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Alain Oudot de Dainville

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Descriptif auteur

La notion de souveraineté évolue profondément avec la mondialisation. Comment défendre une terre où les résidences n’appartiennent pas qu’à des nationaux, un pays où les entreprises sont sous capitaux asiatiques, une mer où les bateaux sous pavillon de complaisance appartiennent à un autre et transportent une cargaison dont la propriété change d’heure en heure ?
Pour répondre à ces questions l’auteur s’est penché dans l’histoire. Il en déduit que la stratégie à utiliser dans un monde nomade n’a plus grand-chose à voir avec les recettes de nos sédentaires. Au fil de sa recherche, il découvre que le monde va connaître autour des années 2030 des changements fondamentaux qui vont le déstabiliser. Faut-il en avoir peur ?

L'auteur a effectué une carrière dans la Marine qui l'a conduit au poste de chef d'état-major. Tant à partir des ponts des porte-avions où il pilotait des chasseurs embarqués qu'au commandement des bateaux et dans les états-majors il a été impliqué dans les grandes crises qui ont suivi la décolonisation. Ayant pris du recul avec la vie militaire et maritime au cours d'une deuxième carrière dans le secteur privé, il s'interroge sur les meilleures solutions pour préserver la paix sur notre planète.

Structure professionnelle : 339 Bureaux de la Colline
92213 Saint-Cloud
alain.oudot-de-dainville@odas.fr

Titre(s), Diplôme(s) : ingénieur école navale et école de l'air

Fonction(s) actuelle(s) : président de société

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émission planisphère

L'auteur est interrogé dans l'émission planbisphère qui passe le 4 juillet à 15h sur Radio Notre Dame et le 6 juillet à 20h.
L'emission est podcastable sur le site de la radio

L'Europe de la Défense c'est pour quand?

