M’alerter sur les sorties
Francois Muisanza katewu

Francois Muisanza katewu

Contacter

Francois Muisanza katewu

Descriptif auteur


Structure professionnelle : Université Notre - Dame du Kasai
BP 70 Kananga(RDC).

Titre(s), Diplôme(s) : Docteur en sciences sociales-option sciences politiques et relations internationales; licencié en communication sociale et gradué en philosophie et religions africaines.

Fonction(s) actuelle(s) : Ecrivain

Voir plus de filtres

1 livre

Vous avez vu 11 livre(s) sur 1


LES ARTICLES DE L'AUTEUR

Interférence de l'Église dans le temporel en république démocratique du Congo(RDC): problème de fondements

Citation :
L'Église ne doit pas uniquement s'occuper du spirituel mais aussi du monde avec tout ce qui touche à la dignité de l'homme à qui s'adresse son message évangélique. "Bien que ce nouveau rôle ait souvent provoqué un tollé contre l'Église, accusée de "se mêler de politique", il n'en est pas moins certain qu'il s'agit là d'une partie de sa mission aujourd'hui"(Mgr. MANDLENKOSI ZWANE, "Le rôle de l'Église en Afrique", in D C., 1980, p. 880), c'est là que se joue aussi la réussite de la démocratie au Congo.

Est-il encore possible, pour les sociétés démocratiques ou en quête démocratique, de maintenir la différence entre le spirituel et la politique ? Et peut-on fonder en raison l'interférence de l'Église et insertion du clergé dans le temporel ? Cette réflexion faîte à la lumière de la doctrine sociale de l'Église et du canon 287, § 1-2 vient à la rescousse des pays comme la RDC où on note un rapport très étroit entre l'Église et la vie politique, rapport de collaboration ou d'antagonisme entre les deux acteurs (Église et pouvoir politique) qui évolue dans plusieurs méandres : du silence aux discours prophétiques dénonciateurs, en passant par des intimidations de tout bord.

