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Christian Fougerouse

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Titre(s), Diplôme(s) : Doctorat en économie du développement agricole, agroalimentaire et rural (Université Montpellier 1)

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AUTRES PARUTIONS

"Chababoudrand: histoire et économie rurale d'un lieu-dit en ruine à Messimy en lyonnais du XIV AU XXème siècle". éditions Manoirante. 2009. 165 pages.

"Le patrimoine fruitier du terroir de Thurins en lyonnais (1673-1914)". éditions universitaires européennes. 2011.

"la première mondialisation en milieu rural français: le cas de Thurins en lyonnais (1742-1914)". Editions Universitaires Européennes. Avril 2011

"Barthélemy Delorme: un américain de Thurins (1825-1901)". Editions Manoirante. Mai 2011.

"La première mondialisation en milieu rural français: le cas du village de Thurins en lyonnais (1742-1914). Editions universitaires européennes. Mai 2011.

"Noix et noyers à Thurins en lyonnais: un authentique terroir artisanal." Editions universitaires européennes. Mai 2011.

"Les Cambarres: histoire et économie rurale d'un lieu-dit en ruine à Thurins en lyonnais du XVIIe au XXe siècle". Editions universitaires européennes. Juillet 2011.

"les paysans de Quinsonnas: histoire et économie rurale d'une ferme à Messimy en lyonnais (XVIIe-XXe siècle)". Editions Manoirante. Octobre 2011.

"Les paysans du GIraudier: histoire et économie rurale d'une ferme à Rontalon en lyonnais (XIIIe-XXe siècles). éditions Manoirante. Juillet 2012.

"Christophe Fahy: premier maire de Messimy en lyonnais (1748-1816)". éditions Manoirante. Février 2013.

"Chèvres et brebis à Thurins en lyonnais (1734-1914)". éditions Manoirante. Juillet 2013.

"Les pommes de terre dans les monts du lyonnais (1737-2007)". éditions Manoirante. Décembre 2013.

"tourisme social et développement économique des territoires: le cas des associations en pays lyonnais". éditions Manoirante. Mai 2014.

"le renouveau paysan: solitude ou association". éditions Manoirante. 2015

"Paysans d'Albanie: débrouille ou solidarité". éditions CEi. décembre 2015

"Châtaigniers du lyonnais: le terroir d'Yzeron (1555-2015)". éditions Cei. Octobre 2016

"Jasmins et fleurs d'oranger à Caluire et Cuire (1756-1941)". éditions Cei. Juin 2017

"Les vendeurs de rue en Albanie: cerises ou livres?". éditions Cei. Novembre 2017

"Milieux ouvriers et insertion sociale dans les territoires: le cas des associations en pays lyonnais". Editions Cei. Juillet 2018.

"Ananas et bananiers à Lyon (1552-2018)". Editions Cei. Février 2019

"La basse cour des fermes à Thurins en lyonnais (1183-1914)". Editions Cei. Octobre 2019.

LES ARTICLES DE L'AUTEUR

La diversification agricole et le développement résidentiel de l'outre mer français : le cas des associations de paysans-pêcheurs de l'île de la Martinique (2000-2009).

Résumé : l'analyse des flux associatifs (créations, dissolutions) publiés au Journal Officiel de la république française révèle la dynamique locale et ultra-marine du terroir martiniquais. Dans le cadre de la recherche d'innovations paysannes au service de la diversification de l'agriculture martiniquaise, sont étudiées conjointement les associations de l'agriculture, de la pêche et du patrimoine gastronomique. On peut ainsi tracer une nouvelle politique agricole régionale visant à soutenir davantage les cultures vivrières des petits paysans martiniquais et à favoriser aussi la création pluri-active de micro-activités agro-résidentielles utiles au développement rural de l'île touristique de la Martinique.

Introduction. Proposition de méthodologie au service de la diversification de l'agriculture martiniquaise.

Ile des Antilles, la Martinique connait actuellement de nombreuses difficultés agricoles qu'il nous faut rappeler :
· L'agriculture martiniquaise n'a pas fini de gérer les conséquences, au niveau du foncier et de la main-d'œuvre, de l'héritage colonial : les très nombreux petits lopins d'auto-subsistance des anciens esclaves face aux grandes plantations mécanisées d'une minorité d'anciens colons.
· La marginalisation de l'agriculture vivrière au profit d'une économie agricole de plantations basée sur le triangle "canne-banane-rhum".
· L'exportation à bas prix vers la Métropole alors même que les coûts de production locaux sont élevés. A l'exception du Rhum, la valorisation économique de l'agriculture martiniquaise par les A.O.C. et autres labels fait assez largement défaut, dans un contexte de concurrence très forte des autres pays producteurs, de la Côte d'Ivoire au Honduras.
· L'endettement préoccupant des producteurs en liaison avec la concentration de l'organisation coopérative des filières agroalimentaires. Malgré ou à cause des aides publiques qui ne soutiennent que très timidement les tentatives de diversification paysanne.
· La pollution chimique des sols du fait de méthodes productivistes en agriculture. La banane "bio" consommée en Métropole vient de … république Dominicaine !
· La diminution accélérée du nombre des paysans martiniquais en ce début du XXIème siècle même si la résistance démographique apparait meilleure que sur l'île voisine de la Guadeloupe.
· La diminution de la surface agricole cultivée avec un territoire insulaire à la fois boisé et urbanisé pour les trois quarts. La croissance démographique n'est pas seulement littorale : le développement résidentiel affecte tout l'intérieur martiniquais.
· L'économie piscicole et aquacole, peu prospère, ne représente que 10% de l'économie du secteur primaire et ne vient donc nullement compenser les difficultés conjoncturelles et structurelles de l'agriculture martiniquaise.
· Toute l'agriculture martiniquaise se trouve déstabilisée en cas d'accidents climatiques répétés, notamment les cyclones.
Un tel empilement de conditions défavorables nous conduit néanmoins à une approche intellectuelle hétérodoxe ayant vocation à transformer progressivement les inconvénients en atouts de l'agriculture martiniquaise. Pour l'avenir, nous espérons donc une politique agricole véritablement décentralisée, c'est-à-dire un développement endogène de type "bottom up" dans lequel les initiatives associatives locales sont mobilisées au service de la diversification paysanne, de la bio-dynamie durable et de la valorisation du patrimoine gastronomique. Autrement dit, il s'agit d'introduire de nouveaux questionnements plus adaptés aux soucis sociaux du petit paysan martiniquais. Et si la crise agricole était "systémique", révélant le "même" marasme de la banane antillaise et de la… pomme métropolitaine ? Et si l'éco-développement touristique et résidentiel de la Martinique créait de nouvelles opportunités pour l'agriculture biologique? Et si des innovations pluri-actives étaient capables de sécuriser et de faire progresser le revenu paysan martiniquais ?
C'est pourquoi nous proposons ici une analyse territoriale et comportementale des associations du terroir martiniquais, afin de mieux appréhender et encourager le volontarisme agricole des paysans martiniquais. Nous précisons que notre méthodologie peut également être appliquée à d'autres territoires ultra-marins dans des domaines aussi différents que l'agriculture et la pêche (Mayotte), les nouvelles technologies de l'information et de la communication (Saint Pierre et Miquelon) ou encore la défense des amérindiens (Guyane française). D'un point de vue statistique, nous avons donc extrait, sur la période du 1er janvier 2000 au 31 décembre 2009, les seules associations martiniquaises déclarées au journal officiel de la République Française ayant un objet concernant le secteur agricole et piscicole, les filières agroalimentaires et le patrimoine gastronomique.
De manière à permettre une analyse territoriale précise, nous proposons d'étudier le terroir associatif martiniquais sur la base des découpages géographiques suivants : le Nord de l'île de la Martinique, de Saint-Pierre à la Trinité en passant par Case-Pilote ; le Centre de l'île de la Martinique, de Schoelcher au Lamentin via Fort de France ; le Sud de l'île de la Martinique, de Ducos à le Marin en cheminant par les Anses d'Arlet. Nous procéderons à une analyse dynamique des flux associatifs (soldes naturel et migratoire) et non du stock plus que centenaire depuis la loi du 1er juillet 1901. Notre objectif est donc de nous intéresser très prioritairement aux toutes jeunes associations du terroir martiniquais afin de dégager de nouvelles perspectives en matière de développement agricole et piscicole, donc de valorisation agroalimentaire du patrimoine gastronomique pour le XXIème siècle.
Par ailleurs, nous faisons l'hypothèse qu'il existe un continuum comportemental des territoires et donc des terroirs en matière de dynamisme associatif.
Tout d'abord, il se peut que le territoire soit stérile, révélant une incapacité à créer de nouvelles associations du terroir, ce qui en Martinique ne serait pas surprenant étant donné l'empilement de facteurs défavorables à la prospérité durable du secteur primaire insulaire.
Ensuite, il se peut différemment que le département français de la Martinique soit, de manière inattendue et silencieuse, très fertile révélant un rythme soutenu en matière de créations d'associations du terroir, dans la période actuelle. Cela pourrait signifier de nouvelles stratégies alternatives des petits paysans martiniquais mal appréhendées jusque-là ainsi qu'un regain d'intérêt gustatif et touristique de certains consommateurs fidèles des produits du terroir martiniquais. Dans ce dernier cas qui nous apparait le plus intéressant, le bénévolat associatif apporterait une solution à la reconversion biologique de l'agriculture locale et aussi une aide fidélisée à la construction d'une notoriété, notamment commerciale, du patrimoine gastronomique martiniquais, très utile au difficile maintien de la rémunération du travail paysan.
Dès lors, nous étudierons successivement dans le terroir martiniquais, la répartition territoriale du dynamisme associatif pressenti, la précarité et la mobilité du logement associatif, les activités et les projets de ces nouvelles associations enfin.

