Jean Guillou, Marin et Historien est né le 8 novembre 1916 en Bretagne dans les Côtes d'Armor.
Entré en 1935 dans une école d'ingénieur des Arts et Métiers puis à l'Ecole navale en 1938. Dans la Marine Nationale il se trouve sur différents bâtiments pendant la seconde guerre mondiale. Après la guerre il poursuit sa carrière d'officier de marine qu'il termine comme capitaine de vaisseau.
En 1968, il vient en Nouvelle-Calédonie où il exerce dans la formation professionnelle comme expert du Bureau International du Travail et ensuite aux Nouvelles Hébrides (Vanuatu) pendant un an et demi.
Retraité en Nouvelle Calédonie, il se consacre à l'histoire maritime du Pacifique Sud. Il voue ses connaissances de marin et ses qualités humaines à l'étude du passé et participe activement à diverses activités culturelles de Nouvelle Calédonie :
L'auteur, ancien marin natif des Côtes d'Armor, après s'être découvert un homonyme animé par la même passion de la mer et de l'aventure, a refait presque toutes les escales de Lapérouse dans son voyage de circumnavigation. Il a participé dans le cadre de l'Association Salomon à trois expéditions de fouilles sous-marines à Vanikoro. Il est allé plusieurs fois dans cette île qui vit la disparition de Lapérouse et de ses compagnons en 1788. Il a recherché des traces des disparus en Australie.
Nul mieux que lui ne pouvait interpréter le destin funeste de son alter ego et de ses deux cents compagnons.
Jusqu'à Botany Bay, le sort de l'expédition ne peut être évoqué que par les rapports de Lapérouse (regroupés dans le livre du général Millet Mureau paru en 1797) et les rapports et lettres personnelles des participants. De nombreux livres sont issus de ces documents. Par contre le naufrage, la survie et la mort n'ont eu pour témoins que des indigènes dont un petit nombre existait encore quand le capitaine Dillon découvrit Vanikoro en 1827.
Le récit de Jean Guillou est une avancée concrète dans le lancinant "mystère Lapérouse" qui dure depuis deux siècles.

Pour avoir sorti de l'oubli Sarmiento Gamboa, Jean Guillou mériterait une reconnaissance national. Attentons qu'il soit mort pour le faire. il est bien vivant et encore alerte. Il faut lire et saluer l'oeuvre de mon ami Jean.
J. PAUL

Sur Sarmiento Gamboa
Il est curieux que le navigateur et cosmographe Pedro Sarmiento de Gamboa soit né dans la localité de Alcalá de Henares en Nouvelle Castille où 17 ans après naissait Miguel de Cervantes, l'auteur immortel de Don Quichotte. Celui-ci aurait pu trouver dans la vie originale de Sarmiento de Gamboa le sujet d'un récit relatant les mille facettes de l'existence de son compatriote. Soldat dans les Flandres en 1552, puis colon au Mexique et au Pérou, Sarmiento participa au premier voyage de Mendaña (le Christophe Colomb du Pacifique). Il fut ensuite chargé par le vice-roi du Pérou de rechercher et de combattre le pirate anglais Drake et de réaliser la défense et la colonisation du détroit de Magellan. Ce parcours, émaillé d'événements tragiques affrontés courageusement par Sarmiento de Gamboa en cette fin du XVIème siècle où tout semblait permis, fait l'objet de ce livre.

Sur Echos du grand océan
Ces 17 histoires véridiques survenues dans l'Océan Pacifique ou l'Océan Indien sont tirées des souvenirs de voyage de l'auteur, qui fut marin avant de se fixer en Nouvelle Calédonie. Ces vivants récits, peu connus, joyeux ou tragiques et abondamment illustrés ne laisseront pas le lecteur indifférent.

Citation :
La révolte des Boxers (義和團起義, ou 义和团起义 en chinois simplifié)

Les membres de la société secrète chinoise du "poing fermé", surnommés "boxers", se soulèvent contre la présence étrangère. Ils envahissent les missions catholiques, assiègent les légations étrangères, tuent des prêtres ainsi que le ministre allemand von Ketteler. Les puissances coloniales, présentes en Chine depuis la guerre de l'Opium de 1840, réagirent aussitôt, obligeant l'impératrice douairière Cixi à s'enfuir de Pékin.

Le conflit entre la cour impériale et les puissances étrangères est désormais ouvert. Un corps expéditionnaire de près de 20 000 hommes est monté pour aller secourir les délégations assiégées. Formé de troupes issues de huit nations (Allemagne, Autriche-Hongrie, États-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni, Russie), il atteint bientôt 45 000 hommes et est placé sous le commandement de Lord Seymour. Après la prise de Tianjin le 14 juillet, Pékin tombe le 14 août : c'est la fin de l'épisode dit des 55 jours de Pékin.