0. Introduction
Face à la situation socio-politico-économique inquiétante des États africains en général et de la RDC en particulier aux prises avec la démocratisation entamée depuis 1990[1], l'Église catholique du sommet(CENCO) à la base(CLC)[2], en tant qu'agent de la société civile, n'est pas restée indifférente en cas de dérapages. Elle s'est engagée dans la défense des droits et dignité de l'homme bafoués, pour l'avènement d'un réel État de droit démocratique.
Agissant ainsi, l'Église, en l'occurrence l'épiscopat congolais ne court pas moins le risque d'être étiqueté de "faiseur de politique" ou d'un engagement politique plausible, au sacrifice de sa mission essentielle qui est le salut des âmes. D'aucuns crient simplement à une ingérence indue. Mais alors qu'est-ce qui fonde ou justifie son discours et son intervention?
Notre propos tentera d'éclairer les esprits ou de répondre à cette interrogation, en fondant en raison l'implication de l'Église dans le domaine du temporel. Toutefois, avant d'en arriver là, un coup d'œil sur ce qu'on appelle droit à l'autodétermination des peuples, s'avère important. Un mot sur la présence du clergé dans la politique bouclera notre réflexion.
I. Droit des peuples à disposer d'eux-mêmes
Celui-ci indique les aspirations légitimes des peuples africains à disposer d'eux-mêmes, consistant dans le rejet entre autres de la dictature et même de la démocrature[3]. On l'appelle aussi droit à l'autodétermination des peuples[4]. Il est l'un des fondements de la Charte des nations unies qui vise entre autres à "développer entre les nations des relations amicales fondées sur le respect du principe de l'égalité des droits des peuples et de leur droit à disposer d'eux-mêmes[5]". Selon ce principe, chaque peuple dispose d'un choix libre et souverain de déterminer la forme de son régime politique. Il s'agit d'un droit collectif qui ne peut être mis en œuvre qu'au niveau d'un peuple[6], élément constitutif de l'État.
Dans la Charte de l'Organisation de l'unité africaine(OUA) remplacée depuis 2002 par l'Union africaine(UA),"la liberté, l'égalité, la justice et la dignité sont des objectifs essentiels à la réalisation des aspirations légitimes des peuples africains"[7], réaffirmant l'engagement des États africains d'éliminer sous toutes ses formes le colonialisme de l'Afrique, de coordonner et d'intensifier leur coopération et leurs efforts pour offrir de meilleures conditions d'existence aux peuples africains, de favoriser la coopération internationale en tenant dûment compte de la Charte des nations unies et de la Déclaration universelle des droits de l'homme[8].
La Déclaration universelle des droits des peuples(du 4 juillet 1976, Alger), sans définir le terme "peuple[9]" énumère les droits des peuples : art.1."Tout peuple a droit à l'existence" ; art. 2."Tout peuple a droit au respect de son identité nationale et culturelle"... Non plus, la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples qui protège les droits collectifs des peuples à ses articles 19 à 24, n'en donne la définition[10]. Néanmoins, la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples a pu définir les caractéristiques principales pouvant permettre l'identification des peuples. Citons : "l'auto-définition ou l'auto-identification par les peuples et les communautés, leur profond attachement à leurs terres, leur patrimoine traditionnel et à leur utilisation et l'expérience d'assujettissement, de marginalisation, d'expropriation, d'exclusion et de discrimination[11]".
L'on ne peut parler du droit d'autodétermination sans évoquer les droits de l'homme en général. Au nom du principe de l'universalité des droits de l'homme, tous les États modernes disposent d'un arsenal juridique propre, découlant des instruments internationaux, régionaux ou nationaux, en matière de reconnaissance de promotion et de protection des droits de l'homme. Mais il existe un principe fondamental qui consacre l'universalité des droits et en est indissociable : "nul ne saurait subir de discrimination dans la jouissance et l'exercice des droits de l'homme[12]". Partant, les droits de l'homme doivent être traités avec la même importance, car il n'y en a pas un qui soit supérieur à l'autre. "Tous les droits de l'homme sont universels, indissociables, interdépendants et intimement liés. S'il convient de ne pas perdre de vue l'importance des particularismes nationaux et régionaux et la diversité historique, culturelle et religieuse, il est du devoir des États, quel qu'en soit le système politique, économique et culturel, de promouvoir et de protéger tous les droits de l'homme et les libertés fondamentales[13]".
Les États africains ne sont pas restés en marge de ce mouvement général. Pour sa part, la République démocratique du Congo dispose, depuis 1960 et même un peu plus avant[14], d'un arsenal juridique assez complet en matière de promotion et de protection des droits et des libertés individuels et collectifs. Elle a souscrit théoriquement aux libertés fondamentales de droit à l'information et la liberté de presse, faisant partie de la Déclaration universelle des droits de l'homme qui stipule : "Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considération de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit[15]" et de la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples qui opine : "1.Toute personne a droit à l'information. 2.Toute personne a droit d'exprimer et de diffuser ses opinions dans le cadre des lois et règlements[16]".
Cependant, la liberté de la presse est garantie sur papier et non en acte, en ce pays depuis le déclenchement de la démocratisation en avril 1990 par Mobutu. Elle est sanctionnée par plusieurs textes légaux dont la loi n°96/002 du 22/06/1996 fixant les modalités de l'exercice de la liberté de presse et abrogeant l'ordonnance n°70-57 du 28/10/1970 relative à la liberté de presse. Cette loi contient un principe intéressant de la non-ingérence de l'autorité publique dans la liberté de la presse[17]. Il y est stipulé, de prime à bord : "Toute personne a droit à la liberté d'opinion et d'expression. Par liberté d'opinion et d'expression, il faut entendre le droit d'être informé, d'avoir ses opinions, ses sentiments et de les communiquer sans aucune entrave, quel que soit le support utilisé, sous réserve du respect de la loi, de l'ordre public, des droits d'autrui et de bonnes mœurs[18]". Et "Nul ne peut être inquiété pour ses opinions politiques, idéologiques ou autres"[19]. Ensuite, il y est précisé: "Le journaliste est libre d'accéder à toutes les sources d'informations[20]".
Ce principe est repris par la Constitution et Charte congolaise des droits de l'homme et du citoyen en ses articles trente unième et trente deuxième. Mais pratiquement, l'on assiste à l'État-providence, à la réduction de la presse au mutisme et à plusieurs atteintes aux droits à l'information et de liberté de presse, mettant ainsi en péril le destin démocratique du Pays. Quoi que reconnus, ces droits ont été et sont souvent bafoués sous un alibi ou un autre. On en donne une interprétation partisane qui recoupe l'idéologie politique de l'heure. Plusieurs restrictions ne permettant pas aux journalistes d'exercer en toute indépendance leur métier[21] ne manquent pas. C'est dire que les acteurs politiques portaient et portent atteinte à ces libertés tout en prétendant les défendre[22]. Il y a là, la crainte d'être contestés par le peuple - illuminé par les médias - dans leur manière d'accéder au pouvoir ou de s'y maintenir, comme dans la gestion peu ou non transparente de la Res publica.
Le pouvoir actuel n'a toujours pas décollé pour arrêter des innombrables violations de la liberté de la presse. Des journalistes sont interpellés, agressés ou menacés pour avoir fait leur travail. Les radios et télévisions privées sont dans le collimateur des autorités[23]. Le gouvernement y voit une sérieuse concurrence à la radio-télévision nationale congolaise, son instrument de prédilection pour distiller la propagande officielle. L'on oublie que "Ce sont les États qui doivent en premier lieu protéger les droits de l'homme et prévenir les violations de ces droits au niveau national ; ce sont eux qui doivent répondre présents quand d'autres faillissent à leur devoir[24]".
Force est de nous interroger ici, comment cette presse légitimée ainsi dans sa mission a pu être progressivement réduite au silence, voire être transformée en caisse de résonance? Nous pensons qu'en dehors de l'environnement politique peu démocratique, il y a d'autres causes comme le manque de la formation appropriée des acteurs, la non indépendance économique des organes de presse par rapport aux acteurs politiques, le manque d'ardeur dans la lutte pour le balisage juridique du métier, et l'inconstance dans la poursuite de l'idéal d'une presse responsable[25], sans oublier la corruption et le clientélisme.
Prenant en considération ces acquis de l'ONU, de l'OUA et ceux de l'arsenal juridique congolais, sur les droits humains, les épiscopats africains, en l'occurrence celui congolais, se sont rendus compte que l'on ne peut arriver au bout de ce processus de démocratisation des États africains tant que celle-ci est en proie aux caprices de ceux qui n'hésitent pas à violer le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes ainsi que ceux dits humains, quand leurs intérêts sont menacés. De là, leurs interventions dénonçant d'une part les violations des droits de l'homme et la dépendance économique, et d'autre part rejetant l'exploitation de l'africain par l'africain et du congolais par le congolais, le totalitarisme de l'État et le monopartisme.