1. Le dynamisme associatif du terroir insulaire : les idées paysannes des plantations du Lamentin.

De manière assez intéressante, on observe un nombre relativement élevé de créations d'associations du terroir martiniquais, soit 124 au total sur la période 2000-2009.
Il existe donc un potentiel martiniquais de créativité agricole trop ignoré des institutions "bananières " de recherche scientifique en France métropolitaine. Surtout, avec 4 dissolutions d'associations du terroir sur la période 2000-2009, le paysan martiniquais n'échoue que rarement. Il est à noter que le handicap structurel des coûts de revient élevés de l'agriculture martiniquaise est paradoxalement moins fort qu'il n'y paraît si l'on tient compte de l'intensité paysanne du concours bénévole, donc gratuit.
Analysons maintenant la répartition territoriale des nouvelles associations du terroir martiniquais. En fait, l'implantation est assez équilibrée entre le Centre de la Martinique (36,3% des créations associatives), le Nord de la Martinique (35,3%) et le Sud de la Martinique (28,2%). C'est donc toute l'agriculture et la pêche de l'île de la Martinique qui se trouvent stimulées par ce nouvel associationnisme paysan et marin, tournant le dos à la docilité du labeur dans les grandes plantations. Ainsi, les trois-quarts des rares dissolutions d'associations du terroir sont concentrées dans le Sud de l'île marqué par la présence de la canne à sucre et où les initiatives paysannes de diversification qui sortent donc de la monoculture traditionnelle semblent avoir un peu plus de mal à émerger. Par ailleurs, il est à noter que quelques associations créées avant l'an 2000 dans le Centre de la Martinique déménagent après cette date au profit à la fois du Nord et du Sud de l'île. En effet, le développement urbain de Fort de France tend à limiter, pour l'avenir, les ambitions agricoles de proximité et donc à les repousser dans les parties les plus éloignées de l'île.
Voyons donc les localités martiniquaises susceptibles de créer le plus grand nombre d'associations du terroir toujours sur la période 2000-2009 : le Lamentin (23 créations), Fort de France (16 créations), Schoelcher (5 créations), Ducos (5 créations), Case-Pilote (5 créations) et Saint-Pierre (5 créations). Et dans une moindre mesure, 24 autres localités martiniquaises ont enregistré au moins une création d'association s'intéressant au devenir de l'agriculture et de la pêche. Seules 4 communes martiniquaises, toutes situées dans le nord de l'île, notamment là où les plantations d'ananas sont importantes, n'ont hélas pas connu la création de nouvelles associations du terroir. Quant aux vieilles associations dissoutes, on les trouvait à Fort de France et aussi dans trois localités du Sud de la Martinique : le François, les Trois-îlets et les Anses d'Arlets.