L'Europe de la Défense, c'est pour quand ?
Le Figaro.fr
Alors que l'Union européenne est toujours dans l'impasse en Ukraine, l'ancien chef d'Etat major de la Marine, Alain Oudot de
Dainville, invite à repenser l'Europe de la défense.
Les États européens sont désarmés pour élaborer une stratégie pour défendre leurs intérêts quand ils sont menacés. Dans
l'Union ils n'arrivent pas à s'entendre, seuls ils sont dépassés. Leur déficit ne leur autorise plus une stratégie financière efficace.
Leur diplomatie n'a plus le même effet d'entraînement. Pour satisfaire leur volonté d'assainir leurs finances, les États européens
compriment leur effort de Défense, alors que leur stratégie commerciale prend des allures de lutte pour la survie. En régressant
dans l'échelle des puissances, leur voix porte moins. L'Europe désarme, enfin une partie de l'Europe, car les tensions à l'Est
incitent les marches orientales à la prudence, le budget de défense de la Pologne augmente de 7 % de 2012 à 2013.
Nos pauvres pays européens continuent à consommer à crédit pour maintenir artificiellement un niveau de vie synonyme de
paix sociale, retardant le plus tard possible le moment où le serrage de ceinture deviendra inévitable, continuant à croire en une
paix qui ne remet pas en cause les certitudes établies. Ils ont compris que le monde de la souveraineté sédentaire avait été mis
à mal par la forte poussée de la mondialisation facteur de nomadisme.
L'Union européenne s'oppose à la Russie, mais la Russie fait partie de l'Europe : il vaut mieux composer avec elle,
sinon comme le montre l'histoire, elle se tournera vers la Chine dont la puissance se rapprochera dangereusement de
nos frontières.
Mais la paix établie commence à donner des signes de fragilité jusqu'en Europe, où la crise ukrainienne montre une opposition
entre l'Europe de l'Orient, et celle d'un Occident qui peine à faire admettre un point de vue trop pluriel pour être défendu d'une
seule voix. L'Union européenne s'oppose à la Russie, mais la Russie fait partie de l'Europe: il vaut mieux composer avec elle,
sinon comme le montre l'histoire, elle se tournera vers la Chine dont la puissance se rapprochera dangereusement de nos
frontières.
Les cartes devraient être plus profondément rebattues autour des années 2030, car l'échelle des puissances sera remise en
cause sous l'effet de plusieurs facteurs: c'est en 2030 que l'économie et les dépenses militaires chinoises doivent rattraper
celles des États-Unis, mais aussi que la population de l'Inde doit dépasser celle de la Chine. Nul ne doute que le droit
généralement jugé en fonction de la puissance changera ses verdicts pour légitimer une version plus asiatique du cours du
monde, la raison du plus fort étant toujours la meilleure.
A cette échéance l'équilibre précaire entre producteurs et consommateurs aura forcément évolué, les riches de demain n'étant
plus ceux d'aujourd'hui. La force financière aura continué sa migration vers l'Est portée par les vents dominants de nos latitudes
et le dollar aura probablement perdu sa fonction de valeur refuge. On peut continuer à jouer les autruches affirmant haut et fort
qu'un élément imprévu viendra perturber cette évolution trop linéaire du monde, en nous laissant encore l'espoir de s'en sortir
seuls. Or plus on se rapproche de l'échéance plus la ligne droite se rigidifie.
Comment ne pas rabâcher encore et toujours que les États européens pris isolément n'ont aucun autre espoir de s'en sortir que
par une vassalisation au puissant du moment. La seule alternative est l'union, mais une Union forte de pays qui partagent plus
que des normes commerciales, des intérêts pour les rendre communs.
L'Europe peine à se faire par le haut car ses structures actuelles ne s'y prêtent pas et car ses dirigeants s'épuisent à faire
valider le message dans leur pays respectifs, mais heureusement elle se construit par le bas. Des pans de l'industrie, du
système bancaire sont devenus européens ; elle se construit dans l'énergie, dans les transports.
La réponse la plus optimiste vient des nouvelles générations issues du processus de Bologne et du programme Erasmus qui a
suivi. Cette génération des nomades de l'Europe s'oppose à nos anciens, des êtres sédentaires attachés à leurs arpents de
terre, rouges du sang des conflits du passé. Cette nouvelle génération est celle de ce jeune homme de 22 ans qui se présente
aux élections européennes, cette jeunesse sans calcul qui comprendra que l'on partage avec les "potes" rencontrés à Londres
Berlin, Rome, Madrid ou Dublin le fardeau de la Défense.
Pour défendre ce continent où ils se sentent chez eux, même si la saucisse de Francfort n'a pas le même goût que celle de
Morteau, il faut définir, les intérêts que partagent les Européens. C'est simple d'admettre que les Européens veulent sur le
continent, pouvoir financer des grands projets communs, et bien évidemment disposer de matières premières et de l'énergie
nécessaires pour leur confort.
En mondialisation la stratégie ne peut être que globale, la Défense n'en n'est qu'un aspect néanmoins indispensable
car on ne peut avoir des pourparlers diplomatiques efficaces sans gros bâton derrière son dos.
Les intérêts définis, les Européens pourront élaborer une stratégie et se doter de moyens financiers, diplomatiques, militaires
pour défendre des intérêts communs. En mondialisation la stratégie ne peut être que globale, la Défense n'en n'est qu'un
aspect néanmoins indispensable car on ne peut avoir des pourparlers diplomatiques efficaces sans gros bâton derrière son
dos. Il faut accepter d'ouvrir la discussion en un comité qui ne peut être que restreint pour rester efficace, et le faire à l'abri des
influences qui défendent d'autres intérêts.
L'Europe de la Défense est donc une nécessité mais sans stratégie commune elle est condamnée à végéter car elle est
antinomique avec la vision que donne l'Europe d'aujourd'hui, marchande et normative. Or dans la Défense, la puissance
normative est dominée à l'Ouest par l'OTAN et ses accords de normalisation, les Stanag qui ne peuvent être dupliqués. Ses
armements ne peuvent s'exporter sous une bannière européenne car les contrats sont essentiellement politiques, donc traités
par les États.
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Le temps et révolu où pour se donner bonne conscience européenne, on échangeait un hélicoptère par-ci, un chasseur par-là,
un bateau en prime et où on s'empressait de le retirer dès que le porteur était engagé par son pays dans une opération.
L'Union européenne a placé sa priorité dans la Sécurité, mais la sécurité seule coûte très cher et il n'y a pas de sécurité efficace
sans Défense coordonnée. Sa stratégie doit ouvrir la porte aux moyens de Défense. Certaines composantes se prêtent mieux
que d'autres au caractère transfrontalier de cette approche, la dissuasion nucléaire car très liée au sol pour peu qu'elle soit bien
comprise et débarrassée de ses oripeaux d'un pacifisme englué dans ses contradictions, la défense maritime dès lors que les
règles d'engagement se rapprochent, celle du ciel avec les mêmes restrictions, la cyber défense car l'informatique n'a pas de
frontières et car la guerre financière de 2008 a montré que les intérêts européens divergeaient de ceux des Américains.
Ce n'est qu'en entamant ce chantier de construction que nos pays se prépareront à vivre dans les meilleures conditions
possibles les grands changements qui s'annoncent à un horizon extrêmement proche à l'échelle de la stratégie. Enfants
d'Erasmus, engagez-vous pour sauver votre continent où il fait bon vivre.

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