La révolte des Boxers.

Des ruelles nauséabondes,
Montent une odeur de fronde.

Les enfants de l'ambassadeur
Ne jouent plus. Ils ont très peurs.

La nounou aux petits pieds,
Et au si joli petit nez.

Est partie, sans leur donner
Ni le lait, ni la tété.

Le vieux légat temporise,
Il a connu tant d'autres crises.

Mais, ils se savent tous menacés,
L'impératrice est très fâchée.

Pour ce peuple aux yeux bridés,
Ils sortent tous du même panier.

Comment se sauver de ce bourbier,
S'échapper, sans se faire tuer.

Les différentes nations eurent la même idée,
Le seul moyen de s'en sortir est de s'associer.

Ils oublièrent ainsi leurs querelles d'identité,
En faisant de la frayeur le ciment de l'unité.
J. PAUL

Citation :
Du Paéolithique on découvre toujours des objets qui prouvent que l'art existe depuis que l'homme existe. De ces siècles de méconnaissance de notre passé, on peut imaginer des cilivisations disparues et tellement d'histoires que mon cerveau d'écrivain en est tout émoustillé..

La statuette en ivoire de mammouth qui m'a inspirée mon poème a longtemps été considérée comme la plus vieille représentation anthropomorphe au monde. « D'autres découvertes de représentations féminines remontant à 35 000 ans ont été faites depuis




La découverte d'une statuette de trente-cinq mille ans

Et de peintures rupestres datant d'aussi longtemps

Nous interpellent sur la vraie nature de nos ancêtres primitifs

D'affreux barbares ! Capables d'art figuratif !

D'un tel réalisme et d'une telle beauté

Que nos sens d'aujourd'hui en sont émerveillés

L'histoire de l'évolution de l'homme sur la Terre

Continuera encore d'être pleine de mystères,

Cinquante mille ans d'une période inconnue

Peuplée de nos ancêtres artistes à moitié nus.

Il y a trente-cinq mille ans,

Un homme a sculpté un éléphant.

Ses descendants pendant des milliers d'années

N'auraient pas continué l'œuvre commencée ?

Entre nous, et ces hommes du lointain passé,

Une très longue nuit nous a fait oublier,

Les lieux des cimetières d'éléphants enterrés,

Qu'une soif de vérité nous pousse à rechercher.

Signature :
Joël Paul

Marie-Madeleine, reine d'amour du Christ-Roi,
Fidèle, tu le suivras sur son chemin de croix.

Fille de lignée royale,
Aussi belle que loyale.

Qualifiée de prostituée
Par des prêtres apeurés.

Qui pousseront l'abomination
Jusqu'à réclamer sa crucifixion.

Quand le ciel s'est noirci, tu poussas un cri.
Ce fut là, le dernier souffle de Jésus-Christ.

Chargée de chagrin, tu traverseras la mer,
Emportant tes enfants, admirable mère.

On perd ta trace en Occident.
Qu'as-tu fait de tes enfants ?

Marie de Magdala reine d'amour,
Livreras-tu ton secret un jour ?

Signature :
Joël Paul

La Chine, la Chine ! La Chine s'éveille économiquement avec les mêmes martiens aux commandes. La Chine s'éveille pour achever la Terre malade et tout le monde applaudi. Le seul réveille qu'il m'eut été agréable à constater, aurait été le réveille du vieux sage, du philosophe, du lettré, du raffinement, de l'intelligence enfouie sous le sarcophage des idéologues communistes qui veillent toujours aux grains en embastillant les récalcitrants et en exécutant leurs chefs pour alimenter les banques d'organes. Le monde et nos élus ou futurs élus saluent la croissance à deux chiffres du monstre, mais mon poème est un hommage aux prisonniers politiques chinois.



Camarade étudiant
Tu te tais
On nous ment
Je le sais !


Tes rêves de démocratie
Si sévèrement punis
Etaient une utopie
C'est du moins ce qu'ils ont dit


Vos désirs de liberté
N'ont pu être exhaussés
Mais dans le monde entier
Personne n'a oublié


Cette image irréelle
De ce char monstrueux
Stoppé par le corps frêle
Du jeune courageux


Etudiant prisonnier !
Tu ne peux plus parler
On nous ment !
Je le sais.