II. Raisons fondantes de l'intervention ecclésiale dans le temporel
S'il est évident que l'Église comme sujet religieux n'a rien à voir avec la politique "dans la pratique"[26], mais comme sujet humain(sa nature étant humano-divine), son engagement socio-politique et surtout en faveur de la démocratie, doit s'entendre dans le contexte de sa mission pour le respect de la personne humaine, étant donné que la démocratie est aussi respect des valeurs et règles (libertés et droits) insérées dans les normes supérieures et non seulement loi de la majorité[27]. À la lumière de la doctrine sociale de l'Église catholique qui article son discours social autour de l'homme, en privilégiant sa liberté comme un droit auquel les régimes actuels accordent une grande importance, l'Église africaine ou congolaise s'intéresse à la politique par rapport aux trois questions spécifiques sur lesquelles l'influence de la pensée chrétienne apparait particulièrement, à savoir : le problème de droits de l'homme[28], la conception de la démocratie(multipartisme) et la question du développement[29].
II.1. Promotion et protection des droits humains
Parmi les principes-base de la démocratie figurent les droits de l'homme à respecter absolument. Sur ce, l'Église, par la bouche de Mgr Lamont, se prononce intrépidement : "Et qu'on ne vienne pas dire qu'il faut mériter les droits. Ils appartiennent naturellement à tout homme et à toute femme. Ils sont des dons de Dieu et non à la disposition du gouvernement, des partis politiques ou des tyrans isolés, qui les refusent ou en retardent la jouissance jusqu'à ce que le peuple leur paraisse apte à les recevoir[30]".
Considérant le contraire comme offense à la dignité de l'africain, les pères évêques réitèrent leur soutien pour le respect des droits fondamentaux de l'homme, stigmatisent tout comportement qui en étouffe la jouissance totale et écrivent : "Si nous avons porté notre regard sur la paix, la justice et les droits de l'homme, c'est que dans de nombreux pays du continent ces droits sont bafoués et foulés aux pieds"[31]. Ce n'est pas tout. Ils vont, dans l'exercice de leur fonction prophétique, condamner "tout ce qui constitue une violation de l'intégrité humaine comme les mutilations, la torture physique ou morale, les contraintes psychologiques ; tout ce qui est offense à la dignité de l'homme, tels que les conditions de vie sous-humaines, les empoisonnements arbitraires, les déportations… ou encore les conditions de travail dégradantes[32]".
Interrogé au compte de la RDC, si l'Église catholique dans ses actions et condamnations, est localement légitime, Mgr Nicolas Djomo, président de l'épiscopat congolais d'alors, est formel : "Nous sommes avec le peuple. La misère est immense. Au nom de la doctrine sociale de l'Église, il s'agit pour nous d'une urgence, pour contribuer à une paix durable et à l'instauration d'une véritable démocratie, au respect des droits de l'homme. Restaurer la dignité des gens fait partie de notre foi[33]".
Mais, sur quoi repose le discours ecclésial en matière des droits de l'homme ? Il ne se base pas nécessairement et uniquement sur les Déclarations internationales, régionales et nationales des droits humains. Si tant est vrai que dans un contexte plus ample, il s'insère dans la ligne de plusieurs Déclarations faites sur les droits de l'homme, il convient toutefois, de souligner qu'il ne trouve pas en celles-ci leur fondement. À la lumière des textes épiscopaux, l'on peut étayer que les droits humains ont un triple fondement : anthropocentrique, théocentrique et christocentrique[34].
II.1.1. Du fondement anthropologique
Il va sans dire que l'être humain a des droits inaliénables. Le soutien ainsi que la promotion des droits humains résultent de la valeur intrinsèque de la nature humaine qui est porteuse des droits que l'homme et la société ne peuvent que reconnaitre. Ces droits sont antérieurs à la communauté politique, étant donné que l'existence de celle-ci n'a de valeur qu'en servant ceux-là.
Ce serait ainsi un échec profond pour l'Église, ne pas défendre l'homme africain ou congolais dont les droits sont souvent bafoués. Et la promotion ou la libération de l'homme et de tout l'homme, qui est d'ailleurs une option évangélique, passe par le respect des droits de la personne humaine. Là dessus, écoutons : "Évêques des communautés catholiques de toute l'Afrique et de Madagascar, nous trahissons notre mission et manquerions gravement à l'amour et au service que nous devons aux hommes de cette terre si nous gardions le silence devant une telle situation. Pour nous, ce qui est en cause dans les faits évoqués c'est l'homme…, l'homme africain, quels que soient la couleur de sa peau, son ethnie, sa condition sociale, son univers culturel et religieux ; ce sont ses aspirations et ses espoirs, ses limites et ses souffrances, ses succès et ses échecs[35]".
L'on comprend au fond que l'Église veut défendre l'homme africain, aussi dans sa situation générale de victime de l'oppression et de l'exploitation. Cela accentue son devoir et droit d'intervenir dans les questions d'ordre social, économique et politique. Toutefois, comme le disait le cardinal Joseph Malula[36], l'homme ne saurait être réduit à une dimension purement économique et matérialiste. La personne humaine doit être promue dans ses droits fondamentaux, en respectant ses besoins culturels et spirituels. L'homme vivant est corps et âme c'est-à-dire qu'il est à la fois orienté vers Dieu et gérant des réalités terrestres : homo oeconomicus, certes, mais aussi appelé à la sainteté. Il n'y a pas de parenthèse, pas d'hétérogénéité entre le domaine de l'économique ou de la politique et celui de la vie croyante.
II.1.2. Fondement théologique
La conception biblique de l'homme en fait une image de Dieu. Participant de ce fait à la transcendance de Dieu, il ne peut être chosifié ou assimilé à un pur objet manipulable. Chaque personne humaine réalise une certaine image de Dieu qui fait sa dignité. Au regard de cela, les divers textes épiscopaux décèlent une nette tendance de trouver en Dieu le fondement des droits de l'homme[37].
L'homme, en tant qu'il est créé à l'image de Dieu, est sujet des droits inaliénables et imprescriptibles. C'est ainsi que Mgr Lamont condamne toute sorte de discrimination : "Assurément, c'est un crime sans nom que de considérer un autre homme comme n'étant pas un être humain, comme inférieur à ce que le Créateur entend qu'il soit, et de le rejeter de la communauté[38]". Ne pas voir en l'homme un sujet des droits et devoirs, c'est nier l'image divine présente en lui. Car en créant l'homme, Dieu l'a doté de droits dont la jouissance refléterait sa dignité d'être créé par lui.
L'universalité des droits de l'homme ne découle-t-elle pas de cette commune nature de l'homme, créé par Dieu et placé au centre de toute la création? C'est l'homme, créé à l'image de Dieu, qui pousse au combat pour un État de droit où peuvent régner la paix, justice et la prospérité, avec le concours de toutes les personnes de bonne volonté, à l'intérieur et à l'extérieur de notre pays[39]. Et l'État créé, en tant que forme d'organisation politique, doit respecter la dignité et les droits de la personne humaine non selon la volonté arbitraire des gouvernements, mais selon des normes préalablement votées par l'ensemble de la communauté civile.
Le droit revêt ainsi la forme d'une organisation servant à protéger sous la couverture juridique cette ressemblance de Dieu que l'homme incarne. Les organes de l'État ne doivent pas édicter des lois qui vont à l'encontre de cette image de Dieu. Autrement dit, les normes du droit positif ne doivent pas contredire celles du droit naturel. Comme le dira A. Guitrancourt, "Toute loi qui n'a pas sa source dans la Justice éternelle, non seulement apporte le trouble avec elle, mais cesse de mériter le nom de loi et de mériter ainsi obéissance libre et consciente, car lui obéir en lui donnant son plein consentement serait s'opposer à la volonté de Dieu, et partant, s'opposer à son intérêt le plus évident[40]".
C'est la foi en l'homme qui appelle le respect de ses droits en tant que dons du Créateur à tous les hommes. Vis-à-vis de la collectivité, ces droits doivent demeurer hors de toute atteinte qui tiendrait à les nier, à les abolir ou à les négliger. Car le vrai bien commun, comme le but de la société, est déterminé et reconnu, en dernière analyse, par la nature de l'homme, qui équilibre harmonieusement droits personnels et obligations sociales[41].
En définitive, pour un chrétien, les droits de l'homme ne peuvent se comprendre sans référence essentielle à Dieu. C'est le cas du droit à la vie qui est le droit le plus fondamental de l'homme. Toute atteinte à la vie de l'homme se présente en même temps comme violence contre Dieu qui l'a sauvé par Jésus Christ.
II.1.3. Fondement christologique ou christocentrique
L'homme libéré par le Christ est solidaire de Lui. En cette libération, l'on ne voit plus cet homme victime du péché, de la discrimination, de l'injustice, de la torture..., mais l'homme maitre de la création, libre et sujet des droits que personne ne peut contester.