2. Le domicile des associations du terroir martiniquais : résider chez le Président ou avoir une adresse autonome ?

Le domicile des associations du terroir martiniquais est largement situé en dehors des locaux des Organisations Professionnelles Agricoles (chambre d'agriculture, coopératives agricoles, etc) et des établissements de l'enseignement agricole. En fait, faute de moyens matériels, 44,4% des nouvelles associations du terroir martiniquais se logent, sur la période 2000-2009, dans la résidence personnelle du Président. Le dynamisme résidentiel éparpillé de l'espace rural insulaire joue donc actuellement un rôle fondateur dans la revitalisation associative des micro-terroirs agricoles et piscicoles martiniquais. Toutefois, de manière enrichie, 31,5% des nouvelles associations du terroir insulaire ont une adresse autonome dès leur création c'est-à-dire un logement locatif ordinaire où peuvent se tenir les réunions, se développer les activités. L'enjeu pré-coopératif est ici de parvenir à limiter la précarité du logement à la fois pour être autonome (voire un contre-pouvoir) des institutions agricoles et des pouvoirs publics (ce qui n'empêche pas de leur demander quelques subventions) et en même temps pour pouvoir pérenniser sur un site les projets de l'association. Au cours du temps et si les activités se développent, l'association prospère peut acquérir un local en pleine propriété et envisager des modifications statutaires dans un sens plus revendicatif et plus lucratif, par exemple avec l'éclosion d'unions de syndicats de travailleurs paysans. On notera toutefois une certaine fragilité financière puisque toutes les associations dissoutes avaient une adresse autonome. Enfin, 4% des nouvelles associations du terroir insulaire préfèrent la sécurité des locaux municipaux. Pour le maire, il y a là un gisement d'idées pour promouvoir la gastronomie locale : création d'un marché créole haut en couleurs, création d'une maison du goût épicé, création d'une table d'hôtes servant la richesse des produits du terroir exotique local, etc.
Voyons maintenant les spécificités locales du logement associatif martiniquais :
Tout d'abord, le Nord de la Martinique est caractérisé par une plus grande aisance matérielle des nouvelles associations du terroir : 38,6% ont une adresse autonome (contre 31,5% en moyenne sur l'île). Corrélativement, le logement associatif chez le Président est moins fréquent : 36,4% contre 44,4% en moyenne. Soulignant une meilleure prise en compte des pouvoirs publics locaux, les nouvelles associations du terroir insulaire septentrional sont sur-représentées à l'intérieur des mairies : 9,1% contre 4% en moyenne sur l'île.
Ensuite, le Centre de la Martinique présente la particularité de la sous-représentation des associations du terroir ayant une adresse autonome (28,9% des créations contre 31,5% en moyenne) ou logeant chez le Président (37,8% des créations contre 44,4% en moyenne). Et la seule association localement dissoute sur la période 2000-2009 avait une adresse autonome. De surcroît, les nouvelles associations du terroir ne se logent jamais dans les locaux municipaux. Par contre, compte tenu du poids institutionnel de cette partie centrale de l'île, il est logique que les nouvelles associations du terroir s'abritent davantage dans les locaux des Organisations Professionnelles Agricoles, y compris les grosses coopératives : 24,4% des créations contre 11,3% en moyenne sur l'île. Marchant dans les couloirs de ces puissantes institutions agro-industrielles en grande difficulté économique, les adhérents de ces nouvelles et petites associations peuvent faire part de suggestions paysannes alternatives au secours du développement agricole local.
Enfin, le Sud de la Martinique se caractérise par la pauvreté matérielle des initiatives associatives de diversification paysanne. En effet, 65,7% de ces nouvelles associations sont logées chez leur Président (contre 44,4% en moyenne sur l'île). L'adresse autonome ne concerne que 20% des créations (contre 31,5% pour la moyenne insulaire) et 100% des rares… dissolutions. Surtout, les mairies locales ne se préoccupent pas de loger ces nouvelles associations du terroir, hypothéquant ainsi l'avenir paysan. Les nouvelles idées paysannes ne sont donc pas débattues dans l'espace public : l'innovation reste hélas le fait marginal de paysans isolés et incompris.

3. Les activités significatives du terroir associatif martiniquais : la pêche et la gastronomie.

En effet, 20,8% des nouvelles associations du terroir martiniquais ont pour objet de s'investir au service du développement de la pêche, de l'aquaculture et des cultures marines. Toutefois, les activités associatives "terrestres" restent très majoritaires : 79,2% des créations. Ainsi, parmi ces activités bénévoles, on note quatre grandes spécialités : la gastronomie locale (19,2% des créations), le développement agricole local (14,4% des créations), les activités équestres (11,2% des créations) et enfin l'horticulture et les pépinières (7,2% des créations). Comme on le voit, les cultures de rente ayant un marché tourné vers la Métropole, se trouvent distancées du point de vue des préoccupations des nouvelles associations du terroir martiniquais. En fait, les nouvelles initiatives paysannes se trouvent actuellement portées par le dynamisme résidentiel et la croissance du flux touristique. Comme si le rhum AOC devenait un souvenir à emporter pour les touristes passant d'agréables vacances grâce à l'excellence de la gastronomie des tables d'hôtes à la ferme, l'éblouissement sublime du fleurissement horticole et l'omniprésence des loisirs équestres. Ainsi, l'économie touristique dope le marché insulaire de consommation de produits locaux. Au final, une production vivrière diversifiée prenant appui sur la fidélité d'un marché local en croissance peut même espérer s'organiser pour conquérir des créneaux haut de gamme à l'exportation, notamment vers les Etats-Unis d'Amérique. Dès lors, le choix et la variété des produits gastronomiques et horticoles martiniquais peuvent devenir des atouts précieux à valoriser par divers signes juridiques de qualité.
Voyons maintenant s'il existe des spécificités locales concernant les activités prioritaires des associations nouvellement créées dans le terroir martiniquais.
Dans le Nord de l'île, les nouvelles associations qui s'intéressent au développement agricole local (20,5% des créations) devancent celles qui s'intéressent à la pêche et à l'aquaculture (18,2% des créations). Localement, le souci du maintien de l'emploi des petits paysans (et des petits pêcheurs) est donc assez fort. Par contre, la gastronomie locale (13,6% des créations contre 19,2% en moyenne sur l'île) est moins bien valorisée. A l'opposé, l'horticulture et les pépinières (11,4% des créations contre 7,2% en moyenne) sont des activités qui suscitent de plus en plus l'intérêt local des paysans-adhérents, d'autant plus qu'elles sont motrices de nombreuses filières créatrices d'emplois comme par exemple l'artisanat du bambou. Quant aux activités équestres locales, elles sont normalement présentes : 11,4% des créations contre 11,2% en moyenne sur l'île.
Ensuite, au Centre de la Martinique, la valorisation de la gastronomie locale est le premier souci des nouvelles associations : 28,9% des créations contre 19,2% en moyenne sur l'île. Il y a là un excellent appui bénévole pour tous ceux qui souhaiteront créer une… ferme-auberge et aussi pour les petits paysans approvisionnant en direct et en produits frais les nombreux restaurants, en ville et à la plage. Par ailleurs, les nouvelles associations du Centre de la Martinique se partagent équitablement le souci du développement agricole (15,5% des créations) et celui du développement de la pêche (aussi 15,5% des créations). De même, mais à un degré moindre, on trouve localement autant de créations d'associations du terroir dans les spécialités que sont l'horticulture-pépinières (6,6%), l'élevage bovin (6,6%) et l'agriculture biologique (6,6%). Cette émergence locale du "bio" est à relier à un niveau d'urbanisation plus important du Centre de la Martinique où le consommateur citadin est davantage mis en éveil en matière de qualité sanitaire des produits. L'exportation de produits agroalimentaires biologiques est aussi un enjeu commercial important pour l'île, à l'avenir. Différemment, la promotion de l'élevage local permet de limiter certaines importations massives à prix trop élevé pour le consommateur martiniquais. Quant aux activités équestres, elles ne mobilisent guère localement avec seulement 4,4% des créations associatives et le monopole des très rares associations dissoutes.
Enfin, dans le Sud de la Martinique, les nouvelles associations du terroir sont très nettement sur-représentées en matière de pêche (28,6% des créations contre 20,8% pour la moyenne insulaire) et de loisirs équestres (20% des créations contre 11,2% en moyenne). Quant à la gastronomie, elle est hélas localement moins valorisée : 14,3% des créations contre 19,2% en moyenne. Mais la spécificité locale réside aussi dans l'intérêt associatif porté à la filière fruits et légumes avec 8,6% des créations : la recherche de variétés ou d'espèces différentes autorise là d'intéressantes diversifications. Enfin, si le souci associatif pour la thématique classique et englobante du développement agricole local apparait ici mineur avec 5,7% des créations, celui-ci est "rattrapé" par l'intérêt associatif porté à la fois à l'élevage bovin, en particulier les qualités de la race Brahman, et aussi à l'agriculture… biologique ! Quant aux rares associations localement dissoutes sur la période 2000-2009, elles se répartissent équitablement entre l'arboriculture fruitière (un tiers), les loisirs équestres (un tiers) et la pêche artisanale (un tiers).

