Paradoxes de l'ordinaire

Collection fondée par Dominique Cochart et Abel Kouvouama et dirigée par Alfred Romuald Gambou avec Abel Kouvouama.

Les enjeux des grandes aires de l'espace public, le politique, le culturel, le religieux se manifestent non seulement à l'échelle de l'individu mais encore, à l'écart des grands événements et des grands rituels, dans l'ordinaire, dans le quotidien, la proximité, l'inter-relation, voire la subjectivité et l'intériorité. Loin de penser que l'ordinaire est une réduction, un minimalisme, il est une source d'invention pour les individus, un lieu d'adaptation, de recomposition, tant un lieu d'ancrage que de mobilité des pratiques.

L'ordinaire peut aussi bien être le lieu des utopies minuscules que des grands élans. Il ne s'agit pas d'y lire un repli vers le privé, mais une socialisation du privé. Il faut alors tenter de comprendre les relations des sociabilités qui se nouent ainsi, les nouvelles formes sociétales qui s'inventent, après le déclin des grands corps sociaux et de leurs formes usuelles de lien social. Les réseaux, les articulations, les espaces d'influences réinventent l'individu : c'est dans l'ordinaire que se négocient les rapports avec les autres, les rapports avec soi, que s'illustrent les convictions, que se construisent le sens, les éthiques et les échelles de valeurs.

C'est à cette « invention de l'ordinaire » que nous voulons consacrer cette collection.