Les textes épiscopaux s'arrêtent sur cette libération apportée par le Christ pour asseoir leur lutte pour la justice et la promotion humaine. Leur plaidoirie pour les droits de l'homme partira aussi de cette base christique : le Christ est venu sauver et libérer cet homme de tout ce qui l'opprime. Cette libération, pas seulement spirituelle, a un impact direct sur la vie concrète, individuelle et collective de l'humanité[42].
Il en ressort que la libération de tout homme et de tout l'homme en Christ est une cause d'une égalité fondamentale entre tous les hommes. C'est cette égalité qui n'autorise personne à se dire supérieur à un autre ; moins encore à bafouer ou ignorer les droits d'autrui. Sur le plan des libertés et droits de la personne humaine, la libération signifie décolonisation, développement, justice sociale, respect des droits et des libertés fondamentales. En son nom, la colonisation et le sous-développement ne peuvent être tolérés. La première parce qu'elle nie la dignité foncière de tout homme ; le second parce qu'il reprend la condition d'esclave de laquelle le Christ est venu nous libérer.
Dans ce sens, s'éclaire aussi la signification de la justice sociale présente dans la libération du Christ. La société doit mettre à la disposition de chacun tout ce qui est utile pour son bien-être matériel et spirituel. Les biens de la terre ne doivent être concentrés entre les mains de certains individus, au détriment d'un plus grand nombre qui croupit dans la misère.
L'on ne saurait donc parler de la justice sans l'affirmation de l'égalité radicale entre les hommes manifestée dans les chances que l'on accorde à chaque membre de la société de se réaliser pleinement. Malheureusement en Afrique, la justice se confond avec la force et l'opulence. Les pauvres ont toujours tort ; il leur est difficile d'obtenir justice parce que ce n'est pas la'force de droit' mais le'droit de la force' qui est appliqué. Pour les pauvres, il est presque impossible d'obtenir justice dans nos tribunaux à cause de leur méconnaissance de leurs droits et des attitudes injustes de ceux qui appliquent la loi. Au tribunal, les puissants et influents semblent toujours l'emporter face au citoyen ordinaire qui se sent impuissant[43]. À la suite du Christ, l'Église invite tous les chrétiens à prendre activement part à la défense des droits de l'homme. La crédibilité et la pertinence du message évangélique est à ce prix.
Tout compte fait, le combat de l'Église pour les droits de l'homme en Afrique prend des formes variées : de la construction d'un centre de santé à la libération des prisonniers, de la lutte contre la discrimination, l'oppression au respect de la dignité et libertés de la personne humain. À la fin, l'Église incite à reconnaitre qu'il ne suffit pas seulement de proclamer que l'homme a des droits ni même que les auteurs des violations graves de ces droits commettent des crimes contre l'humanité. Désormais, il faudra des instruments juridiques sur le plan international(comme la CIJ, CPI), régional ou national avec l'ambition de combattre les violations des droits de l'homme et de faciliter la poursuite devant la justice de leurs auteurs, ce, pour garantir une bonne gouvernance dans le domaine de la promotion et de la protection des droits de l'homme.
La prise de position des évêques africains pour la démocratisation ne s'est pas arrêtée seulement sur le plan des droits de l'homme, mais s'est accentuée ces dernières années par les appels au multipartisme et au développement qui forment un triangle avec la démocratie. Car il n'y a pas de développement sans respect des droits de l'homme et il n' y a de réel respect des droits de l'homme que dans le système démocratique où la participation de tous au pouvoir est garantie.
II.2. Du pluralisme politique
Ce qui nous préoccupe ici est moins le fait que l'Église catholique en Afrique soit conviée par les forces démocratiques à conduire le continent vers le multipartisme que sa prise de conscience personnelle dans ce délicat processus. Autrement dit, il est question de voir comment l'Église s'est insérée motu proprio, consciente de son droit inné d'intervenir dans les questions politiques, dans cette construction d'une société pluraliste[44].
Loin de considérer le multipartisme comme une panacée, il faut une mise en garde contre le dérapage auquel un multipartisme mal assimilé peut mener. Les prélats centrafricains le confirment en ces termes : "Notre pays a accepté le multipartisme et nous nous en réjouissons. Mais c'est là une grande responsabilité donnée à notre liberté ! Que chacun fasse un choix libre et respecte le choix de l'autre! Le chrétien ne recourt pas à la force. Choisissons les personnes en fonction de leur compétence et de leurs qualités morales, pour le service du bien commun. Ne les choisissons pas par intérêt familial, ethnique, régionaliste. Des partis régionaux, centrés sur une ethnie et ses intérêts, seraient une catastrophe[45]".
L'existence de plusieurs partis est l'expression concrète de la liberté individuelle et collective. C'est un stimulant aux institutions de l'État qui doivent fonctionner selon les valeurs de justice et de liberté. Mais cela ne demeure pas moins un danger. C'est le point de vue des évêques ivoiriens, qui vaut aussi pour la RDC où pullulent les partis politiques : "Nous accueillons l'avènement du multipartisme comme une manifestation plus explicite de la liberté politique, une possibilité réelle d'opinions diversifiées et un cadre normal des débats publics. Un multipartisme bien compris et bien vécu peut, en effet, favoriser la concertation, l'alternance et le progrès. Mais mal compris, il peut donner lieu au tribalisme, au régionalisme, à l'immobilisme politique et à la paralysie de l'économie[46]".
Au vrai, l'attention des prélats africains est d'intégrer le dynamisme des partis dans la construction de la société. Il ne s'agit pas de considérer les partis politiques comme une fin en soi. Ce sont des moyens d'action au service de la justice, de la paix et du bien commun. "Les partis politiques aiderons les dirigeants à œuvrer dans la transparence et à se soucier avant tout des intérêts du peuple. Ils joueront un rôle de contrôle et de conseil à leur égard… Chaque parti politique se dotera d'un programme social pour l'avancée du pays. Il sensibilisera, surtout la jeunesse, à l'impérieuse nécessité de la paix et du travail comme condition de développement[47]". Au demeurant, les partis doivent être l'expression d'une compétition et d'un dynamisme pour le progrès.
En plus de l'éducation à un système multipartite, l'attention des évêques est focalisée sur les règles juridiques qui doivent protéger le faible contre la tyrannie du fort, défendre l'unité du pays. Afin que la création de tels instruments, ne cède pas à la tentation de tribalisme, clanisme, mais contribue toujours au bien de la nation, une loi réglant la formation des partis politiques est essentielle. Au fait, " pour que le multipartisme ne tourne pas à un émiettement de la conscience nationale dans le tribalisme et le régionalisme, pour que la formation des partis n'aboutisse pas à la naissance d'un esprit partisan nourri de pures revendications déstabilisatrices et de la violence, il est nécessaire de prévoir des garde-fous juridiques qui ne doivent en aucun cas étouffer la libre expression des droits fondamentaux, surtout ceux des minorités[48]".
Relevons que l'unité nationale est un bien majeur à sauvegarder. Mais celle-ci ne doit signifier aucunement uniformité, c'est-à-dire réduction de toutes les volontés à celle de ceux qui détiennent le pouvoir. Elle doit se réaliser dans le droit à la différence qui favorise la convergence de toutes les opérations vers le bien commun. Ainsi, des opinions politiques différentes des positions officielles doivent être tolérées.
L'Église trouve alors son rôle dans la formation de la conscience civique de l'africain et dans la sensibilisation de ses membres à la justice, afin de fonder une vie socio-politico-économique vraiment humaine. Le progrès technique ne pouvant concourir à la promotion de tous sans la justice, rien n'est plus important que de développer les vertus intérieures de justice, de bonté et de dévouement au bien commun[49].
Pour faire bref, l'Église, en promouvant la démocratie[50], préserve les droits de l'homme de toute atteinte, favorise la liberté d'expression, la pratique de la justice, la participation de tous les citoyens à la gestion de l'État et contribue au développement de l'Afrique en général et de la RDC en particulier.
II.3. Du développement
Pour l'Église, le développement ne se réduit pas à la mise en place des structures économiques (industrialisation, réformes agraires, investissement), ni seulement à l'évolution historique (vie sociale, organisation politique, enseignement, information), de toutes formes du progrès. Il concerne en vérité "l'homme et tout l'homme, avec ses valeurs supérieures d'amour, d'amitié, de prière et de contemplation, chaque homme et tous les hommes"[51]. Il renvoie à l''humanisme plénier' à saisir non pas seulement dans un sens individuel, mais débordant sur la société et le monde à rendre plus humain. Il s'agit "d'un développement intégral de tout l'homme et de tous les hommes[52]".