4. Les appellations associatives, porteuses de projets dans le terroir : du comité de développement de l'agriculture biologique à l'union des éleveurs bovins de race Brahman.

Tout en étant conformes à la loi 1901, une grosse minorité des créations d'associations du terroir martiniquais (43,5% des créations) ont une appellation originale susceptible de nous donner des pré-renseignements sur la nature organisationnelle des projets collectifs envisagés. Ainsi, pas moins de 33 appellations originales ont pu être repérées dans le terroir créole martiniquais, de l'association gastronomique dénommée "arômes et saveurs" jusqu'au sérieux institut technique de l'agriculture biologique. Parmi cette diversité associative, on notera deux comportements organisationnels significatifs et ayant quelque importance dans l'île. L'un valorise la convivialité gastronomique et équestre avec des clubs et autres amicales (6,4% des créations) ; l'autre souligne la défense des intérêts des paysans et des pêcheurs avec des unions syndicales et autres comités de lutte (6,4% des créations).
Dans le Nord de la Martinique, l'associationnisme traditionnel prévaut puisque seulement 29,5% des nouvelles associations du terroir ont localement une appellation originale (contre 43,5% en moyenne sur l'île). On peut voir là un manque d'ambition entrepreneuriale des projets associatifs ayant vocation à stagner dans le petit bénévolat "sans but lucratif". On observe toutefois l'existence de 12 appellations associatives originales. De manière significative, 4,5% des nouvelles associations du terroir septentrional martiniquais ambitionnent tout de même de devenir des Maisons de promotion des produits du terroir.
Ensuite, dans le Centre de la Martinique, 45,5% des nouvelles associations du terroir ont une appellation originale. Ainsi, on trouve localement 17 appellations différentes, de l'association dénommée "table d'hôtes" jusqu'à l'association qui se veut "écurie équestre". Parmi cette diversité d'appellations associatives, deux émergent davantage : les syndicats (4,5% des créations) et les confréries gastronomiques (9% des créations). Seule une ligue équestre est localement dissoute sur la période 2000-2009.
Enfin, dans le Sud, les projets associatifs ont l'avantage d'être bien structurés avec 60% d'appellations originales (contre 43,5% en moyenne sur l'île). Cette ambition organisationnelle locale s'exprime à travers 16 appellations différentes. De manière significative, on trouve notamment dans le terroir associatif local, des unions syndicales et autres comités de gestion (14,3% des créations), des centres équestres (5,7% des créations) et des amicales (5,7% des créations).

Conclusion. La libération des innovations solidaires du petit paysan martiniquais.

Tournant le dos à " l'esclavage industriel" des grandes plantations trop polluées par les pesticides chimiques et trop souvent presque en faillite malgré les subventions agricoles, les nouvelles petites associations du terroir martiniquais oeuvrent bénévolement à la libération sociale et écologique du petit paysan antillais au XXIème siècle. Dès lors, la qualité des nouvelles idées paysannes comptent bien plus que le nombre d'hectares, la puissance des tracteurs ou des bateaux à moteur. L'enjeu économique est donc de transformer les paysans martiniquais en créateurs de micro-entreprises agri-rurales pluri-actives, solidairement organisées dans des réseaux associatifs innovants. Dès lors, écotourisme, horticulture résidentielle et patrimoine gastronomique sont les leviers passionnants d'une nouvelle agriculture biodynamique sur l'île de la Martinique, créant la triple surprise du plein-emploi local, de la croissance du revenu des plus petits paysans-pêcheurs et de la conquête de nouveaux marchés du commerce enfin équitable !

Notes :
1. Lire du même auteur l'article "autosuffisance alimentaire et progrès agricole de l'outre-mer : le cas des associations de paysans pêcheurs de l'île française de Mayotte (1999-2008)". http://www.comores-online.com
2. Lire du même auteur l'article "l'isolement insulaire de l'outre-mer français et l'économie sociale des Nouvelles Technologies de l'Information et des Communications : le cas des associations de l'archipel de Saint Pierre et Miquelon (1999-2008)". http://www.cheznoo.net/articles
3. Lire du même auteur l'article "la nouvelle économie socio-culturelle des amérindiens : le cas des associations de la Guyane française (2000-2009)". http://www.guyane-guide.com
4. Ludovic Temple, CIRAD Montpellier. "les déterminants de la compétitivité de la filière banane de Martinique et de Guadeloupe". revue Economie rurale n°308. 2008.
5. 5,7% des créations d'associations du terroir insulaire méridional.
6. 5,7% des créations.
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Innovation paysanne et développement rural : le cas des associations du terroir ardéchois (1997-2007).

L'analyse des flux associatifs publiés au Journal Officiel révèle la dynamique locale du terroir ardéchois. Dans le cadre de la recherche d'innovations paysannes au service du développement rural sont étudiées les associations de l'agriculture, de l'agroalimentaire et du patrimoine culturel paysan. On peut ainsi tracer une politique agricole visant à une plus grande décentralisation locale et régionale.

Proposition de méthodologie au service du développement associatif des milieux paysans ardéchois.