Mon dernier voyage sur Vanuatu remontait à 1980, quelques semaines avant l'indépendance. Vanuatu (notre pays en dialecte) s'appelait encore Les Nouvelles-hébrides comme l'avait baptisé James Cook.
A cette époque, l'archipel était régi par le condominium, partage de la souveraineté entre Anglais et Français qui cohabitaient dans une entente cordiale mais sans réelle coopération. Toutes les infrastructures étaient en double ; Hôpitaux, écoles, les églises, police. C'était le temps béni des fonctionnaires coloniaux. Cette année là, j'étais descendu à l'hôtel Rossi transformé en galerie commerciale. Après Efaté, j'étais allé sur Santo l'île francophone qui m'avait ouvert ses bras. Santo m'avait servi de base arrière pour me rendre sur Pentecost et assister à un inoubliable saut du Gault.
Ces souvenirs sont intégrés dans un chapitre de mon prochain livre « le Calédonien ».
Vila aujourd'hui n'a pas franchement évolué et on peut légitimement s'inquiéter de la situation des îles éloignées de la capitale en constatant la pauvreté sur Efaté. Le plus décevant pour un francophone est le déclin du français à Vila qui n'est peut-être pas irréversible car la riche Nouvelle-Calédonie s'intéresse un peu plus à sa voisine mélanésienne.
J'ai rencontré de jeunes cadres universitaires de l'AUF agence universitaire francophone) comme Timothée Kolomule qui font plaisir à entendre. Je n'ai pas pu au cours de ce dernier séjour visiter d'autres îles pourtant ce n'est pas ce qui manque puisque l'archipel du Vanuatu compte 80 îles qui forment un Y. J'aurais aimé voir cracher le Yasur, revoir Tanna et son Cargo Culte mais je me suis contenté de faire le tour d'Efaté. Comme à Santo 25 ans plus tôt.
Mon guide m'a montré des vestiges de la dernière guerre mondiale. Les Américains ont laissés tellement de matériel, qu'encore aujourd'hui sur le bord des routes ont fait commerce de douilles de tous calibres, de bouteilles de Coke authentiques estampillées 1942 Nevada ou d'autres états des « stades ». Elles sont exposées entre porcelaines rostrées, nacre ou bénitiers soigneusement alignés. En visitant l'emplacement les vestiges du plus gros aérodrome américain de l'île, j'ai découvert des monticules immenses que les américains ont laissé en guise d'au revoir. Vu du ciel ces montagnes artificielles forment les lettres USA. Aujourd'hui le tour de l'île passe par un arrêt devant Moso, l'île des participants de l'émission de télé réalité Koh Lanta.
Un chef de famille m'a fièrement montré les deux habitations héritées du passage de la « many money, french télévision ». Les deux habitations, deux baraques en contre plaqué montées sur une dalle sommaire, ne sont pas très représentatives de la « many money » de la riche chaîne française. En sirotant ma troisième « Tucker Vanuatu » la bière locale devant la baie de Vila. Je me mis à penser au vieux Jimmy Stevens et à ses dix ans de prison pour délit de francophonie. Stevens avait de nombreuses femmes mais il n'eut pas l'exigence de faire enterrer vivantes ses trente femmes avec lui comme le fit Roy Mata à Eretoka. Lorsque mon guide raconta cette histoire en passant à proximité de cette île, il précisa que cette légende n'en était pas une puisqu'un archéologue français avait ouvert la sépulture et photographié les femmes dans des positions non équivoque sur les conditions de leurs morts. Ce que ne savait pas mon guide c'est que José Garanger, l'archéologue en question venait de mourir quelques jours plus tôt le 26 décembre. Sûrement sous l'effet des Tucker ou à cause des restes de Kava goûté la veille, il m'a semblé voir un cargo blanc chercher un mouillage dans la baie pour une dernière escale avant Port Résolution de Tanna. Le cargo de John Frum était dans la baie et les danseurs de Tanna qui l'im

Signature :
Joël Paul, le 12 janvier 2007

EXCLU,

Il est mort cet hiver
Dans un réduit à ciel ouvert
Il n'avait pas encore vingt ans
Victime du temps, victime des gens
Sans domicile fixe qui z'ont dit les flics
Sans domicile du tout il était sans fric
Etait-il chômeur, fugueur, voleur ?
Ne te poses pas la question, ce n'est plus l'heure
Pour celui là, c'est maintenant trop tard
Mais pour d'autres il n'est que moins le quart
Moins le quart avant la fin, avant le froid
Moins le quart avant la faim, avant l'effroi
C'est maintenant qu'il faut agir
Sauves l'exclu, il peut mourir
D'indifférence, de solitude
De l'inhumain des habitudes
Voir des pauvres sous ton escalier
Dans des cartons emmitouflés
Ce n'est pas très normal
Ce n'est pas très moral

Toi qui te dis civilisé
Ne laisses plus les pauvres crevés
Comme des chiens sous l'escalier

Signature :
Joël Paul