Aujourd'hui, comme le développement se réfère de plus en plus à l'homme comme agent et bénéficiaire, il apparait un lien inséparable entre démocratie, droits de l'homme et développement[53]. L'approche procédurale pour aborder la question peut être double : partir de la démocratie pour promouvoir le développement ou parler du droit de tous au développement et chercher les voies et moyens de le réaliser. L'Église en Afrique s'est engagée dans la seconde voie, sa mission n'étant pas d'ordre politique.
Le Magistère africain contribue aussi au processus de la démocratisation par ses prises de position sur le développement. La démocratie devient ainsi un système ou, dans ce cas, un moyen efficace pour accélérer le développement du continent. Car aucun développement ne peut être possible sans la participation du peuple concerné. Un développement imposé n'existe pas.
Il y a aussi un lien nécessaire entre l'évangélisation et la promotion humaine[54]. En fait, la mission de l'Église de prêcher la Bonne Nouvelle du Royaume comporte le devoir de soulager la misère des peuples, la faim, la maladie, les terribles conséquences de l'exploitation et de la discrimination ; bref, les ravages de guerres ou d'oppression. La place que le SCEAM accorde au développement, suffit pour en justifier l'importance et l'urgence. "Le problème prioritaire des temps actuels, écrivent les évêques, est la lutte pour le développement et pour la paix[55]".
Les évêques veulent souligner non seulement la situation particulière de pauvreté qui sévit en Afrique, mais ils veulent rappeler le devoir de tout homme à travailler pour le développement, avec l'Église en tête. Car lorsqu'en créant l'homme, Dieu lui dit de remplir la terre et de la soumettre (Gn.1, 28), il rend tout homme responsable de cette grande œuvre.
Ainsi donc, l'Église ne peut pas ne pas parler de la promotion de l'homme dans tous les domaines de la vie culturel, politique, économique et social. "Au nom de Dieu, suprême arbitre des destinées des peuples et des hommes, nous adressons un appel angoissé à tous les responsables de l'avenir des nations pour que la justice soit davantage favorisée, que soit mis fin à l'accaparement des richesses par des groupes privilégiés, quels qu'ils soient, pour qu'on remédie aux déficiences de l'éducation afin que chacun sente son devoir de coopérer au développement…[56]".
L'épiscopat africain fait du développement l'élément essentiel de son apostolat. En revendiquant le droit de l'africain au développement, il lutte pour la dignité de l'homme qui ne saurait être pleine sans la satisfaction des besoins essentiels. Et la condition de l'homme africain et congolais par surcroit, interpelle toujours la conscience de l'Église dont l'engagement nous parait un auxiliaire indispensable dans la dynamique de démocratisation en RDC.
III. De l'insertion du clergé dans le temporel en conteste africain ou congolais
Le rapport entre le temporel et le spirituel requiert avant tout une remarque. Du point de vue anthropologique, l'homme forme un tout, et sa vie correspond à la mise en œuvre de ce qu'il est fondamentalement. Il faut donc se garder de trop compartimenter les domaines ; le spirituel et le temporel ne sont pas deux zones d'activité mais deux ordres différents[57].
Cependant, l'insertion du clerc dans la politique est vue par d'aucuns comme simplement une ingérence, considérant que la place du prêtre est au temple et que sa mission est seulement évangélisatrice, pour s'occuper uniquement des choses spirituelles. Mais, notre réflexion se base sur l'ouverture du canon 287, §2[58] pour parler de la présence des clercs africains et en l'occurrence congolais dans la politique, étant donné la situation particulière de ce pays. Il y est stipulé : "Ils (clercs) ne prendront pas une part active dans les partis politiques ni dans la direction des associations syndicales, à moins que, au jugement de l'autorité ecclésiastique compétente, la défense des droits de l'Église ou la promotion du bien commun ne le requièrent".
J. Paul II, tenant compte de la réalité particulièrement africaine, n'avait pas hésité de mentionner : "En Afrique, la nécessité d'appliquer l'Évangile à la vie concrète est fortement ressentie. Comment quelqu'un pourrait annoncer le Christ sur cet immense continent s'il oublie qu'il est une des régions les plus pauvres du monde ? Comment quelqu'un pourrait-il manquer de prendre en considération l'histoire chargée de souffrances d'une terre où de nombreuses nations sont encore aux prises avec la faim, la guerre, les tensions raciales et tribales, l'instabilité politique et les violations des droits de l'homme ? Tout cela constitue un défi pour l'évangélisation[59]".
Si le Pape précité soutient par ailleurs, à la suite des pères synodaux que l'Afrique est comparable à l'homme qui descendit de Jéricho et tomba entre les mains des bandits…[60] et que "l'Église continue patiemment et inlassablement son œuvre de bon samaritain[61]", nous estimons qu'en RDC l'on puisse profiter de la largesse du canon à peine cité, quand c'est nécessaire et exceptionnellement.
Au vrai, ce canon s'insère dans la logique de l'interdiction générale faite aux clercs de participer à l'activité politique et syndicale[62]. Néanmoins, ce qui est important pour nous, c'est l'exception portée à cette règle dans le second paragraphe du canon 287 où la première partie revient à l'interdiction, mais dont la deuxième entrevoit une possibilité laissée au jugement de l'autorité compétente. Le premier paragraphe du même canon énonce : "les clercs s'appliqueront toujours et le plus possible à maintenir entre les hommes la paix et la concorde fondée sur la justice". Non seulement il confirme la règle mais il traduit le souci permanent de l'Église, qui est celui d'une étroite solidarité avec le sort de l'homme[63].
En prenant en compte ce qui est dit dans ce canon au §1, l'on peut considérer qu'en promouvant la paix et la concorde, le prêtre sait que celles-ci doivent avoir pour fondement la justice. Et c'est justement le devoir de promouvoir la justice qui peut pousser le prêtre à prendre part dans les partis politiques et les associations syndicales. Aussi, il nous parait que le législateur a voulu indiquer qu'il y a des temps durs dans l'histoire d'un pays qui ne peuvent laisser les clercs indifférents[64].
Un impartial et juste coup d'œil sur la situation congolaise de l'heure suffit pour justifier, selon le droit, l'engagement ou l'entrée des prêtres en politique. En référence aux dispositions du Synode des évêques de 1971, auxquelles le canon 287, §2 tire probablement sa formulation, "assumer une charge de direction (leadership) ou de'militant' actif en faveur de quelque faction politique doit être exclu de tout prêtre, à moins que, dans des circonstances exceptionnelles, une telle chose soit vraiment requise pour le bien de la communauté, avec le consentement de l'évêque, après consultation du Conseil presbytéral et, le cas échéant, de la Conférence épiscopale[65]".
Selon l'épiscopat allemand, ces circonstances exceptionnelles "pourraient se présenter lorsque les forces antidémocratiques constituent une menace pour la liberté nécessaire à l'exercice des droits de l'homme, lorsque ces forces interdisent - même de manière camouflée - la prédication de l'Évangile, ou enfin lorsque l'on ne peut pas disposer des laïcs capables d'agir dans une telle situation[66]".
De cette interprétation, il est évident que les cas évoqués concernent aussi le Congo. Autant qu'il y existe des forces anti-démocratiques violant les droits humains, autant on y remarque une carence des laïcs mûrs et dignes d'agir en faveur du peuple. Les circonstances urgentes ne sont pas absentes au pays de Lumumba. Ainsi, il convient de dire que l'engagement actif des prêtres congolais en politique(comme les deux cas de Mgr Monsengwo comme président de la CNS et du HCR au HCR-PT et du feu abbé Malumalu comme président de la CEI et de la CENI) ne serait pas un tabou. Au lieu d'y voir une ingérence indue, c'est mieux de savoir que cela est déjà arrivé sous d'autres cieux. Á titre d'exemples : Au Pays-Bas, "des prêtres catholiques ont toujours fait partie du parlement[67]; en Allemagne, grâce à ses bureaux implantés dans chaque Land, l'Église catholique officielle "est parvenue à créer un lobby englobant tous les organes d'État [68]"; au Nicaragua, les prêtres ont occupé des postes de Ministres des relations extérieures, de la culture, du bien-être social[69]; sans ignorer le cas du père Aristide comme président d'Haïti[70], de l'abbé Fulbert Youlou comme premier président du Congo Brazzaville (1959-1963)[71], de l'italien don Luigi Sturzo, antifasciste, fondateur du parti populaire.
Donc l'Église congolaise peut intervenir activement, par le biais de ses ministres, en politique pour donner sa contribution dans le combat contre les violations massives des droits de l'homme et en ce sens diffuser et défendre les valeurs chrétiennes fondamentales. Car ces droits sont en syntonie avec ceux de l'Église. En marchant sur les premiers, on le fait ipso facto sur les seconds.
Sans perdre de vue que les situations diffèrent d'un pays à un autre et d'un continent à un autre, nous pensons aussi que l'engagement effectif du clerc n'est pas l'unique solution contre la médiocrité des acteurs politiques. L'épiscopat peut aussi entrer en contact avec les nations développées afin qu'elles cessent de soutenir les gouvernants ennemis de la démocratisation du pays.

