liées comme différents moyens d’expression de l’être : extériorisation, expression et expansion — communication. Il a commencé à être édité par Unicité en février 2021, puis l’Harmattan très récemment : l’Homme blanc.