Depuis le XIXème siècle, l'agriculture ardéchoise connaissait hélas des crises structurelles, du déclin dramatique de la sériciculture à celui de la châtaigneraie, qui furent toujours très difficiles à surmonter en dehors de l'exode rural définitif : concurrence insoutenable et commerce local désuet, rendements trop faibles et terroirs pentus aux sols ingrats, démographie paysanne vieillie et fermes en ruines, retards de la mécanisation en agriculture et terrasses en friches, etc. De plus l'isolement traditionnel du paysan ardéchois se conjuguait historiquement avec un revenu agricole souvent exceptionnellement faible, voire semi-autarcique, en comparaison avec les revenus des citadins lyonnais ou des agriculteurs de la Beauce. Certes, les résistances familiales de l'agriculture ardéchoise furent nombreuses : le mouvement coopératif, notamment dans le secteur viti-vinicole, contribua à revaloriser précocement les terroirs locaux.
Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, une politique agricole de compensation des handicaps structurels s'est progressivement construite, dictée depuis Paris et surtout Bruxelles : subventions aux éleveurs de montagne, mesures agri-environnementales, aides aux productions méditerranéennes, etc… Toutefois, le maquis des aides, sous le poids des crises sectorielles répétées des filières agricole et agroalimentaire, s'enlise actuellement dans de nombreuses incohérences et injustices. Au final, le moule uniformisant et subventionné d'une politique agricole centralisée a révélé une incapacité à s'adapter à la diversité structurelle des terroirs locaux. Les installations de jeunes agriculteurs se raréfient ou s'effectuent paradoxalement sans les aides publiques ou même le crédit bancaire.
Pour l'avenir, il s'agit au contraire d'espérer une politique agricole véritablement décentralisée, c'est-à-dire un développement endogène de type "bottom up progressif", dans lequel les initiatives associatives en partenariat avec les collectivités locales, de la commune à la Région, sont mobilisées au service de la créativité entrepreneuriale en agriculture et donc de la vitalité socio-économique des terroirs. L'association est ici envisagée comme un laboratoire local et bénévole de recherche d'idées originales et innovantes au bénéfice des paysans ardéchois. Dès lors, de nouveaux projets collectifs, sources de valeur ajoutée et d'emplois, peuvent émerger localement et c'est pourquoi nous proposons une analyse comportementale et territoriale des associations du terroir ardéchois. Nous précisons par ailleurs que notre méthodologie peut également être appliquée à n'importe quel autre espace géographique en France, voire en Europe, ainsi qu'à tout autre domaine associatif : tourisme, santé, artisanat, etc… Toutefois pour les statistiques de notre recherche sur le département de l'Ardèche, nous avons extrait, sur la décennie allant du 1er janvier 1997 au 31 décembre 2007, les seules associations déclarées et parues au journal officiel de la République Française ayant un objet concernant le secteur agricole, les filières agroalimentaires et le patrimoine culturel paysan. Nous procéderons à une analyse dynamique des flux associatifs (soldes naturel et migratoire) et non du stock plus que centenaire depuis la loi du 1er juillet 1901. Notre objectif est donc de nous intéresser très prioritairement aux toutes jeunes associations du terroir ardéchois afin de dégager de nouvelles perspectives en matière de développement agricole pour le XXIème siècle. Par ailleurs, nous faisons l'hypothèse fondamentale qu'il existe un continuum comportemental des territoires et donc des terroirs en matière de dynamisme associatif. Tout d'abord, il se pourrait a priori que le territoire soit stérile, révélant une incapacité à créer de nouvelles associations du terroir, ce qui en Ardèche ne serait pas surprenant, compte tenu du fait que la démographie agricole est très déclinante, que la situation financière des exploitations agricoles est trop fragile pour envisager de nouveaux projets d'investissement, que l'abandon de l'espace agricole serait trop irréversiblement engagé et qu'enfin le consommateur, même local, manifesterait un désintérêt lié à la saturation alimentaire ou a contrario au manque de pouvoir d'achat. Dans ce cas, la compétition agricole dans le terroir ardéchois se résumerait à un arbitrage, assez souvent désastreux, entre les opportunités du marché mondial et le soutien financier de l'Etat.
Ensuite, il se peut différemment que le territoire soit, de manière inattendue et silencieuse, très fertile révélant un rythme soutenu en matière de créations d'associations du terroir, dans la période actuelle. Cela pourrait signifier l'affirmation de nouvelles stratégies alternatives en milieu paysan et artisanal mal appréhendées jusque-là ainsi qu'un regain d'intérêt gustatif de certains consommateurs fidèles des produits du terroir. Dans ce dernier cas, qui nous apparait le plus intéressant pour l'avenir de l'agriculture ardéchoise, le bénévolat associatif apporterait une aide fidélisée à la construction d'une notoriété, notamment commerciale, du terroir, utile au progrès de la rémunération du travail paysan. Dès lors, nous étudierons successivement dans le terroir ardéchois, l'équilibre entre le Sud et le Nord du département du dynamisme associatif pressenti, la précarité et la mobilité du logement associatif, les activités et les projets de ces nouvelles associations enfin.
1. Le "Théâtre d'Agriculture " en Ardèche : le dynamisme rural du Sud.
Contre toute attente, on observe un nombre assez élevé de créations d'associations du terroir en Ardèche, pas moins de 283 au total sur la décennie 1997-2007.