Conclusion
On l'aura remarqué. C'est le contexte de vie créée par la culture politique congolaise qui oblige l'Église à se positionner en contre poids des excès et dérapages du pouvoir afin de défendre l'intérêt, la dignité du peuple, le droit des populations au développement et au bien-être, ainsi que de faire respecter la justice, le droit à l'information et la liberté de la presse. L'Église comme institution sociale peut comporter aussi une fonction politique et son intervention s'expliquerait et se justifierait par le fait que l'évangélisation des peuples s'inscrit également dans l'optique de la reconnaissance et du respect des droits fondamentaux de l'homme[72].
En plus, sa mission étant inséparable du vécu de son peuple, il nous parait que l'Église, faisant partie de la société civile, peut être un agent important dans le processus de démocratisation. C'est là que se joue la réussite de la démocratie, car pour reprendre les justes paroles de Mgr Mandlenkosi Zwane, "Bien que ce nouveau rôle ait souvent provoqué un tollé contre l'Église, accusée de "se mêler de politique", il n'en est pas moins certain qu'il s'agit là d'une partie de sa mission aujourd'hui[73]".
Enfin, Il sied de noter que la politique détermine la vie des populations auxquelles l'Église annonce la Bonne Nouvelle. Elle crée le contexte culturel, économique, social dans lequel vit l'homme concret auquel s'adresse le message évangilique. Étant donné que c'est sur le terrain politique que se débattent et se dictent les lois de la plus haute portée, celles qui concernent le mariage, la famille, l'enfant, l'école etc.[74], l'épiscopat congolais s'est toujours senti obligé de veiller avec attention à l'exercice du pouvoir dans un contexte où le chemin reste toujours à faire. Sa communication socio-politique demeure donc une double interpellation : d'abord du monde politique pour que la politique devienne une médiation privilégiée de la charité et réponde au bien commun comme finalité ; ensuite de la population, pour prendre en main son destin et travailler à l'avènement d'un monde de prospérité, de paix, de justice, de vérité et de droit.
Cela étant, la recherche sur les rapports entre Église et politique en Afrique en général et en RDC en particulier, tiendra compte des paramètres tracés par les normes du droit canonique afin d'éviter d'un coté les excès auxquels une telle tentative peut conduire et de l'autre les scrupules des personnes parfois inexpertes qui accusent l'Église de se mêler de politique.


