Après des études de philosophie ponctuées par quelques explorations du côté de l'anthropologie, j'ai décidé de me lancer dans un cursus d'ethnologie, d'abord parce que je voulais m'instruire au fil des voyages et des rencontres. Mon premier intérêt était l'étude des squats européens, mais je voulais aussi partir en Inde (comme beaucoup de copains, d'ailleurs). Je suis allé à Toulouse où j'ai rencontré Djallal G. Heuzé qui m'a transmis son intérêt pour le thème du travail et son expérience dans l'appréhension du monde indien. J'ai effectué sous sa direction un travail de master qui portait sur une plantation de Darjeeling convertie au commerce équitable. Je me suis intéressé aux conditions de vie des travailleurs et j'ai essayé de pénétrer dans leurs univers conceptuels, avec un succès parfois mitigé. J'ai depuis commencé une thèse de doctorat, toujours sous la direction de D.G Heuzé mais aussi avec le concours de Bernard Hours. Je m'intéresse aux travailleurs du métal (soudeurs, tourneurs-fraiseurs) de Bhopal et j'essaie de comprendre comment ils arrivent, grâce à des stratégies parfois complexes et souvent fort ingénieuses, à se prémunir des accidents de la vie dans un univers où le travail n'est presque pas réglementé. J'ai 25 ans et toutes mes dents.