
Amar Idjerouidene
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Titre(s), Diplôme(s) : Certificat de maîtrise des techniques comptables
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LES CONTRIBUTIONS DE L’AUTEUR
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Critique de l'ouvrage "Le fils de l'Algérie profonde"
"Le fils de l'Algérie profonde" d'Amar Idjerouidène / Les premiers souvenirs d'enfance et la chronique des années de guerre
D'échecs en déceptions, la malchance le poursuivait mais Le fils de l'Algérie profonde ne s'avoua pas vaincu.
Amar Idjerouidène a repris son livre Le fils de l'Algérie profonde version 2007 publiée en France par l'Harmattan par la version 2013 revue et corrigée et éditée en Algérie par la Maison El-Amel (Nouvelle Ville de Tizi-Ouzou) avec autorisation de la première édition.
Le livre de 203 pages comprend cinq chapitres : "Les premiers souvenirs d'enfance- La chronique des années de guerre - L'indépendance du pays ou le rêve brisé - La genèse d'une galère et enfin : Les effets prodigieux de la foi", à cet effet nous tenterons de traiter les passages essentiels et les analyser. Pour le jugement, c'est au lecteur de le faire. Nous ne sommes pas habilités. Cependant, nous n'hésiterons pas à apporter une critique littéraire, constructive avec la permission de l'auteur, évidemment. Pour la première partie, l'auteur a fait un grand effort psychologique pour se remémorer les tout premiers souvenirs d'enfance. Ce qui n'est pas chose aisée de se revoir à l'âge de cinq ans, habillé en gandoura blanche et coiffé d'une chéchia rouge. C'est un recul d'un demi-siècle. En 1956, l'auteur avait six ans. Son père, comme la plupart des parents kabyles, était émigré en France et le colis qu'il avait envoyé à la famille ne contenait rien qui soit destiné à Amar. Et ce fut, sans doute, sa première grande déception. Il ne s'arrêtait pas de pleurer. Son chagrin était perceptible à tel point que sa mère adressa une lettre à son mari dans laquelle elle n'avait pas lésiné sur les mots pour convaincre l'absent à corriger tout de suite sa monstrueuse faute. Et quelques jours plus tard, un autre colis arriva et Amar en était inondé de cadeaux. La naissance d'une sur le rendait heureux, mais de courte durée car celle-ci mourut suite à une maladie. Amar en était terriblement peiné. Les travaux des champs exécutés par sa mère aidée du grand frère et de la grande sur passent les uns après les autres suivant les saisons. Aucune tâche n'est négligée. "Mon père rentra au village définitivement en 1956, lui qui avait émigré dans les années1920. Une trentaine d'années en France, de travaux pénibles, de contribution à l'essor économique de la France pendant que les siens étaient sous le joug colonial".
La chronique des années de guerre replonge le lecteur dans les innombrables confrontations, mais aussi et surtout les conséquences d'une lutte armée contre un occupant dont le poste avancé a été dressé en plein cimetière du village contraignant les villageois à changer de lieu où enterrer leurs morts. Les militaires se sont barricadés et isolés. Personne ne devrait s'y approcher et encore moins y pénétrer y compris les animaux. Ce qui arriva, par malheur, aux bêtes d'un villageois handicapé dont la famille tirait sa subsistance de ces animaux: lait et viande C'était le père d'Amar (ex-émigré) qui, par humanité, se rendait au poste pour convaincre l'officier à restituer le cheptel: un geste humanitaire. Les arguments de l'ex-émigré suffisaient car c'était aussi un ancien combattant de la Seconde Guerre mondiale. Les habitants devraient aussi régler le problème d'accès. Les militaires, pour se ravitailler empruntaient le même sentier que les villageois. Un sentier très étroit. Ce qui gênait énormément. "Tout le monde se plaignait, mais personne n'osa entreprendre quoi que ce soit. On attendait toujours à ce que mon père fasse quelque chose mais personne ne le lui demanda" (p. 23). Chaque fois, pour une utilité publique, c'était le père d'Amar qui allait trouver l'adjudant, même pour cesser les lancements d'obus durant toutes les nuits. Le combattant de la Seconde Guerre mondiale trouva accueil et estime auprès des militaires. Mais suite à de sérieuses hallucinations des militaires durant la nuit, avec l'apparition furtive d'un serpent, ils changèrent de lieu. Ils campaient à plus de 8 km du village qui reprit sa liberté, mais vite occupé par l'ALN qui choisissait des refuges sûrs. Le plus souvent, les militaires accompagnés de l'officier d'un autre camp militaire réunissaient les villageois