Références bibliographiques

ANDRIEU-GUITRANCOURT, P., "Introduction sommaire à l'étude du droit en général et du droit canonique contemporain en particulier", Paris, 1963.
ASSEMBLEE GENERALE DE L'ONU,"Déclaration universelle des droits de l'homme", Paris, 10/12/1948.
ASSEMBLÉE NATIONALE,"La constitution de la République démocratique du Congo", Kinshasa, 18/02/2006.
BANGA, F., "Politique et Église face aux médias. De l'indépendance du Congo-Zaïre à nos jours(1960-2001)", Kinshasa, Baoba, 2004.
CAPARROS, E., et alii(éd.),"Code de Droit canonique", Montréal, Éd. bilingue et annotée, 1990.
CARDENAL, F.,"Le rôle politique des ministres de l'Église catholique au Nicaragua", 121, in "Concilium", 177(1982).
"Catéchisme de l'Église catholique", Paris, Centurion/Cerf/Fleurus-Mame/Librairie éditrice Vaticane(Traduction française), 1998.
CEZ, Message "Pour une nation mieux préparée à une responsabilité", Goma, 1994, n°41.
"Charte de l'Organisation de l'unité africaine", Addis-Ababa, 1963.
CHEVALLIER, J., "L'État de droit", Paris, 2è Éd., 1994.
"Codes Iuris autoritate Ioanni Pauli PP. Il promulgatus", in "A A S.", 75(1983-II), XXX + 1-318. "Codes Iuris Canonici Pii X Pontifecis Maximi iussu digestus Benedicti Papae XV auctoritate promulgatus", in "A A S.", 9(19179, pp. 5-521.
COLLANCE, J-F.,"Théologie des droits de l'homme", Paris, 1989.
COMPANNI, G.,"La dottrina sociale della Chiesa cattolica, le acquisizioni e le nuove sfide", Bologna, EDB, 2009.
COMMISSION PONTIFICALE JUSTICE ET PAIX,"Les chrétiens d'aujourd'hui devant la dignité et les droits de la personne humaine", Cité du Vatican, 1985.
CONFERENCE EPISCOPALE DE L'AFRIQUE DE L'OUEST,"L'apostolat des laïcs dans le développement intégral", in "D C.", 1585(1971).
CONFERENCE ÉPISCOPALE ALLEMANDE,"L'activité politique du prêtre", in "D C.", 1642(1973).
CONFERENCE NATIONALE DES ÉVEQUES DU BRESIL, "Église : communion et mission. Le monde de la politique", in "D C.", n°1977(5 février 1989).
CONSEIL PONTIFICAL JUSTICE ET PAIX,"Compendium de la doctrine sociale de l'Église", Cité du Vatican, Libreria Editrice Vaticana, 2005.
CONSEIL PONTIFICAL JUSTICE ET PAIX,"Le droit au développement.Textes conciliaires et pontificaux (1960-1990)", Cité du Vatican, 1991.
"Constitution et Charte congolaise des droits de l'homme et du citoyen", adoptée le 30/06/ 2001.
COSTE, R., "L'Église et les droits de l'homme", Paris, 1982.
CRAWFORD, J. (éd.),"The Rights of Peoples", Clarendon Paperbacks Oxford, 1992.
DE MOULINS BEAUFORT, Éric,"Henri de Lubac et le mystère de l'Église", Paris, Cerf,1999.
DEPARTEMENT DE L'INFORMATION DU SECRETERIAT DE L'ONU,"Les peuples autochtones se font entendre, Instance permanente sur les questions autochtones des Nations unies", mai 2003.
DERROITTE, H., et alii,"Les évêques d'Afrique parlent(1969-1991) : documents pour le Synode africain", Centurion, 1992.
DJIBRIL DIOP,"50 ans d'indépendance : quelle reconnaissance pour les états africains?", Montréal, Chronique du Cerium, 2010.
ÉVÊQUES DE COTE D'IVOIRE,"La politique au service du pays.Regard de foi et d'espérance", in "D C.", 2012(1990).
ÉVEQUES DE FRANCE,"Pour une pratique chrétienne de la politique", in "D C.", 1620(1972), 1018.
ÉVÊQUES DU NIGERIA,"Justice, paix et mission", in "Les évêques d'Afrique parlent".
ÉVEQUES DE ZAMBIE,"Marxisme, capitalisme et pensée chrétienne", in "D C.", 1793(1980).
JEAN XXIII, Encycl."Pacem in terris", in "A A S.", 55(1963), 273.
JEAN-PAUL II,"Angelus (du 20 mars 1994)", in "Osservatore romano", 22 mars 1994.
JOUVE, E.,"Relations internationales", Paris, PUF, 1992.
LAGELEE, G. et MANERON, G.,"La Conquête des droits de l'homme", Paris, Le Cherche-Midi, 1998.
LAMONT(Mgr),"Les droits de l'homme ne se méritent pas!",in "D C.", 1628(1973).
LES INSTRUMENTS AFRICAINS DES DROITS DE L'HOMME,"Charte Africaine des droits de l'homme et des peuples", adoptée le 27 juin 1981, Nairobi, 18e Conférence de l'Organisation de l'unité africaine(OUA), entrée en vigueur le 2/10/1986.
"Loi n°96/002 du 22/06/1996 fixant les modalités de l'exercice de la liberté de presse au Congo".
LUDIONGO NDOMBASI,"Normes canoniques pour l'engagement politique des chrétiens et des ministres sacrés", in "Églises et démocratisation en Afrique, Actes de la XIXe semaine théologique de Kinshasa du 21 au 17 novembre 1993", Kinshasa, Éd. Facultés catholique de Kinshasa, 1994.
MANDLENKOSI ZWANE(Mgr), "Le rôle de l'Église en Afrique"", in "D C.", 1980.
M.M. KABEYA, P-E.(éd.), "Regard sur la presse congolaise. Du Congo belge à celui des Kabila sans oublier le zaïre de Mobutu", Paris, L'Harmattan, 2003.
MOREAU DEFARGES,P.,"L'Organisation des nations unies et le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes", in "Politique étrangère", n°3(1993), Vol. 58, pp. 659-671.
MOUNIER, F.,"L'épiscopat congolais dénonce l'exploitation des minerais du malheur", Rome, 2012.
MUISANZA KATEWU, F., "Dynamique de démocratisation en RDC : devoirs et impact de l'Eglise", Paris, Edilivre, 2015.
NEWMANN, J., "Le rôle de l'Église officielle dans la République fédérale d'Allemagne", in "Concilium", 177(1982).
ORGANISATION DES NATIONS UNIES,"Charte des Nations Unies", San Francisco, 1945.
ORGANISATION DE L'UNITÉ AFRICAINE (OUA),"Charte africaine des droits de l'homme et des peuples", 18ème sommet, Nairobi, 27/06/1981.
PIE XI, Encycl. "Mit brennender Sorge", 14 mars 1937, in "A A S.", 29(1937).
PONTIFICIO COMMISSIO CODICI JURIS CANONICI RECOGNOSCENDO,"Canon 148",in "Comunicationes",14(1982).
QUOC DINH,N.et alii,"Droit international public", Paris, LGDJ, 1992.
REPORTERS SANS FRONTIERE,"Rapport annuel. République démocratique du Congo", 2003.
ROUGET,D., "Le guide de la protection internationale des droits de l'homme", Dijon, Éd. La Pensée Sauvage, Agir ensemble pour les Droits de l'homme, 2000.
SABY,H.,"La dignité humaine est une valeur universelle", in "Le courrier", 128(1991).
SCEAM(Symposium des Conférences épiscopales d'Afrique et de Madagascar),"Justice et paix en Afrique",in "D C.", 1751(1978), 927-929.
SERVICE DE L'INFORMATION DES NATIONS UNIES,"Charte des Nations unies et statut de la Cour internationale de justice",New York, 1945.
SYNODE DES ÉVEQUES.ASSEMBLEE SPECIALE POUR L'AFRIQUE,"L'Église et sa mission évangélisatrice vers l'an 2000, "vous serez mes témoins"(Act.1, 8)". Instrumentum laboris", Vatican, 1993.
SYNODE EPISCOPAL,"Le sacerdoce ministériel", in "D C.", 1600(1972).
SORGE, B.,"Evangelizzazione e impegno politico", in "La civiltà cattolica", 124(1973IV), 7-25.
VAN OOUEN, D.,"Des prêtres dans la politique", in "Concilium", 177(1982), 123-130.