Le nombre annuel de créations d'associations du terroir est donc, en Ardèche, supérieur à 20, sauf en 1998 et 1999. Il existe donc un potentiel de créativité paysanne largement ignoré de la politique agricole, voire méprisé dans sa capacité à mettre en œuvre des alternatives paysannes crédibles. Preuve s'il en est de la solidité ardéchoise de ce nouvel associationnisme paysan au XXIème siècle, les dissolutions d'associations du terroir ne représentent guère plus de 9% des créations d'associations du terroir, toujours sur la décennie 1997-2007. On notera de surcroit qu'en Ardèche seulement 31% des créations d'associations du terroir ont pour siège administratif une commune "urbaine", laquelle conserve, authenticité ardéchoise oblige, le plus souvent des allures très… "villageoises". Les créations d'associations du terroir sont donc ici le plus souvent à proximité immédiate des fermes, c'est-à-dire dans les hameaux dispersés et non sous le contrôle des discours ennuyeux des citadins. Malgré l'automobile, le paysan ardéchois ne se rend en ville que lorsqu'une obligation impérieuse l'y oblige et ne souhaite guère y faire des bavardages associatifs. L'autonomie locale de la paysannerie dans son terroir spécifique reste une réalité culturelle bien vivante en Ardèche ce qui plaide en faveur de la décentralisation de la politique publique en agriculture, à l'échelon des communautés de communes : ni Bruxelles, ni Paris, ni Lyon, ni même Privas ne sauraient véritablement "comprendre" la diversité socio-économique des soucis, des désirs et des projets des paysans ardéchois. D'ailleurs, Privas rassemble moins de 5% des créations d'associations du terroir en Ardèche si bien que la Préfecture, la Chambre d'Agriculture, la Mutualité Sociale Agricole ou la Direction départementale de l'Agriculture et de la Forêt ne voient guère pousser, de leurs fenêtres, ces nouvelles initiatives associatives. En fait, Privas est distancé par la ville de Tournon qui crée davantage de nouvelles associations du terroir, compte tenu des richesses viticoles des Côtes du Rhône et de la volonté locale de persévérer dans une approche "catholique" de l'enseignement agricole.
Toutefois, les caractéristiques structurelles de ce dynamisme associatif actuel se trouvent amplifiées dans le Sud-Ardèche. Le rythme de création de nouvelles associations du terroir y est un peu plus vigoureux encore : le Sud-Ardèche rassemble plus de la moitié des créations du département (51,9%). Les dissolutions d' associations du terroir y sont plus rares qu'ailleurs : le Sud-Ardèche ne concentre qu'un peu plus du tiers des dissolutions du département (34,6 %).De surcroit, les créations d'associations du terroir sont dans le Sud-Ardèche beaucoup plus situées dans les communes rurales : 77,4% contre 60,3% pour le reste du département. On reconnait là la créativité agri-culturelle des milieux protestants cévenols et aussi plus fondamentalement un modèle Sud, méditerranéen, sous l'influence provençale et languedocienne, caractérisé par un repeuplement précoce des villages et l'émergence d'une néo-paysannerie qui réussit à s'imposer sur la base d'idées originales et de projets innovants. En fait, le Sud, tournant le dos à son passé archaïque et misérable, réalise une double révolution dont l'une est déjà acquise, celle du repeuplement non-agricole (tourisme et artisanat) des villages éloignés de la ville, l'autre est en cours et constitue une énorme surprise. Cette dernière révolution silencieuse concerne les paysans devenus très minoritaires dans les villages : ils sont contre toute attente capables de se ressaisir via le milieu associatif en développant des stratégies très peu orthodoxes du point de vue de la politique agricole officielle mais qui contrairement aux échecs des utopies de l'après-mai 1968 sont en passe de réussir à tel point que, paradoxe des paradoxes, la démographie des plus petites exploitations agricoles se stabilise et même commence à se redresser dans de nombreuses petites communes méridionales. Ce nouveau petit paysan du Sud exprime une modernité artisanale bouleversante puisqu'il préfère cultiver, en association joyeuse avec ses petits voisins, des idées agri-culturelles porteuses de valeur ajoutée, plutôt que de s'astreindre à cultiver seul et banalement des matières premières à vil prix sur des hectares toujours plus nombreux. Cette reviviscence paysanne du Sud commence aussi à influencer les agriculteurs endettés du Nord, lassés des crises répétées de l'agro-industrie localement peu compétitive et souhaitant retrouver le bonheur familial et paysan d'autrefois. Nous pensons donc que la dynamique associative, spatialement extensive du Sud au Nord et ne craignant pas l'altitude élevée, en est le révélateur actuel. Ainsi, les handicaps agricoles structurels des fermes ardéchoises n'en finissent pas de devenir des atouts : à la limite, les rochers deviennent des sites d'escalade à la ferme ce qui, après l'effort sportif, nécessite la consommation (et donc la vente directe) de produits du terroir ainsi que des massages bien-être par les plantes "sauvages" dans les hébergements reposants du domaine ! Certes, l'optimisme que nous souhaitons impulser pour l'avenir de la paysannerie ardéchoise doit être modéré par le fait qu'hélas quelques villages ardéchois n'ont vu se créer aucune association du terroir au cours de la dernière décennie comme c'est le cas notable de Satillieu, au sud d'Annonay.
2. le domicile des associations du terroir ardéchois : résider chez le Président ou avoir une adresse autonome ?
On ne sera guère surpris par le fait que les locaux des Organisations Professionnelles Agricoles ardéchoises (chambre consulaire, etc) n'hébergent que 6% de ces nouvelles associations du terroir, compte tenu de stratégies alternatives proches du terrain. En fait, pour 36% des créations d'associations du terroir, c'est la résidence du Président-fondateur, le plus souvent un paysan pluri-actif, qui fait office de siège administratif de l'association. Il y a là la volonté ardéchoise persistante de ne pas éloigner les problèmes agricoles mais au contraire de les résoudre sur place par des solutions familiales astucieuses grâce à une connaissance intime du terroir local. Ce type de logement souligne aussi la pauvreté matérielle des nouvelles associations du terroir ardéchois, lesquelles ont vocation à rester de petite dimension et ont du mal à sortir de la sphère privée. Ces associations peuvent connaitre au cours du temps un certain nomadisme local, allant de ferme en ferme, en liaison avec les changements de Présidents successivement élus. Parfois, la mauvaise santé économique de certaines fermes ardéchoises favorise le cas échéant la disparition des associations du terroir qui s'y trouvaient hébergées : 11,5% des dissolutions concernent des associations qui logeaient dans des fermes.
Ensuite, de manière enrichie, 29% des nouvelles associations du terroir ardéchois bénéficient dès leur création d'une adresse autonome témoignant là de l'existence de moyens matériels suffisants pour envisager des projets collectifs intéressants. L'enjeu est ici de parvenir à limiter la précarité du logement associatif, à la fois pour être autonome (voire un contre-pouvoir) des institutions agricoles et des pouvoirs publics (ce qui n'empêche pas de leur demander quelques subventions) et en même temps pour pouvoir pérenniser sur un site les projets entrepreneuriaux de l'association. Toutefois payer un loyer, même minime, ou encore acquérir un local, même petit, peut s'avérer risqué pour une jeune association du terroir si bien que l'on ne sera pas surpris du fait qu'en Ardèche 53, 8% des associations dissoutes sur la période 1997-2007 avaient leur propre adresse et donc un logement autonome.
Enfin, de manière judicieuse, 17% des nouvelles associations du terroir s'abritent dans les locaux des municipalités ardéchoises. Outre le fait que la petite mairie en milieu rural est fort bien chauffée durant les rigueurs hivernales de la montagne ardéchoise, il y a là un espace associatif de rencontres prometteuses entre les idées du Président-fondateur et celles du Maire-entrepreneur : comment ne pas être vivement intéressé par l'organisation bénévole d'un marché des produits du terroir et de l'artisanat d'art dans un petit village qui met tout en œuvre pour sa revitalisation agricole et rurale ?