et les mettaient en garde de ne pas collaborer avec "les fellagas". Le père d'Amar allait être exécuté suite aux fausses déclarations recueillies sous la menace, par l'un des villageois qu'il avait connu en France. Il fut alors conduit au maquis ou son bourreau l'attendait. Le bonhomme n'en revenait pas. Il était hors de lui : "Chaque fois qu'un homme se distingue parmi nous, par son intelligence, sa sincérité et sa probité, on fait tout pour l'éliminer." L'homme s'excusa auprès du père et lui remit mille francs pour préjudice moral et rentra à la maison. Cet homme était avec le père, en France, au sein des partis : ENA / PPA / MTLD. Les jaloux sont nombreux et ne désarment pas. La création du MNA (Mouvement national algérien) de Messali Hadj et le FLN avait fait naître un différend politique de taille entre les deux. Après plusieurs échecs de rapprochement, place aux menaces, liquidations physiques, tortures instaurant une situation confuse. Et les règlements de compte firent la loi. L'auteur ne rate pas l'occasion des Evénements de la guerre de Libération nationale avec ses différentes atrocités et ses intenables opérations : Jumelle entre autres : encerclement du village, fouilles des maisons, regroupements sur la place du village, interpellations, arrestations et embarquements pour une destination inconnu, interrogatoires interminables et déroutants L'auteur rappelle, à un détail près, l'arrestation et l'exécution par les militaires, par jalousie de voisins ou habitants du village, de son père. Le gosse n'avait que neuf ans et les souvenirs encore vivaces. Même les secours et aides du FLN ne parvenaient pas. Ils étaient détournés alors que la misère frappait de plein fouet la famille. La faute fut corrigée des mois plus tard par les moudjahidine, après la mort du bonhomme qui les encaissait.
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http://fr.simplesite.com/builder/pages/preview3.aspx?InitPreview=true&pageid=433609813
Rapport de la commission de lecteur de l'écrit romanesque "Le fils de l'Algérie profonde"
En lisant attentivement le roman on découvre intuitivement la richesse réelle qui dépasse la littérature au sens strict pour s'orienter comme signe de la nécessaire et sainte volonté générale, la vôtre précisément. Nous l'avons décelée dans l'expression de survie et vers la vie rythmée par la force des Evénements.
Votre simplicité à les relater nous intéresse et nous interpelle à la fois allant d'une enfance foudroyée par la guerre et ses conséquences sur le corps social (la jalousie à l'endroit d'un père fort de personnalité, les paras, les traîtres, la soldatesque, la djema du village, l'évacuation sur Dellys, le couvre-feu, l'exclusion de l'école à 13 ans, les cours par correspondance, les cours du soir, la galère pour les diplôme et des emplois successifs ), allant donc de cette enfance et jeunesse rabougries se recherchant ainsi jusqu'à l'âge adulte où le mariage et le travail se trouvent profondément bouleversés, prenant un départ vertigineux entre l'histoire personnelle et la morale (religieuse entre autres).
Dans la conscience personnelle un sentiment surprenant s'enracine, celui des liens jusque-là inconnus avec le foyer du monde (ceux des jardins publics, des hôtels, des poubelles pour le repas, des hammams, des lectures de Blek ou Tarzan, des mosquées ), avec la communauté des amis comme T. Saïd dont la mort a fini par troubler, des commerçants injustes, des caissiers parfois cupides, des hypocrites, des déboires dans les différentes sociétés, des méchancetés dans la loi et la vie quotidienne des hommes.
La trame du roman s'inscrit dans le temps qui ressemble au nôtre. C'est pourquoi, nous le lisons de la 1ère à la dernière ligne sans nous arrêter. La perception est plus que subtile, l'autobiographie est nostalgique, la guerre et la mort sont déjà là, fissurant le bloc familial du jeune Amar, à la limite d'une maturité porteuse d'angoisse, entre rêve et réalité.
Le style est harmonieux, les temps sont convoqués à travers une catégorie dominante pour le discours.
Pour le récit, le plus que parfait, parfois usité, ne marque pas toujours l'antériorité sous entendue ou devant l'être.
Nous recommandons votre livre aux lecteurs potentiels comme aux nôtres parce qu'il fait réfléchir sur l'organisation sociale actuelle de notre société, fragile et imparfaite dès lors qu'il s'agit des relations humaines.
PS. : On ne peut en dire plus et mieux que l'analyse de présentation du roman faite en 2007 par Saïd. Gada (journaliste d'El Watan)
P/ la commission de lecture,
R. SAM