Parole d'auteur : Didier Bascou présente son roman "Gavrock"

Crédit : Association des Regards ; Ariane, la prise de son, d'image et montage vidéo

J'ai été très marqué par la lecture des Misérables et j'ai eu envie de reprendre l'un des personnages emblématiques, Gavroche et je l'ai replongé dans les années 80. Le roman se déroule en 1986 pour être exact, le tout sur fond de musique rock alternatif typique de cette décennie-là. 

Et donc Gavroche est devenu Gavrock.

C'est un marginal. Il est SDF, il est déscolarisé, il n'a pas de travail. Donc il vit de petits trafics, de larcin à droite à gauche, avec un frère voyou truand qui l'entraîne dans ses vols et dans ses cambriolages.

 J'ai tendance à dire que c'est un roman éphémère avec un héros éphémère. L'action est très ramassée. Ça se passe en 10 jours. On est toujours avec Gavrock. C'est uniquement le personnage central. On le suit. C'est lui qui donne le tempo du livre et j'en profite pour balayer, brosser le portrait de tout un mouvement de jeunesse marginal qui ne se reconnaît pas dans la société telle qu'elle est.

Et j'ai créé notamment un personnage, qui est un professeur de philo, qui est leur mentor en politique, qui essaie de leur inculquer des éléments de politique. Et c'est lui qui va faire l'éducation de tout ce petit groupe d'allumés qui est très loin des problèmes qui les entourent.

"Pascal inquisiteur révolutionnaire, rêvait d'un grand bûcher, où se consumerait cette société cruelle dont la pauvreté et l'injustice n'étaient que le corollaire de la richesse, toujours plus grande de quelques grands seigneurs cupides avides de soumettre le monde à l'esclavage économique universel.

Dans un sourire cynique dissimulé au fond de sa barbe broussailleuse, il aimait à se définir comme un anarcho Marxiste-léniniste tendance Cronenbourg, ce qui faisait rire tout le monde. Et même si cette revendication était pour lui le fruit d'une réflexion profonde, elle passait souvent dans son entourage pour une aimable galéjade d'un vieillard soixante-huitard blasé."