Dans ce contexte départemental, le modèle néo-paysan du Sud-Ardèche est riche d'enseignements du point de vue du domicile des nouvelles associations du terroir. Ainsi le Sud-Ardèche concentre la majorité des nouvelles associations du terroir se logeant chez le Président-fondateur (55,9%) ou ayant une adresse autonome (52,4%). La majorité du Sud-Ardèche est encore plus nette lorsque ces nouvelles associations choisissent de se loger dans des locaux municipaux et inter-communaux (56,5%). Ainsi, ce modèle néo-paysan du Sud invente les contours d'une politique agricole décentralisée, novatrice et travaillant de concert avec les autres acteurs ruraux évitant tout corporatisme professionnel. C'est pourquoi le Sud-Ardèche ne concentre à l'échelle géographique du département tout entier que 17,6% des nouvelles associations du terroir se logeant au contact direct des Organisations Professionnelles Agricoles ardéchoises, c'est-à-dire dans leurs locaux bien aménagés par ailleurs. Du point de vue des rares associations dissoutes, le Sud-Ardèche présente toutefois une fragilité territoriale relativement inquiétante car il concentre les deux-tiers des associations dissoutes qui se logeaient dans des fermes, elles-mêmes menacées dans leur existence par ailleurs. Toutefois, le grand optimisme général du modèle néo-paysan du Sud-Ardèche n'est en réalité guère contrarié car cette partie méridionale du département ne concentre qu'un tiers des associations dissoutes qui se logeaient à la mairie ou avaient une adresse autonome.
Enfin, nous nous intéressons aux types de logement associatif qui, bien que très minoritaires, sont spécifiques au Sud-Ardèche par rapport au reste du département. On notera, sur la période 1997-2007, toutes les nouvelles associations du terroir qui ont choisi de se loger dans des presbytères vacants, des ermitages, d'anciens couvents, des mas et châteaux ou encore dans des centres équestres. Ici, les stratégies de reconquête paysanne du terroir et de construction d'une notoriété commerciale du miel, de la lavande et des vins, se trouvent sublimées par l'authenticité exceptionnelle du patrimoine architectural accueillant les touristes à cheval. Quant aux logements spécifiques des associations dissoutes, on notera qu'aucune de celles qui se logeaient dans les antennes locales des immeubles des Organisations Professionnelles Agricoles ardéchoises, n'avait une adresse située dans le Sud-Ardèche, évitant ainsi les écueils agro-industriels, voire les faillites de coopératives, au nord du département.
3. Le "Mesnage des Champs " du terroir associatif ardéchois : des chevaux de loisir à l'agriculture biologique.
Du point de vue de leur objet, ces nouvelles associations du terroir ardéchois expriment un modèle d'agriculture extrêmement diversifié de par ses productions locales, des chèvres aux plantes médicinales. Ces associations se distinguent toutefois à travers quatre spécialités qui rassemblent près de la moitié (48,4%) des créations du département : les chevaux de loisir (21,9%), le développement agricole local (9,2%), l'agriculture biologique (8,8%) et la viticulture (8,5%). De ce constat statistique, on peut tirer plusieurs enseignements complémentaires. Tout d'abord, le repeuplement non-agricole et le développement touristique des villages ardéchois créent de nouvelles demandes équestres qui constituent des opportunités économiques intéressantes pour les exploitations agricoles ardéchoises, notamment la prise de chevaux en pension. De plus, tous ces chevaux (mais aussi les poneys, les mulets, les ânes, etc) contribuent considérablement, sans coût additionnel pour les finances publiques, à l'entretien agréable de l'espace rural en broutant des pâtures et le long de sentiers qui seraient sinon envahis par la friche. Toutefois si les activités équestres sont très dynamiques en Ardèche, cela n'exclut pas une certaine fragilité économique puisque 57,7% des associations dissoutes sur la décennie 1997-2007 étaient précisément des associations équestres.
En second lieu, les nouvelles associations du terroir ardéchois sont assez sensibles à la question globale du développement agri-rural local, en partenariat avec les collectivités locales. Pour ces associations, les projets créant des emplois en agriculture ou encore permettant l'aménagement foncier et hydraulique sont assez prioritaires. Toutefois, 30,7% des associations du terroir dissoutes dans le département de l'Ardèche s'investissaient hélas dans les domaines de la formation, de l'insertion et de l'emploi en agriculture et plus largement au service du développement agricole local.
En troisième lieu, les nouvelles associations du terroir ardéchois s'intéressent à l'agriculture biologique. L'Ardèche a des prédispositions naturelles pour ce type d'agriculture : le paysan ardéchois d'autrefois pratiquait de fait l'agriculture biologique "sans le savoir" jusqu'à une date toute récente. En Ardèche, l'agriculture industrielle intensive à base de pesticides, a fortiori d'O.G.M., a toujours été beaucoup moins présente qu'ailleurs. A contrario, la forte présence des milieux néo-paysans en Ardèche est imprégnée par une philosophie naturiste qui englobe non seulement la recherche d'aliments naturels mais aussi les activités du tourisme en plein air et le militantisme pour la sauvegarde écologique (flore et faune) des espaces naturels. Or, dans la période actuelle, l'agriculture biologique a acquise une sérieuse dimension professionnelle : le paysan "bio" ardéchois a le plaisir d'approvisionner des marchés alimentaires de pénurie où la pression de la demande des consommateurs fidèles est structurellement trop élevée par rapport à l'offre locale en ce début du XXIème siècle. Heureusement, ces nouvelles associations du terroir "bio" ardéchois recrutent de jeunes paysans-adhérents susceptibles de participer à la croissance de la production biologique. Dans ce contexte porteur, il est aisé de comprendre qu'il n'y a quasiment aucune dissolution d'association du terroir s'intéressant à l'agriculture biologique ardéchoise.
En quatrième lieu, les associations du terroir ardéchois se passionnent pour la valorisation des terroirs viticoles A.O.C. et donc aussi pour l'œnologie des vins locaux. Là, le terroir ardéchois à travers ses différents crus et appellations continue d'exceller et de gravir progressivement les échelons de la notoriété commerciale. Aucune dissolution d'association du terroir s'investissant dans le domaine de la viticulture ardéchoise n'a d'ailleurs pu être constatée au cours de la décennie 1997-2007.
En dehors de ces quatre activités principales, le terroir associatif ardéchois se passionne pour de très nombreux petits créneaux agricoles de diversification, comme par exemple la framboise. A titre illustratif, on peut citer le cas, paru le 21 février 2004 au journal officiel de la république française, de l'association pour la valorisation, le développement et la promotion de la framboise d'Ardèche et autres petits fruits dont le siège administratif est situé à la mairie du village de Saint-Jean-Chambre, près de Vernoux-en-Vivarais.
Parallèlement, le Sud-Ardèche confirme son originalité et son plus grand dynamisme au sein de l'ensemble départemental. Ainsi, le Sud-Ardèche concentre 69,2% des nouvelles associations du terroir s'investissant sur la thématique centrale et englobante du développement agri-rural local. La majorité associative revient aussi au Sud concernant les activités équestres (51,6%) et l'agriculture biologique (52%), mais pas dans le domaine de la viticulture (25%). Par ailleurs, les dissolutions d'associations du terroir dans le Sud-Ardèche représentent un pourcentage assez faible par rapport à l'ensemble des dissolutions constatées dans le département et ce, quel que soit le domaine d'activité : les activités équestres (40%), le développement agri-rural local (33%) et la formation, l'insertion et l'emploi en agriculture (20%).
Apportons maintenant un éclairage associatif concernant les domaines d'activité spécifiques ou a contrario étrangers au Sud-Ardèche. 75% des nouvelles associations du terroir qui s'intéressent à l'élevage intelligent des ânes ont un siège administratif dans le Sud-Ardèche, de même que 100% des très rares associations dissoutes dans ce même domaine d'activité. On notera également qu'étant donné la contrainte climatique, toutes les créations d'associations oléicoles sont localisées dans le Sud-Ardèche. A titre illustratif, on peut citer le cas de l'association "chemin faisant" parue au journal officiel de la république française du 24 mars 2001 et dont le siège administratif est situé à la mairie du village de Saint Alban-Auriolles, près de Vallon-Pont d'Arc. L'objet de l'association est le suivant : "création et entretien des chemins de randonnées ; remise en valeur d'oliveraies ; organisation de sorties de randonnées." Ce privilège des crus oléicoles locaux constitue une formidable rente de situation dans un contexte de demande mondiale en forte croissance : planter de nouveaux oliviers, réhabiliter les olivaies abandonnées, voilà une perspective enthousiasmante et enviée ! Il se peut toutefois qu'à l'avenir le terroir oléicole puisse s'étendre un peu en direction du nord, en jouant astucieusement sur les expositions ensoleillées à basse altitude, dans l'hypothèse où le réchauffement climatique de la planète se confirmerait et où de nouvelles variétés oléicoles plus résistantes au gel viendraient à être utilement expérimentées. Différemment, on remarque que les associations du terroir dissoutes dans le département de l'Ardèche qui s'intéressaient à la production fruitière, n'étaient jamais localisées dans le Sud-Ardèche : le patrimoine fruitier local y est riche d'une histoire socio-culturelle originale en liaison avec la vente directe sur les marchés en plein air et qui a su résister à la standardisation variétale à outrance des coopératives fruitières en difficulté de la moyenne vallée du Rhône. Enfin, seule la châtaigne est totalement consensuelle dans le département de l'Ardèche avec des créations d'associations castanéicoles réparties de manière équilibrée, aussi bien au sud qu'au nord.
