
Emmanuel Bidzogo
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Descriptif auteur
Structure professionnelle
:
14 Cloître Saint Spire
91100 CORBEIL-ESSONNES
Titre(s), Diplôme(s) : Docteur en Histoire des religions et Analyse des phénomènes interculturels - DEA en anthropologie religieuse - Capacité doctorale en théologie - Maîtrise en physique fondamentale
Fonction(s) actuelle(s) : Historien et théologien
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LES ARTICLES DE L'AUTEUR
Destination universelle des biens Des moyens pour la mission L'autofinancement des projets pastoraux
Des moyens pour la mission
"Une communauté chrétienne doit dès le début être constituée de telle manière qu'elle puisse, dans la mesure du possible, pourvoir elle-même à ses besoins" (Ad Gentes n° 15)
Cette interpellation des pères conciliaires (Vatican II), rappelle un aspect concret de la mission à ne pas occulter, se donner des moyens pour que la mission soit possible au quotidien. Cette manière d'agir n'est point un manque de confiance à la Providence qui, de toute manière est toujours présente, mais comme dira l'autre : " Dieu qui t'a créé sans toi, ne te sauvera pas sans toi".
Il nous semble qu'une méditation profonde des Actes des Apôtres est bénéfique pour saisir les enjeux d'une telle démarche, en particulier Ac2, 42-47. On y trouve en quelque sorte tous les ingrédients de base pour la mission en tant que témoignage d'une communauté vivante : la mise en commun des biens, la communion fraternelle, la prière, la fraction du pain, la joie, la simplicité de cur, les signes et prodiges, l'enseignement, l'accroissement de la communauté des croyants
Evidemment les ressources humaines en ouvriers apostoliques et en nombre de baptisés constituent le fer de lance de la mission, mais il faut aussi des moyens matériels et financiers. Moyens recherchés pour un but essentiel, l'évangélisation.
L'autofinancement des projets pastoraux
Parler d'une communauté qui arrive à "pourvoir elle-même à ses besoins", c'est en quelque sorte évoquer, en matière de capitaux, la question de l'autofinancement, de l'autogestion et d'une bonne dose d'autonomie. Le dernier Synode Africain insiste sur la recherche de l'autofinancement : "Il est donc urgent que les Églises particulières d'Afrique se fixent pour objectif d'arriver au plus tôt à pourvoir elles-mêmes à leurs besoins et à assurer leur autofinancement. Par conséquent, j'invite instamment les Conférences épiscopales, les diocèses et toutes les communautés chrétiennes des Églises du continent, chacune en ce qui la concerne, à faire diligence pour que cet autofinancement devienne de plus en plus effectif".
Une telle invitation incite à inventer de nouvelles pistes pour arriver à cet autofinancement et à soutenir les actions déjà initiées dans ce sens au sein des communautés ecclésiales. Il nous semble qu'une des voies peut consister à s'appuyer sur le savoir faire du génie populaire des peuples à évangéliser. En Afrique et sans doute ailleurs, plusieurs pistes peuvent être explorées, par exemple initier des tontines inter paroissiales avec des regroupements appropriés pour réaliser des projets pastoraux qui demandent des capitaux. Une telle initiative peut être parrainée par la Procure diocésaine. D'autres pistes : des kermesses organisées dans les paroisses avec le concours des bénévoles, des restaurants en zone urbaine bien gérés par des paroissiens
Illustration des besoins de deux paroisses dans le département du Nyong et Mfoumou au Cameroun- témoignage d'un curé interrogé à cet effet.
Pour illustrer les propos qui précèdent, écoutons le témoignage d'un curé ayant à sa charge deux paroisses situées dans une zone défavorisée du point de vue notamment des capitaux et de route viable. La première paroisse compte 400 fidèles environ et la deuxième 500 fidèles environ. Voici son témoignage :
" Les populations vivent essentiellement des produits vivriers qui sont leur source de revenu principale. La zone fortement enclavée rend pénible la commercialisation des produits agricoles. Au regard de cette expérience, nous avons été contraints de ne pas appliquer le taux d'une intention de messe appliqué dans le diocèse à 2000 Fcfa. Pour encourager nos fidèles à redécouvrir le bien fondé d'une inscription de messe, nous leur avons proposé de pouvoir inscrire une messe à partir de tout ce dont ils disposent (plantains, bananes, porcs-épics, tortues ).
Depuis notre installation, il y a un an, nous avons obtenu la somme de 42000Fcfa pour les inscriptions de messe dans les d
Signature :
Père Emmanuel Bidzogo, Article paru dans la Revue Mission de l'Église N° 157
Ce témoignage nous semble à plusieurs égards pertinent pour saisir les enjeux d'une recherche des moyens pour la mission et l'ampleur des besoins. Les limites d'un article comme celui-ci ne permettent pas une analyse plus développée des données ci-dessus. Néanmoins, nous percevons dans quelles conditions travaillent de nombreux ouvriers apostoliques. Il apparaît aussi le besoin d'une initiation à la gestion, sans oublier la nécessité d'incitations perceptibles des curies diocésaines pour une dynamique d'innovation en matière d'autofinancement des projets pastoraux.