C’est un jeu qui vient de très loin, on modifie la donne et les locutions figées se transforment soudain au profit de ce que le poète voulait dire. L’existence est une course effrénée et souvent ardue, et il est bien souvent difficile de maintenir le juste équilibre quand on traverse des régions au macadam non refait. Les pavés sont là et il n’y a plus de plage. Par contre au cours d’une existence, les bonnes intentions sont si nombreuses qu’on pourrait avec, revêtir un nouveau chemin de travers...
C’est un jeu qui vient de très loin, on modifie la donne et les locutions figées se transforment soudain au profit de ce que le poète voulait dire. L’existence est une course effrénée et souvent ardue, et il est bien souvent difficile de maintenir le juste équilibre quand on traverse des régions au macadam non refait. Les pavés sont là et il n’y a plus de plage. Par contre au cours d’une existence, les bonnes intentions sont si nombreuses qu’on pourrait avec, revêtir un nouveau chemin de traverse. Sur notre petit train de vie, tout au début on accélère, à fond de train, pour arriver dans le peloton de tête, c’est alors un véritable train d’enfer, sur des chapeaux de roue on fonce à travers les nombreux déserts de l’existence, les salons où l’on cause, les couchers de soleil où l’on rêve, les plages des derniers romantiques (sous les pavés, tiens !) puis, en vieillissant, on commence à ralentir, on y va mollo, comme l’on disait dans les bas quartiers des cours de récréation, plus doucement, love me tender si vous le voulez bien, et puis Capri, c’est fini, car l’amour comme la vie, comme les bougies des anniversaires sont soufflées et l’obscurité envahit l’écran. On n’a jamais voulu arriver en tête, juste obtenir le bouquet de fleurs et le baiser de la reine et quelquefois on l’a obtenu. Mais aujourd’hui tout cela n’a plus beaucoup de sens. Il était temps, on a bien gardé la tête dans la lune et la lune sur les épaules malgré l’âge. De toute façon la lune n’est plus à la mode depuis que l’on est envahi par les écrans, de toute sorte. Mais à bien y regarder, il reste cependant sur le sol, quelques bonnes intentions comme des feuilles d’automne que le vent emporte peu à peu. Ce sont nos poèmes.
René Corona, né à Paris en 1952, a enseigné la langue Française et la traduction à l’Université de Messine. Il a publié plusieurs essais, en italien et en français et comme traducteur de nombreux poètes dans les deux langues ; la première traduction française des poèmes de Gesualdo Bufalino, Le miel amer ; et puis les traductions italiennes d’Henri Calet et Alexandre Vialatte. Des recueils de poèmes ont paru en France L’échancrure du quotidien, chez L’Harmattan (2017) et chez AGA - L’Harmattan, Croquer le marmot sous l’orme et Sortilèges de la retenue sous le bleu indigo de la pluie (2019), Nos dicos sentimentaux (2021), La boîte à enfance (2024). Il a également publié deux romans, Faut pas faire de faux pas (Rail Noir, 2003) et L’hébétude des tendres (Finitude, 2012) ; des recueils en italien, le tout dernier s’intitulant Ma per fortuna che Offenbach c’è ovvero il penultimo della classe (Book, 2025). Ses poèmes ont paru dans les revues « Europe », « Serta » « Le Diable Probablement », « Triages », « Levania », « Repères-Dorif », « L’EstroVerso » et « Kikah » Il a publié un recueil en Algérie, L’arracheur dedans (Apic éditions, 2021). Au mois d’octobre 2024, il a obtenu le prix Rhegium Julii pour la poésie « Lorenzo Calogero » pour le livre I bucaneve dell’altrove.
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