4. Les appellations associatives, porteuses de projets dans le terroir : du groupement paysan de commercialisation des produits du terroir ardéchois, à la promotion touristique du patrimoine agricole d'autrefois.
Sur la période 1997-2007, 79,5% des créations d'associations du terroir ardéchois n'ont pas d'appellation originale dans leur intitulé officiel susceptible de nous donner des pré-renseignements sur la nature organisationnelle des projets envisagés. Le modèle organisationnel dominant de l'association bénévole traditionnelle est significatif de la prudence entrepreneuriale et de la sincère modestie de la paysannerie ardéchoise. Toutefois, tout en étant conformes à la loi 1901, certaines appellations associatives affichent plus nettement un certain type d'organisation, plus entrepreneurial, plus convivial ou plus en faveur de la sauvegarde du patrimoine agricole ancien: les groupements de producteurs (3,5% des créations), les amicales (3,1%) et les moulins (1,4%). A titre illustratif, on peut citer le cas de l'association "autour du moulin de Raoul" dont le siège administratif est situé dans le village de Saint Joseph des Bancs, près d'Antraigues sur Volane et dont l'objet est paru au journal officiel de la République Française du 19 août 2006 : "conserver la mémoire de Raoul, dernier meunier du moulin ; rechercher et faire connaitre l'histoire du moulin ; restaurer et faire fonctionner la machinerie du moulin ; rénover les bâtiments et aménager l'environnement dans le respect du patrimoine architectural et paysager ; assurer l'ouverture du moulin au public et promouvoir des activités de loisirs ou à buts culturels, pédagogiques et touristiques autour du moulin ; utiliser les outils du moulin pour de petites productions [locales]." Ainsi, renait une rétro-agriculture à des fins d'animation touristique.
Parallèlement si 65,4% des associations dissoutes dans le terroir ardéchois sur la période 1997-2007 n'avaient pas d'appellations particulières, certaines portaient néanmoins des appellations originales : fermes (7, 7%), groupements (7,7%) et comités de foire (7,7%).
Dans ce contexte départemental, le Sud-Ardèche offre une alternative organisationnelle crédible et plus affichée. Ainsi, le Sud-Ardèche concentre certaines appellations associatives originales : les moulins (75%), les groupements (70%), les amicales (55,5%). Du point de vue de la répartition spatiale des appellations des associations dissoutes dans le département, le Sud-Ardèche est très épargné : fermes (50%), groupements (0%) et comités de foire (0%).
Il y a par ailleurs des appellations associatives rares qui sont totalement spécifiques au sud ou au nord de l'Ardèche. Ainsi, le Sud-Ardèche a le monopole des créations d'associations du terroir qui sont : des boutiques de produits fermiers, des labels, ou encore des communautés agricoles utopistes. Au nord, il s'agit du monopole des créations rares d'associations du terroir qui prétendent vouloir devenir : des nobles confréries, des coopératives ou mieux encore de puissantes unions et fédérations agricoles. Cependant, le nord a aussi le triste monopole des dissolutions d'associations du terroir dont les appellations reflétaient la convivialité et les loisirs du monde agricole, c'est-à-dire les amicales et les centres équestres.
5. Des migrations associatives discrètes : solidarités paysannes du Sud-Ardèche avec la Drôme, le Vaucluse, le Gard et promotion humaniste du terroir gastronomique ardéchois à Paris.
Certaines associations du terroir ne sont pas nées en Ardèche mais souhaitent s'y installer, pensant trouver là un meilleur épanouissement à leurs activités agricoles. Les déménagements associatifs en faveur du terroir ardéchois sont toutefois très marginaux puisqu'ils ne représentent que l'équivalent de 0,7% des créations d'associations du terroir ardéchois sur la période 1997-2007. Cela montre à quel point le terroir ardéchois se développe sur une base endogène, comptant sur ses propres forces vives et ne pouvant guère espérer un développement exogène grâce à l'importation d'associations clés en main du terroir, reproduisant localement un modèle agricole de développement venu d'ailleurs. D'ailleurs les entrées d'associations du terroir, en Ardèche, ne concernent que des associations de cavaliers en provenance du Sud, des Bouches du Rhône via la Drôme.
Quant aux associations du terroir nées en Ardèche qui quittent ce département pensant trouver ailleurs un cadre plus propice à leurs activités agricoles, elles représentent tout de même l'équivalent de 19,2% des dissolutions constatées au cours de la période 1997-2007. C'est pourquoi aussi le solde migratoire des associations du terroir ardéchois est plutôt orienté vers l'exode, de faible importance statistique toutefois. On notera que les associations du terroir qui quittent le département de l'Ardèche ont comme destinations privilégiées le Sud de la France pour ce qui concerne la promotion des routes de la lavande, l'élevage des ânes, le maraîchage et l'accueil d'enfants à la ferme mais aussi Paris pour ce qui concerne la promotion de la gastronomie ardéchoise (goûtez l'Ardèche !) et le militantisme humaniste et écologique d'un développement agricole alternatif.
En fait toutes ces migrations associatives d'entrées et de sorties du terroir s'expriment pour l'essentiel dans le Sud-Ardèche, d'Aubenas à Lablachère, témoignant de l'excellence de son image rayonnante à Paris mais aussi d'actions communes et solidaires avec les départements voisins de la Provence et du Languedoc. A l'opposé, la quasi-absence de migrations associatives dans la plus grande partie septentrionale du département de l'Ardèche témoigne d'un repli sur soi, préjudiciable au développement agricole local. En effet, les voyages d'études des associations d'agriculteurs sont sources d'idées innovantes dans les fermes. De son village des coteaux du lyonnais au sud-ouest de Lyon, terroir des fruits irrigués, de la vigne A.O.C., des fromages de chèvre, des gîtes ruraux et de la châtaigneraie hélas à l'abandon, l'auteur de cet article souhaiterait suggérer des échanges fructueux, c'est-à-dire des visites d'exploitations agricoles entre des paysans ardéchois et des paysans des coteaux du lyonnais, dont certains d'entre eux ont des patronymes d'origine… ardéchoise !
Conclusion : la créativité originale du terroir associatif porteuse de l'espérance économe des paysans ardéchois au XXIème siècle.
Cultiver des idées originales, tel pourrait être la synthèse du leitmotiv d'avenir, issu de cette analyse du terroir associatif ardéchois. Le milieu paysan ne doit plus craindre l'originalité car c'est l'originalité dans le terroir local qui autorise les innovations sérieuses et économes, créatrices de valeur ajoutée et d'emplois. En étant original dans ses activités agricoles diversifiées, le paysan ardéchois reste prudent et peut espérer développer des niches économiques ou des petits créneaux astucieux le mettant à l'abri d'une concurrence mondiale trop forte. Il faut donc continuer à valoriser, au niveau commercial, les spécificités naturelles et socio-culturelles du terroir ardéchois grâce à des outils juridiques appropriés, de l'A.O.C. au label "bio" en passant par la marque collective. Le Sud-Ardèche a incontestablement une longueur d'avance dans la promotion agri-touristique et artisanale du terroir mais, pour l'avenir, il ne faut point désespérer des montagnes du nord-Ardèche lesquelles, nous en sommes sûrs, sauront tirer partie de cette nouvelle révolution associative des terroirs. Dans cette perspective, la décentralisation de la politique publique en agriculture, liant associations du terroir et collectivités locales, est plus que jamais à l'ordre du jour si l'on souhaite qu'à côté du tourisme et de l'artisanat en particulier, l'agriculture puisse enfin participer pleinement à la revitalisation rurale des villages ardéchois en ce début du XXIème siècle !

Notes :
1. Olivier de Serres
2. Lire à ce sujet "le renouveau rural" aux éditions l'Harmattan. 1996. 378 pages.
3. Olivier de Serres
4. Christian Fougerouse. "la châtaigneraie en pays lyonnais". Revue l'Araire n°150. Septembre 2007.
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