Comment l'Église comme sujet humain et agent de la société civile, sans chercher à se substituer à l'État, ne peut-elle pas comporter aussi une fonction politique par le fait que l'évangélisation des peuples s'inscrit également dans l'optique de la promotion et du respect des droits fondamentaux de l'homme(ONU, Charte des Nations Unies, San Francisco, 1945, §2 du Préambule, p. 3), de son développement intégral et de l'avènement d'un État de droit démocratique en RDC?

Notes :
1DJIBRIL DIOP, "50 ans d'indépendance : quelle reconnaissance pour les états africains?", Montréal, Chronique du Cerium, 2010, p. 4.
2 - CENCO : Conférence épiscopale nationale du Congo. - CLC : Comité laïc de coordination, autrefois appelé CALCC (Conseil de l'apostolat des laïcs catholiques du Congo). Voir MUISANZA, F., "Dynamique de démocratisation en RDC : devoirs et impact de l'Eglise", Paris, Edilivre, 2015.
3 Ibidem, p.194.
4 QUOC DINH, N., et alii, "Droit international public", LGDJ, Paris, 4e Éd., 1992, pp. 488-500;
CRAWFORD, J. (éd.), "The Rights of Peoples", Clarendon Paperbacks Oxford(Grande-Bretagne), 1992.
5 SERVICE DE L'INFORMATION DES NATIONS UNIES, "Charte des Nations unies et statut de la Cour internationale de justice", New York,1945, article premier, §2.
6 P. MOREAU DEFARGES, "L'Organisation des nations unies et le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes", in "Politique étrangère", n°3(1993), Vol. 58, pp. 659-671.
7 LES INSTRUMENTS AFRICAINS DES DROITS DE L'HOMME, "Charte Africaine des droits de l'homme et des peuples", adoptée le 27 juin 1981, Nairobi, 18e Conférence de l'Organisation de l'unité africaine (OUA), entrée en vigueur le 2/10/1986, Préambule, § 3.
8 "Charte de l'Organisation de l'unité africaine", Addis-Ababa, 1963, art.2, p. 2.
9 JOUVE, E., "Relations internationales", PUF, Paris, 1992, pp. 167-169.
10 LAGELEE, G. et MANERON, G., "La Conquête des droits de l'homme", Le Cherche-Midi, Paris, 1998, in "Charte africaine des droits de l'homme et des peuples". URL: http://www.aidh.org/Biblio/Txt_Afr/instr_81hm, consulté, le 19/06/018 à 10. 40'.
11 Cfr. "Note d'information peuples, peuples autochtones, minorités et communautés locales: Démystifier des concepts aux contours indéterminés", p. 2., in http://www.forestpeoples.org/sites/fpp/files/publication/2013/05/peuples-peuples-autochtones-minorites-communautes-locales-2013_0.pdf, consulté, le 19/06/018 à 14.11'; DEPARTEMENT DE L'INFORMATION DU SECRETERIAT DE L'ONU DPI/2309, "Les peuples autochtones se font entendre, Instance permanente sur les questions autochtones des Nations unies", mai/ 2003, in http://www.un.org/esa/socdev/unpfii/pfii/dpi2309fr.htm&title=Les%20peuples%20autochtones%20se%20font%20entendre, consulté, le 20/06/018 à 18. 20'.
12ROUGET, D., "Le guide de la protection internationale des droits de l'homme", Dijon, Éd. La Pensée Sauvage, Agir ensemble pour les Droits de l'homme, 2000, p. 57.
13 "Déclaration de Vienne" (adoptée le 25 juin 1993), in ROUGET, Op.cit., p. 57.
14 On peut lire ici IYELEZA MOJU-MBEY, et alii, Op. cit., pp. 24 et 143.
15 ASSEMBLEE GENEARLE DE L'ONU, "Déclaration universelle des droits de l'homme", Paris, 1948, art. 19.
16 ORGANISATION DE L'UNITE AFRICAINE, "Charte africaine des droits de l'homme et des peuples", 18ème sommet, Nairobi, 27/06/1981, art. 9.
17 Cfr. "Loi n°96/002 du 22/06/1996 fixant les modalités de l'exercice de la liberté de presse au Congo", art.8.11; "Constitution et Charte congolaise des droits de l'homme et du citoyen", adoptée le 30/06/ 2001, art. 30. 31et 32.
18 Cfr. "Loi n°96/002 du 22/06/1996 fixant les modalités de l'exercice de la liberté de presse au Congo", art. 8.
19 "Charte congolaise des droits de l'homme et du citoyen", 30 juin 2001, art. 30.
20 "Loi n°96/002 du 22/06/1996", art. 11.
21 MUYUMBA AMURI, R., "Difficile de conjurer les vieux démons", in P-E. M.M. KABEYA (éd.), "Regard sur la presse congolaise. Du Congo belge à celui des Kabila sans oublier le zaïre de Mobutu", Paris, L'Harmattan, 2003, pp. 60-61.
22 BANGA, F., "Politique et Église face aux médias. De l'indépendance du Congo-Zaïre à nos jours (1960-2001)", p. 10.
23 REPORTERS SANS FRONTIERE, "Rapport annuel. République démocratique du Congo", 2003, in M.M. KABEYA, P-E., Op. cit., p. 28.
24 JOURNEE INTERNATIONALE DES DROITS DE L'HOMME, "Ban Ki-moon rend hommage à Mandela", in http://radiookapi.net/actualite/2013/12/10/journee-internationale-des-droits-de-lhomme-ban-ki-moon-rend-hommage-mandela/, consulté le 20/06/018 à 20.45'.
25 BANGA, F., Op. cit., p.9.
26 Lire MUISANZA, F., "Dynamique de démocratisation en RDC : devoirs et impact de l'Eglise", pp.88-90.
27 CHEVALLIER,J., "L'État de droit", 2è Éd., Paris, 1994, p. 62.
28 JEAN XXIII, Encycl. "Pacem in terris", in "Acta Apostolicae Sedis"(A A S),55(1963), 273; "Catéchisme de l'Église Catholique", 2237.
29 COMPANNI, G., "La dottrina sociale della Chiesa cattolica, le acquisizioni e le nuove sfide", EDB, Bologna, 2009, p.73.
30 Mgr LAMONT, "Les droits de l'homme ne se méritent pas!", in "Dictionnaire catholique"(D C), 1628(1973), p. 293.
31DERROITTE, H. et alii, "Les évêques d'Afrique parlent(1969-1991): documents pour le Synode africain", Centurion, 1992, p. 266.
32 Ibidem, p. 267.
33 Mgr DJOMO, N., cité par MOUNIER, F., "L'épiscopat congolais dénonce l'exploitation des minerais du malheur", Rome, 2012, in http://ddmulolo.over-blog.com/article-l-episcopat-congolais-denonce-l-exploitation-des-minerais-du-malheur-111301317.html, consulté le 21/06/018 à 22. 50'.
34 SYNODE DES ÉVEQUES. ASSEMBLEE SPECIALE POUR L'AFRIQUE, "L'Église et sa mission évangélisatrice vers l'an 2000, "vous serez mes témoins" (Act.1, 8). Instrumentum laboris", n°112-113, Vatican, 1993. Sur le triple fondement des droits de l'homme; lire également COMMISSION PONTIFICALE JUSTICE ET PAIX, "Les chrétiens d'aujourd'hui devant la dignité et les droits de la personne humaine", Cité du Vatican, 1985, pp. 38ss ; R. COSTE, "L'Église et les droits de l'homme", Paris, 1982, pp. 39ss.
35 SCEAM (Symposium des Conférences épiscopales d'Afrique et de Madagascar), "Justice et paix en Afrique", in "D C.", 1751 (1978), p. 928.
36 MALULA, J. (cardinal), cité par DERROITTE, H. et alii, Op.cit., p. 297.
37 SYNODE DES ÉVÊQUES, "Instrumentum laboris", n°125 ; ÉVEQUES DE ZAMBIE, "Marxisme, capitalisme et pensée chrétienne", in "D C.", 1793(1980), 887.
38 Mgr LAMONT, "Les droits de l'homme ne se méritent pas", p. 293.
39 CEZ, Message "Pour une nation mieux préparée à une responsabilité", Goma, 1994, n°41.
40 P. ANDRIEU-GUITRANCOURT, "Introduction sommaire à l'étude du droit en général et du droit canonique contemporain en particulier", Paris, 1963, pp. 92-93.
41 PIE XI, Encycl. "Mit brennender Sorge", 14 mars 1937, in "A A S.", 29(1937), pp. 159-160.
42 SCEAM, "Justice et paix en Afrique", p. 928.
43 ÉVÊQUES DU NIGERIA, "Justice, paix et mission", in "Les évêques d'Afrique parlent", p. 398.
44 SYNODE DES ÉVÊQUES, "Instrumentum laboris", n°122 ; ÉVÊQUES DE COTE D'IVOIRE, "La politique au service du pays. Regard de foi et d'espérance", in "D C.", 2012(1990), 820ss; ÉVÊQUES DU RWANDA,Lettre past. "Se préparer au multipartisme", in "D C.", 2037(1991), 950 - 954.
45 ÉVÊQUES DE CENTRAFRIQUE, "Pour une concertation nationale démocratique", pp. 852-853.
46 ÉVÊQUES DE LA COTE D'IVOIRE, "La politique au service du pays", p. 822.
47 ÉVÊQUES DU RWANDA,Lettre past. "Voie de paix: vérité, justice, charité", in "O R.",28 décembre,1993, 10.
48 ÉVÊQUES DU BENIN, "Au service du relèvement de notre pays", pp. 7- 8.
49 SCEAM, "Justice et paix en Afrique", p. 1011.
50 JEAN-PAUL II, "Centesimus annus", 46, in "A A S.", 83(1991), 850-851.
51 CONFERENCE EPISCOPALE DE L'AFRIQUE DE L'OUEST, "L'apostolat des laïcs dans le développement intégral", in "D C.", 1585(1971), 428.
52 "Compedium de la doctrine sociale de l'Église", 82.
53 H. SABY, "La dignité humaine est une valeur universelle", in "Le courrier", 128(1991), p. 50 ;
COLLANCE, J-F., "Théologie des droits de l'homme", Paris, 1989, p. 326.
54 Cfr. "Intrumentum laboris", n°113, 125.
55 SCEAM,"La paix et la justice", p. 863.
56 Idem.
57BLONDEL, M., in DE MOULINS BEAUFORT, E., "Henri de Lubac et le mystère de l'Église", p. 150.
58 Cfr. "Livre II du code de droit canonique", 1983, chap.III sur les obligations et droits des clercs.
59 JEAN-PAUL II, "Angelus" (du 20 mars 1994), in "Osservatore romano", 22 mars 1994, 1.
60 Lc, 10, 30-37.
61 JEAN-PAUL II, "Ecclesia in Africa", 41, p. 27.
62 Canon 285, §3.
63 GS I, p. 1025 ; ÉVEQUES DE FRANCE, Décl. "Pour une pratique chrétienne de la politique", in "D C.", 1620(1972), 1018.
64 PONTIFICIO COMMISSIO CODICI JURIS CANONICI RECOGNOSCENDO,"Canon 148", in "Comunicationes", 14(1982), 83.
65 SYNODE EPISCOPAL,"Le sacerdoce ministériel", in "D C.", 1600(1972).
66 CONFERENCE ÉPISCOPALE ALLEMANDE, Décl. "L'activité politique du prêtre", in "D C.", 1642(1973), 982; Voir aussi B. SORGE, "Evangelizzazione et impegno politico", p. 21.
67 VAN OOUEN, D., "Des prêtres dans la politique", in "Concilium", 177(1982), p.123.
68 J. NEWMANN,"Le rôle de l'Église officielle dans la République fédérale d'Allemagne", in "Concilium", 177(1982), p. 80.
69 F. CARDENAL,"Le rôle politique des ministres de l'Église catholique au Nicaragua", 121, in "Concilium", 177(1982).
70 "Profil de Jean Bertrand Aristide", in"Haïti-Référence", 2000. URL: http://www.haiti-reference.com/histoire/notables/aristide.php, consulté le 11/06/018 à 10.11'.
71 "L'histoire du Congo(en bref)", in http://www.congo-site.com/L-Histoire-du-CONGO-en-bref_a14.html, consulté le 11/06/018 à 12.22'.
72 ONU, "Charte des Nations Unies", San Francisco, 1945, §2 du Préambule, p. 3.
73 Mgr. MANDLENKOSI ZWANE, "Le rôle de l'Église en Afrique", in "D C.", 1980, p. 880.
74 CONFERENCE NATIONALE DES ÉVEQUES DU BRESIL,"Église: communion et mission. Le monde de la politique". Document du 22 avril 1988, in "D C.", n°1977(5 février 1989), p. 211.
Lire plus